J'ai agis calmement, pour une fois. J'ai bien hésité, après avoir lu tous ces passages, à débarquer comme une furie dans son bureau, comme à mon habitude. J'étais dans une rage folle, je suis sûre que mon visage devait être aussi rouge que celui de la fée Clochette quand elle s'énerve. J'aurais très certainement été capable de défoncer sa porte en me servant de la tête de son frère. Ou encore de passer par sa fenêtre et de le cuire au lance-flammes. Mais je n'ai rien fait de tout cela, non.
Après tout, je ne suis plus une gamine. Enfin si, mais non. J'ai un peu grandi, je suppose.
Mais l'heure n'est pas aux compliments !
Lentement, je m'approche de Maxime, le toisant du regard. Je garde les bras croisés, pour essayer de me donner une contenance.
-Tu devrais lire plus souvent, dis-je froidement. On en apprend tout un tas de choses.
Je le contourne, en ne manquant pas de l'assassiner plusieurs fois du retard.
-Tiens, dis-je en prenant le premier livre de la pile. Ici, par exemple : "Les pouvoirs de la sorcière ne peuvent être complets que lorsque celle-ci perd sa virginité. En contrepartie, elle absorbe l'énergie vitale de son partenaire. Là où un vampire (ou loup-garou) se contentera de perdre ses pouvoirs, un simple mortel y laissera la vie".
Je hausse les sourcils et pose un regard interrogateur sur Maxime, qui de tient penaud, comme un petit enfant conscient d'avoir fait une bêtise. Je peux au moins déduire qu'il s'en veut énormément. Ou alors, qu'il est bon acteur. Après tout, peut-être le talent de menteur est-il héréditaire dans cette famille.
-Lisa je...
Je lui montre un autre livre, ne le laissant pas le temps d'en placer une. Il semble comprendre que je ne l'écouterai pas, qu'il a juste à m'écouter parler.
-"Les sorcières reprirent l'avantage en ayant usant d'un moyen redoutable, lisai-je. Celles qui étaient encore pucelles se servaient de filtres d'amour ou de confusion contre les vampires pour pouvoir absorber leurs pouvoirs et réduire ainsi leur nombre". C'est un détail qu'il m'aurait été utile de savoir, tu ne penses pas ?
-Si... répond-il amèrement.
Un silence aussi lourd qu'un sumo prend place dans la pièce. Je ne cesse de fixer Maxime, attendant une réaction de sa part.
-Lisa, je suis vraiment désolé, s'apitoie-t-il. Mais... Je n'aurais jamais fait ça sans ton consentement !
-Je veux bien te croire, répliquai-je presque aussitôt. Il est écrit dans je ne sais plus lequel de ces ouvrages que la sorcière doit "s'offrir d'elle-même afin d'atteindre l'apogée de sa force".
Maxime baisse la tête, tripotant ses mains, cherchant quoi répondre.
-Sinon, l'enfonçai-je, je suppose que tu te serais déjà servi sans me demander mon avis avant de me jeter comme une loque ! Franchement... me séduire juste pour pouvoir redevenir humain, tu me dégoûte.
-Lisa je voulais te le dire mais...
-Mais quoi !? T'attendais quoi !!?
-Je... Je veux que tu saches qu'au début...
-Oh non ! Tu ne vas quand même pas me sortir le cliché des films romantiques comme quoi "c'est vrai qu'au début, dis-je en prenant une voix grave, j'agissais pour moi... Mais c'était avant de me rendre compte à quel point tu es une femme en or !" Je t'interdis de me dire ça, Maxime. C'est trop facile. Ma stupidité n'a pas encore atteint ce seuil.
Maxime se tait. Plus aucun son ne sort de sa bouche. Chez moi aussi, les mots font grève et refusent de traverser ma gorge. On dirait que je suis plus douée pour casser les arguments de l'adversaire plutôt que de moi-même engager le débat.
-Lisa, tente-t-il avec appréhension. Tu n'imagine pas à quel point je regrette tout ça. Je voulais te le dire mais...
Un rire nerveux s'échappe de mes lèvres contre mon gré.
-Tu comptais me le dire, hein ? Mais t'attendais quoi !!? Que quelqu'un d'autre s'en charge ? Parce que si c'est le cas, rassure toi, c'est fait !
Je peux lire un "qui" muet dans ses yeux. Il s'est légèrement redressé. Ses sourcils suivent le mouvement.
-Ce n'est pas ton frère, si cela peut te rassurer, répondis-je sur un ton plus calme. Mais de toute façon, savoir qui me l'a dit ne changera rien à la situation. J'en ai marre... J'ai toujours eu cette sensation que vous me cachiez des choses, toi et Vincent. Et même maintenant, après avoir appris ça, je peux affirmer n'avoir vu qu'une partie infime de l'iceberg. Le peu de confiance et d'estime qu'il me restait envers vous deux vient de s'envoler !
-Je suis vraiment désolé...
-Comme toujours, soupirai-je en tournant les talons.
Je pose ma main sur la poignée de porte, mais avant que je n'aie le temps de l'ouvrir. Maxime m'a déjà rejointe et pose une main suppliante sur mon bras.
-Laisse moi retourner dans ma chambre, Maxime.
Il resserre sa poigne, en plongeant ses yeux saphirs dans les miens.
-Maxime... Je vais m'énerver !
Il comprend à mon regard que je n'ai vraiment pas envie de plaisanter et que je n'ai plus envie de continuer comme ça avec lui.
Actuellement, j'ai même envie d'en finir au plus vite cette fois. Oui. Je sais que ce n'est pas la première fois que je dis ça mais cette fois, et aussi proche du dénouement de cette épopée, je compte bien tenir cet engagement.
Cette histoire m'a dégoutée, profondément écœurée. Je n'ai plus personne sur qui m'appuyer, je me sens délaissé. Franchement, je me demande comment j'ai réussi à tenir aussi longtemps.
Ce mensonge de la part de Maxime était vraiment le coup fatal. Si je ne leur avais pas promis de faire tout mon possible pour arriver au bout de cette histoire, j'aurais déjà passé la porte pour ne plus revenir.
Non. Cette fois, c'est fini. Je vais faire tout mon possible pour conclure cette affaire, foi de Lisa !
Je lance un dernier regard empli de rancœur et de reproches à Maxime.
-Tu diras à ton frère que j'accepte son plan, crachai-je au vampire avant de quitter sa chambre.
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Oh ! Regardez !! Un chapitre sauvage qui se promène sur wattpad !
Bon, vous vous en doutez, l'étau se resserre et la fin approche...
Bref, je retourne à mes équations de maths, moi.
Bisous,
Muffin.
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Esclave Des Vampires
VampireBon, alors. Parlons peu, parlons bien ! Tout a commencé quand... Je ne sais pas vraiment en fait. C'est à cause de cette histoire de charme qui altère la mémoire. Pas pratique. Donc euh... Nous dirons que tout a commencé quand je me suis réveillée d...