Esclave Des Vampires

Chapitre 55.

Ça fait vingt minutes que je patiente là, dehors, en me balançant d'un pied à l'autre. À l'arrière du manoir, il n'y a qu'un mur, pas de portail ni même une porte qui court partout, non. J'hésite à me poster près de la porte, mais on m'a dit d'attendre ici. Ce serait bête de rater la personne qui est sensé venir me chercher.

Avant de quitter ma chambre, j'ai laissé un mot aux vampires, assez explicite.

Je quitte le manoir pour trouver des réponses. Je ne sais pas si je reviens, je verrai bien. À dans une semaine, peut-être, ou à jamais.

Lisa.

Je ne peux m'empêcher de stresser et de me dire que peut-être, Maxime va tomber dessus avant que je m'en aille. J'aurai dû attendre plus de temps avant de descendre ici mais j'avais peur qu'un imprévu me fasse arriver en retard. Déjà, en sortant, j'ai croisé miss-la-reine-du-manoir et elle m'a prit 10 minutes de mon temps. Tsssss... En voilà une qui ne me manquera pas.

Je regarde l'heure. Bientôt, ils arriveront. Plus que 10 petites minutes. D'ici-là, c'est impossible que les vampires ne me trouvent. En plus, ils auront plutôt tendance à me chercher déjà à l'extérieur du château, à l'avant du jardin. Pas ici, derrière, où Greg oublie visiblement de passer arroser quelques plantes solitaires.

-Vous étiez donc ici !

Je me retourne, Victor est là, droit comme un piquet, son costume bien propre et sa mine est encore plus sévère qu'à l'accoutumée, je ne croyais pas ça possible.

-Vous... Vous...

-Oui, me coupe-t-il sèchement, mon maitre m'avais demandé de vous remette de nouveaux bouquins. Je suis entré dans votre chambre qui, soit dit en passant, est dans un état des plus déplorable, et comme vous n'étiez pas là, j'ai voulu les déposer sur votre bureau.

Il a mit l'accent sur le mot "bureau" avec un plaisir sadique, histoire que je comprenne bien qu'il avait lu mon mot.

-Vous comptez m'empêcher de partir, c'est ça ?

Il me regarde en souriant. Mais pas un sourire gentil, non. Un sourire tout aussi froid que chacune des expressions qu'il m'a montrées jusque là est figé sur son visage.

-Non, votre mot est ici, dit-il en désignant sa poche, je compte le donner à mon maitre après votre départ.

Finalement, il est un peu froid mais, il a bon coeur. Peut-être qu'il ne sait juste pas exprimer ses sentiments.

-Mer...

-Inutile de me remercier, me coupe-t-il.

-J'insiste ! C'est vraiment important pour moi et...

-Je ne le fais pas pour vous, marmonne-t-il, c'est pour que votre existence m'insupporte moins et que vous cessiez enfin de vous accaparer mon maître !

Il fait demi-tour et part, me laissant plantée là, avec la désagréable impression d'avoir autant d'importance qu'un clou tout rouillé sur le plancher.

Je retire ce que je vous ai dit plus tôt, cet homme est l'incarnation même d'un glaçon. Mais bon, je tente de me consoler en me disant que de toute façon, il n'aime personne.

"Tout le monde ne t'aime pas..."

Je... Mais...

Je sursaute quand un bruit sourd se fait entendre derrière moi. Je n'ai même pas le temps de me retourner, une main agrippe mon bras et en moins de deux, je me retrouve embarquée dans une voiture qui s'éloigne du manoir à toute vitesse.