Chapitre 87.

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Ces ombres qui nous encerclent se rapprochent de plus en plus. Je suis presque certaine qu’elles ne nous veulent pas du bien. Bien au contraire.

Je ne peux détacher mon regard de la silhouette blanche de Malvina qui observe la scène, plus loin. On dirait que c’est elle qui commande les ombres.

-Les menteuses sont à bannir de ces lieux, ne cessent-elles de répéter.

Avant même que je n’aie le temps de lui demander ce qu’il se passe, Lydia pousse un cri déchirant. Quand je me retourne, je constate que les ombres sont s’agglomèrent autour d’elle. Elles l’englobent, forment comme un cocon autour de mon amie. Lydia hurle, et pousse des cris glaçants, emplis de souffrance. Je voudrais l’aider, mais je ne sais absolument pas quoi faire. Je reste pétrifiée et assiste impuissante à cette scène.

Bientôt, Lydia ne crie plus. Je ne sens plus sa présence. Quand les ombres se dissipent, il ne reste aucune trace de son corps, comme si elle s’était volatilisée avec elles.

« Tu ferais mieux de partir avant qu’elles ne reviennent pour toi. »

Non… Quelque chose me dit qu’elles ne reviendront pas… L’atmosphère a changé. Comme si… comme si tout était plus lumineux.

Je regarde autour de moi, interpellée par une présence. Un tas de poussière s’élève dans les airs, à l’endroit même où Lydia a disparu. Son corps se sculpte et son visage apparaît, impassible.

-Tu as toujours été du côté de Tristan, hein ? C’est pour ça que ces silhouettes en avaient après toi, affirmai-je.

Elle me regarde. Ses lèvres ne bougent pas mais pourtant, j’entends sa voix. Sa réponse résonne, comme lointaine, venue d’une toute autre dimension.

-Je n’ai jamais menti. J’ai toujours servi mes propres intérêts, je n’ai jamais été du côté de Tristan. J’ai toujours voulu que ce soit le peuple des vampires qui succombe.

-Mais pas pour les raisons que tu as énoncées !

Je regarde fixement la silhouette dont l’aura semble emplie de colère et de tristesse.

-Ils ont tué Claude ! hurle la voix de Lydia dans toute la forêt. Ils l’ont tué pour pouvoir m’emmener. Tristan me l’a dit en me montrant l’épée…

-Il t’a menti ! Claude est toujours vivant. Et il regrette toujours de t’avoir perdue, rétorquai-je.

Le fantôme poussiéreux me regarde d’un air mauvais avant de faire volte-face et disparaitre dans l’obscurité.

-Laisse-moi tranquille, maintenant…

J’éprouve un tel sentiment de tristesse pour Lydia. Je sais bien qu’elle n’était pas vraiment fréquentable, mais au fond ce n’est pas vraiment de sa faute, si ?

Elle s’est fait bêtement manipulée par Tristan et la voilà condamnée à errer ici éternellement.

Néanmoins, après avoir vu ce qui peut arriver ici au moindre faux pas, je préfère ne pas m’attarder dans les parages.

Je remarque que l’ambiance a changé, elle n’est plus la même. Il fait nettement moins sombre, tout est moins lugubre que quelques minutes auparavant. Ce lieu s’adapte-t-il vraiment aux personnes qui y sont présentes ? Il faut croire que oui.

Bien que l’ambiance ait changée, je ne ressens toujours aucune différence en ce qui concerne le savoir que je suis sensée acquérir. Toujours aucune trace de formules ou quoi que ce soit d’autre. Moi qui pensais que Lydia était l’élément perturbateur, il semblerait que moi aussi, il me manque quelque chose pour que le savoir accepte de se dévoiler. Cette protection est diablement efficace ! N’importe qui rêverait d’avoir la même pour y enfouir ses petits secrets.

-Il manque quelque chose, mais quoi ? chuchotai-je pour moi-même.

Je regarde partout autour de moi, à la recherche du moindre indice. Je concentrée dans mes réflexions, si bien que je n’ai pas remarqué la présence de quelqu’un d’autre. Ce quelqu’un finit par poser sa main sur mon épaule. Je sursaute, et suis à deux doigts de trébucher sur une pierre, avant de me tourner vers mon interlocuteur.

-Maxime ! m’écriai-je.

Par impulsion, je le sers dans mes bras. Je ne peux empêcher des larmes de soulagement de couler.

-J’avais si peur pour toi, pleurnichai-je. Où est Vincent ? Et Tristan ? Et Greg !?

-Calme-toi, Lisa. Tout va bien. Nous étions en difficulté, quand Greg est arrivé. L’arme de Tristan a fini par se retourner contre elle. Vincent m’a dit qu’il s’occupait de son corps et que je ferais mieux de venir ici.

Il resserre son étreinte, et je me laisse aller. Je suis tellement rassurée qu’ils aillent tous bien. Je n’aurais pas pu supporter une perte de plus.

Quand je me défais de lui et que je regarde autour de moi, l’atmosphère a encore changé. J’ai l’impression que je sais où je dois chercher.

J’attrape la main de Maxime, et il me suit docilement, sans poser de questions.

-C’est joli, ici, s’exclame-t-il.

-Tu… m’étonnai-je. Tu vois la forêt ?

Il approuve d’un geste de la tête et je comprends alors que c’est grâce à sa présence que l’atmosphère a changé. Après tout, il est dit dans la malédiction de Malvina que la sorcière tomberait amoureuse d’un descendant de Tristan. Ce n’était sans doute pas innocent.

Nous arrivons dans un endroit magnifique, où est tracé une sorte de cercle. Une sorte de stèle se tient non loin. Je me dirige vers celle-ci, et lit ce qui y est inscrit.

« Aucun retour possible».

-Aucun retour possible, répète Maxime. Lisa, je t’ai toujours forcée à lancer ce sort, mais je crois que ça ne fonctionnera pas si toi, tu en as vraiment envie. Tu es sûre de ce que tu fais ?

-Oui, répondis-je avec un semblant d’assurance. Je veux vous venir en aide, à toi, et à tous les autres. Je ne compte pas m’arrêter en étant si près du but.

Il hoche la tête, pendant que je m’approche du cercle.

-Je reste derrière toi, me rassure-t-il en voyant mon appréhension.

Je rentre dans le cercle, et aussitôt, je sens une bouffée de chaleur monter en moi. Je me place au centre, et m’assieds.

Je ferme les yeux, me concentre. Une lumière m’englobe, je me sens bien. Puis d’un coup, une douleur atroce s’empare de moi. Je sens l’énergie qui s’évapore de moi. J’ai l’impression qu’un aspirateur géant est en train d’aspirer une partie de mon âme. Ma vision devient de moins en moins nette, mais je tente de tenir le coup. Je crie, à plein poumons. La douleur ne régresse pas, bien au contraire.

Je me demande si c’est vraiment comme ça qu’il fallait s’y prendre, si je vais vraiment mourir ici.

Je sens que je sombre, tout devient noir autour de moi. Je me retrouve dans le néant. Avant de me laisser définitivement engloutir par les ténèbres, j’entends une voix, qui crie mon nom.

« Lisa ! »

****************

Voilà les gens ! Il reste UN chapitre, que je posterai sous peu. Peut-être pas demain. Mais vraiment, il n’arrivera pas plus tard que mardi, je vous le jure !

En attendant, je vous fais de gros bisous,

Muffin.

 

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