Chapitre 9 : Besoin d'aide ?

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Après être rentrée dans ma chambre hier soir, j'avais arraché ma robe, et m'étais endormie comme une masse, quoique qu'un peu énervée. Déçue aussi. Et ce matin, mon humeur n'avait pas réellement changé. D'énervée, j'étais passée à agacée.

Bon, c'était déjà mieux. Il n'y aurait pas de meurtre ce matin. J'aurai la conscience tranquille.

Père m'avait toujours dit que j'étais d'un calme olympien. A l'effigie de Mère. Et c'était vrai. Je faisais toujours tout pour ne pas m'énerver. J'étais du genre à encaisser, sans rien dire.

Le problème, c'est qu'à force de trop encaisser, ça finissait par déborder. Ça ne m'était jamais arrivé pour le moment. Et je n'avais vraiment pas envie de voir ce que ça donnerait. Un mot de trop pouvait facilement sortir. Et pouvait difficilement être oublié...

Quoiqu'il en soit, ma mission première aujourd'hui serait de visiter le château, et par la même occasion me calmer définitivement. Retrouver le calme que je m'efforçai toujours de garder depuis si longtemps. Il le fallait après tout. Je doutais que mes geôliers soient plus conciliants avec une furie qu'avec une personne qui respire la sérénité.


Alors que je me levai difficilement, mon regard fut attiré par la dépouille de ma robe qui gisait auprès de mon lit. Je grimaçai. Je n'y étais pas allé de main morte. Et Aby n'allait pas être contente. Cette mamie d'une douceur et d'une bienveillance sans borne, et qui se transformait en lionne à la moindre contrariété.

J'avais intérêt à arranger ça. Ou à la cacher. Dans un endroit insoupçonnable pour la vieille femme. Autrement, je ne donnai pas cher de ma tête. . Et je ne voulais pas en rajouter davantage. Ma situation était suffisamment merdique pour le moment. Situation que j'avais mis bien au fond de ma tête pour ne plus y penser.

Pour ne plus penser à hier.





C'est ainsi que je partis en douce de ma chambre, veillant à faire le moins de bruit possible, pour trouver une cachette suffisamment élaborée pour qu'Aby n'y songe pas.

Sur la pointe des pieds, pour faire le moins de bruit possible, je découvrais couloir après couloir ce château un peu trop grand. Beaucoup trop grand.

Le fait est que j'étais déjà perdue. Les couloirs se ressemblaient tous, les portes aussi. La prochaine fois, il faudrait que je pense à faire un plan du château. Ou à faire un fil d'Ariane.

Parce que ça n'allait pas du tout. Cette foutue grand-mère pourrait apparaître devant moi n'importe quand ! Il fallait que je trouve une excuse rapidement.

Vu l'était de la robe, il n'y avait pas trente-six solutions. Soit, je justifiai le fait qu'elle soit arrachée parce que j'étais tombé, soit quelqu'un m'avait agressé. Mais qui ? Un chien ? Le seul problème, c'est qu'il n'y avait pas de chien ! Ou alors, je n'étais pas au courant.

Quant au fait de tomber... Non. Il faudrait que je me fasse des égratignures. Parce que j'avais toujours celles que m'avaient faites mes sœurs, mais je n'étais pas sûr que ce soit suffisant. Et bizarrement, je n'avais pas très envie de me faire mal. Non, décidemment, ça ne m'enchantait pas vraiment.



Alors que j'étais toujours en train de réfléchir à une excuse plausible, je tombai sur deux grandes billes vertes qui me transpercèrent au détour d'un couloir.

La première chose qui me vînt à l'esprit, est que ces yeux étaient tout simplement magnifiques. La deuxième est que j'étais près, beaucoup trop près de cette personne.

La Belle et la BêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant