Esclave Des Vampires

Chapitre 80.

Ça fait plusieurs jours que je tourne en rond dans ma chambre.

Maxime semble m'éviter. Il fait exprès d'aller se coucher plus tard que moi et lorsque qu'il rentre dans sa chambre, il le fait le plus discrètement possible pour que je ne me réveille pas. Et la journée, il reste cloîtré dans son bureau, m'assurant qu'il a énormément de travail. Des plaintes à gérer, parait-il.

Enfin, de toute façon, moi aussi je suis occupée. Ça fait plus de 4 jours que je fixe ma fenêtre, en attendant un signe quelconque de la part de Claude.

J'ai pourtant beau l'appeler, Radius n'arrive jamais. J'en viens parfois à me demander si Maxime ou Vincent n'aurait pas tout découvert et envoyé un hibou de combat expert en kung-fu pour aller trucider la chouette de Claude avant qu'elle n'ait pu lui transmettre mon message.

Oui. Je vous l'accorde, ma théorie est un peu tirée par les cheveux. Et puis, c'est vrai que je n'ai jamais eu l'occasion de voir la moindre volière dans le coin. Ni même croisé un seul oiseau, en fait.

Non. Je me fais sûrement des idées. Claude est simplement allé m'acheter un livre à la librairie vampirique du coin. Voilà, c'est plus plausible, non ?

Enfin bref. Je fais un énième aller-retour entre la fenêtre et la porte de ma chambre. Et puis encore un autre. Et encore un. Et ainsi de suite, jusqu'à ce que la sportive professionnelle que je suis finisse par s'essouffler.

Je décide de sortir un peu, histoire de changer de paysage. Après tout, même si je suis dans le jardin, Radius peut me retrouver sans trop de soucis, non ? Et puis dans le pire des cas, elle n'aura qu'à déposer les livres sur mon bureau.

Après un petit instant d'hésitation, je décide finalement de sortir dans le couloir. A pas de souris, je descends les escaliers. Pour une raison que je ne saurais décrire, j'ai peur que quelqu'un me surprenne.

« C'est ridicule, tu ne fais que prendre l'air ! »

Certes. Mais j'ai quand même l'impression d'être une collègue de Robin des Bois !

Toujours avec discrétion, je finis par atteindre le jardin.

-'Fait froid, râlai-je en regrettant de ne pas avoir pris la peine de mettre un manteau.

En simple chemise en début d'automne, c'est limite ! Dire que la semaine dernière il faisait bon...

Mais maintenant, c'est trop tard. J'ai bien trop la flemme de remonter et puis de toute façon, je ne vais pas rester ici bien longtemps. 5 petites minutes, tout au plus, le temps de faire un petit tour dans le jardin.

Par habitude sans doute, je me dirige vers ce fameux arbre où trainait généralement Greg. Je me demande bien où il réside en ce moment... Peut-être dans une grotte, au milieu des chauves-souris...

« Mais arrête de penser à lui, bon sang ! »

Alors que je m'apprêtais à répondre à ma douce voix intérieure, un bruit extérieur me fait sortir de mon dialogue avec moi-même.

Je lève les yeux et découvre, étonnée, des pieds qui dépassent de cet arbre d'un ordinaire pourtant si galant.

-Bonjour ?

-Lisa ? demande la voix du propriétaire de ces charmantes jambes qui pendent dans le vide.

-Oui... Et euh... à qui ai-je l'honneur ?

-C'est Claude ! Aide-moi à descendre de là !

-Ah oui, pardon. Il est vrai que cet arbre n'a jamais apprécié les étrangés, j'aurais dû te prévenir.