Esclave Des Vampires

Chapitre 71.

Je ne saurais dire combien de temps a passé depuis que Maxime m'a "ouvert les yeux". J'ai passé la plupart de mon temps au lit car, effet secondaire d'un sortilège, tu adopte le rythme de vie d'une grand-mère. Autrement dit, tu dors beaucoup. Vraiment beaucoup.

Mais bon, au moins je reçois régulièrement la visite de mon cher petit vampire. Et puis, Iris est passée quelques fois pour me faire d'innombrables câlins et me dire que sa soeur n'était pas contente de tout le temps que j'ai passé avec SON fiancé.

Je vis donc dans la peur constante que cette dernière ne me rende visite à son tour pour venir me chatouiller les orteils avec une souris morte ou me faire avaler des cailloux de force. Mais bon, pour le moment, rien à signaler.

Je dois vous avouer que j'ai quand même eu très peur les premiers jours. À tel point que j'avais laissé trainer des billes sur le sol près de mon lit au cas où.

Finalement, c'est Greg qui est tombé dans ce piège. Le vacarme m'a réveillée et je me suis excusée 17 fois mais la seule chose qu'il m'ait répondu, c'est, je cite : " Ça m'étonne que le bruit de ma chute ait réussi à surpasser celui de tes ronflements."

Il a aussi ajouté "Et ça m'étonne d'autant plus que le tout t'ai réveillée, toi qui a le sommeil plus lourd qu'un mort", avant de décamper. Je ne l'ai pas revu depuis. Iris a laissé sous-entendre qu'il a désormais peur de moi. Plus qu'avant, du moins.

Vincent est venu, une fois. Il m'a demandé ce que je comptais faire pour le collier. Ce à quoi j'ai répondu que je n'en savais rien.
Bon, évidement, dans le language des sous-entendus, il faut traduire ça par "je ne veux pas y réfléchir, fous moi la paix"

Mais j'ai été bien naïve de croire qu'il parlait ce language...

Il m'a dit qu'il me laisserait le temps d'y réfléchir. C'était il y a quelques jours et aujourd'hui, en me levant, j'ai eu le sentiment qu'il allait venir insister.

J'ai donc très peu de temps pour me demander : qu'est-ce que je suis sensée faire maintenant ?

Franchement... Pourquoi ce serait seulement à moi de réfléchir ? Alors que je ne sais relativement rien de toute cette histoire.

Vous savez quoi ? Moi, je dis caca ! Oui, vous avez bien entendu, CA-CA !
Ils n'auront qu'à se débrouiller.

Moi, je ne veux pas y réfléchir.

J'enfouis ma tête dans mon oreiller, comme pour illustrer ce que je viens de dire.

Bon, c'est vrai, c'est aussi parce que j'ai envie de dormir. A vrai dire, je ne suis pas vraiment fatiguée. Mais... comment dire... J'ai recouvré une partie infiniment petite de ma mémoire. Si petite qu'une demi-fourmi aurait l'air d'un éléphant, à côté de celle-ci. Tout ce que je peux dire, c'est que j'ai un frère qui s'appelle Mathieu et que quand je prononce son nom, j'ai un drôle de sentiment qui m'envahit. J'ai envie de me souvenir de lui un peu plus...

De savoir si on s'entendait bien, de savoir ce qu'il aimait bien. Et aussi ce que signifiait ce fameux livre que Maxime a brûlé.

Alors, je dors.

Oui, bon. C'est vrai que c'est pas super clair comme ça. Vous allez peut-être vous demander en quoi le fait de dormir peut m'aider mais attendez un instant. Laissez-moi le temps de trouver mes mots.

"Bah oui, laissez le temps à tous les rouages de son cerveau de se mettre en place, la pauvre."

Ah oui, alors je me souviens que, pendant mon... moment d'égarement, dirons-nous, je faisais souvent un rêve. Un rêve qui me permettait de "voir" ce que je suppose être des souvenirs. J'aimerais bien pouvoir refaire ce rêve, mais je n'y arrive pas.