Chapitre 66.

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pdv Mathieu.

Après quelques heures de sommeil plutôt léger, je me réveille sur le canapé, le livre que j'ai passé la nuit à lire est resté sur mon ventre. Je ne me rappelle même pas m'être endormi.

Je suis fatigué...

"Si tu passais tes nuits à dormir au lieu de lire ce bouquin tous les soirs..."

Tu sais très bien pourquoi je le lis !

"C'est pas une raison... Tu vas finir par le connaître par cœur."

Ça m'est égal...

"Des gens têtus comme toi, il en existe pas deux !"

Ça aussi, ça m'est égal

"1001 contes du soir", ce livre, c'est un de mes meilleurs souvenir avec ma petite sœur. Ça m'arrivait souvent de lui lire une de ces histoires. Son conte préféré, c'était celui de la poupée. Je le lui lisais si souvent que maintenant, je le connais sur le bout des doigts.

Je me souviens de tout. Elle riait quand la poupée prenait la bicyclette rose. Elle pleurait quand la poupée tombait et remarquait que la petite fille qui jouait avec elle, lui manquait. Elle souriait quand la petite fille retrouvait sa poupée au fond du jardin. C'était il y a tellement longtemps et pourtant, je n'ai rien oublié. Je n'ai rien oublié de la petite voix adorable qu'elle prenait quand elle me demandait " Mathieu, tu veux bien me lire l'histoire de la poupée ?"

On était si jeunes à l'époque et on jouait toujours ensemble.

"Pfff... Hahahaha"

Qu'est-ce qui te fais rire Marie-Jean ?

"Tu te mens à toi, tu leurs mens à eux, mais tu ne peux pas me mentir à moi"

De quoi tu parle ?

"Tu essayes de te faire passer pour un frère modèle."

J'étais un bon frère !

Enfin... Jusqu'à ce que je rentre au collège. Quand je repense à cette époque, mon coeur se serre.

Du jour au lendemain, je me suis éloigné de Lisa. J'ai arrêté de lui parler et de m'occuper d'elle. Elle jouait seule et lorsque je passais à côté d'elle et qu'elle levait vers moi un regard empli d'espoir pour que je joue avec, je me contentais juste de lui lancer un "Qu'est-c' tu m'veux, morpionne !?"

Elle baissait la tête en murmurant un petit "rien".

Elle voulait désespérément passer du temps avec moi et j'en profitais. Je me vois encore lui dire "Je veux bien jouer avec toi, mais je dois d'abord ranger ma chambre". Elle accourait pour m'aider, voulant juste être avec son "grand-frère adoré" et après, je la jetais hors de ma chambre.

J'ai honte...

Quand elle est entrée au collège deux ans après moi, je l'ai encore plus ignorée. Et ça ne s'est pas arrangé quand je suis rentré au lycée.

Nous commencions à nous disputer très souvent et à ne nous parler que par intérêt... Tout ça par ma faute.

Et puis en début d'année, quand Lisa est entrée au lycée, il a fallut qu'elle s'entiche de mon ami, Noé. Elle a finit par se rapprocher de lui et donc forcément, nous côtoyions le même groupe d'ami.

C'est seulement là, à ce moment que nous avons cessé de nous ignorer. Enfin... Que J'AI cessé de l'ignorer.

J'avais enfin l'occasion de voir son sourire, d'entendre son rire. Je me suis rendu compte qu'elle avait grandi, qu'elle n'était plus la même. Avoir raté son évolution, ça restera sans doute parmi mes plus grands regrets.

Esclave Des VampiresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant