Esclave Des Vampires

Chapitre 53

Le vampire souffle, s'assied négligemment sur le lit et me fixe en souriant. Ce regard bien oppressant donnant l'impression qu'il sonde votre esprit, vous voyez le genre ?

-Votre coeur bat à tout rompre, dit-il en arborant un sourire fier, j'en déduis que je vous impressionne et que vous savez qui je suis. Bien, ça m'évitera des bavardages futiles.

Il me regarde avec un tel sourire, on dirait une sorte de frelon-prédateur. Je sens mes mains devenir affreusement moites.

Sans doute, en cet instant précis, prend-il plaisir à imaginer ce qui se passe dans ma tête. Et ce qui se passe, je ne saurai le décrire. Disons qu'une sorte de petit lutin unijambiste est en train de faire un cocktail dans ma tête. Un cocktail mélangeant tellement de pensées et d'émotions que ça doit être absolument dégoutant, imbuvable, écœurant, bref, tout ce que vous voulez.

-Il me semble que vous avez du mal à tenir debout, dit-il en tapotant la place à côté de moi, prenez la peine de vous asseoir.

Je ne fais pas un pas en avant.

-Je vois, soupire-t-il.

Il claque des doigts et une chaise apparait devant le lit.

-Cela vous convient-il de la sorte ?

Je ne réponds pas. J'avance prudemment vers la chaise et examine l'objet. Bon, rien à signaler. Je pose la moitié de mon postérieur dessus, comme si c'était un banc humide et sale.

Tristan continue de me fixer intensément, tel un prédateur. Moi, d'un côté, il m'intimide mais de l'autre, je ne veux rien laisser paraître et je tente donc de soutenir son regard d'un air confiant. Je dois plus ressembler à une biche apeurée mais bon, comme on dit : dignité !

-Lisa, dit-il au bout d'un moment de silence, je peux te tutoyer ?

Je ne répond toujours rien. Je voudrais bien, mais mon coeur bat tellement fort que je suis dans l'incapacité de réfléchir et de faire le moindre geste. Heureusement que cette chaise est là pour me soutenir.

-Je prends ton silence pour un oui, dit-il toujours calmement, tu n'es pas très loquace, tout de même.

Je ne l'écoute pas vraiment et jette un œil dehors. Les deux frères sont en bas, en train de fixer la porte. Si seulement ils savaient...

Je voudrais qu'ils rentrent et montent ici pour me sortir de cette situation pour le moins périlleuse. Aller... Maxime... Vincent... Venez m'aider.

Vous dites ? La protection ?

Ah oui, j'avais oublié ce détail...
Mais... Vous venez de me faire penser à quelque chose !

Je toussote légèrement pour attirer l'attention de mon "interlocuteur". Celui-ci relève la tête et arque un sourcil.

-Co-comment vous avez fait pour rentrer ici ?

-Je connaissais plutôt bien Malvina alors au bout d'un moment, j'ai bien appris la faille de ses sorts.

Bon ok Lisa, analyse la situation. Tu es enfermée dans une petite pièce avec un vampire sans doute atteint de graves déficiences mentales qui ne te veut pas que du bien et qui a des notions en magie. Comment dire ça, tu es... Dans une situation pour le moins périlleuse.

Des solutions ? Essayer de gagner du temps en espérant que les deux frères finissent par réagir. À part ça, je n'en vois pas d'autre. Essayer de me battre contre lui, c'est du suicide.

Soudain, il se lève et je sursaute. Il marche lentement dans la pièce et je me crispe d'autant plus sur ma chaise.

-Que faites vous !? lui demandai-je inquiète.