La Belle et la Bête

Chapitre final - Partie 2-

Bonsoir ! Vous allez bien ? Je suis désolée pour le retard mais voici le dernier chapitre de ce tome 1. Je pense faire un tome 2, je ne peux pas laisser l'histoire telle qu'elle se finit mais je pense écrire l'entièreté du livre avant de le poster. 

Voilà, j'espère que ce final ne vous décevra pas. Je vous expliquerai mes raisons à la fin. Merci et bonne lecture ! 

Elena 

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J'avais conscience de mon corps, prostré à même le sol. J'avais conscience de la dalle froide sous ma joue, mon buste, mes jambes, mes mains. J'avais conscience du fait qu'aucun de mes membres ne me répondaient, trop tétanisés pour cela.

Mais j'avais également conscience que j'étais seule. Effroyablement seule. Je ne sentais rien, ne voyais rien. J'étais dans un brouillard si opaque que je n'arrivais même plus à savoir où j'étais. Je savais juste que je n'étais physiquement plus là.

Comment ? Je l'ignorais. Mais je le savais. Je le sentais.

Et je n'aimais pas ça. Je ne pouvais rien ressentir. Ni la douleur, ni la peur.

Ni Keylan.

J'avais pris l'habitude de le sentir auprès de moi, comme une présence qui se tenait perpétuellement à mes côtés. Je ne savais pas pourquoi, et je n'étais pas en mesure d'y réfléchir. La seule chose que je savais, c'est que ça me manquait à un point que je n'imaginais pas possible. Ce manque se faisait ressentir jusque dans mes entrailles. Ça ne me faisait pas mal, mais je sentais cette détresse au creux de mon ventre qui ne faisait que grandir. Si j'avais pu ressentir la douleur, j'aurai surement été submergé par la souffrance.

Je soufflai et essayai de voir où je me trouvais métaphoriquement parlant mais je ne voyais toujours rien. Je n'arrivais même pas à voir mes membres. Ne savais même pas s'ils étaient là, métaphoriquement ou non.

J'étais perdue.

Je voulais sortir de là. Mais par-dessus tout, je réclamai Keylan.

D'un coup, tout bougea.

Des centaines d'images se mirent à défiler sous mes yeux à toute vitesse. Si vite que je pouvais à peine les suivre du regard. Mon souffle se coupa alors qu'elles se mirent à me submerger par leur rapidité. Il y en avait trop. Beaucoup trop. Mon cerveau était en surchauffe face à ce surplus d'informations. Il ne savait pas quoi traiter, quoi regarder. Tout allait trop vite. Bien trop vite.

Ma tête se mit à tourner, mon cœur à s'emballer et ma respiration à se faire chaotique. J'avais chaud. Trop chaud.

Je voulais que ça s'arrête.

Et comme si on m'avait entendu, une image se fixa devant moi et je me sentis aspirer par elle. Par ce souvenir.

Je tombai dans le vide sans pouvoir faire quoique ce soit. Ma bouche restait scellée, m'empêchant de crier. Mon cœur était remonté dans ma gorge, battant follement jusque dans mes tempes. Mes cheveux s'agitaient dans tous les sens et mes membres ballotaient autour de mon cœur sans que je n'aie aucun contrôle dessus.

C'était horrible. Cette impression de ne rien contrôler, pas même mes propres sentiments... Je n'en pouvais déjà plu. J'assistai, impuissante, à ma chute silencieuse. Il n'y avait rien autour de moi, rien que de l'obscurité.

Et je m'enfonçai dans le vide.

Encore.

Et encore.