Chapitre 40

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Bonjour à tous ! Voilà enfin le chapitre. Je tenais à m'excuser pour le temps d'attente. J'ai eu le symptôme de la page blanche. Je n'arrivais plus à écrire quoi que ce soit. J'ai eu du mal à m'y remettre mais voilà enfin le chapitre, en espérant qu'il vous plaira. 

A part ça, je vous souhaite à tous une bonne année, une bonne santé et le meilleur pour cette année 2018. 

Des bisouus !

Elena



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L'esprit embrumé et les yeux dans le vague, je regardai fixement l'endroit où il se tenait quelques secondes plus tôt avant de réaliser. Il était partit. Vraiment partit.

J'effleurai mes lèvres de mes doigts en repensant au baiser que nous avions échangé. Il avait été aussi inattendu que souhaité. Aussi doux que brutal. En un mot, passionné. Et pourtant, j'avais l'impression de l'avoir rêvé. D'avoir imaginé ses mains possessives qui enserraient ma taille, ses lèvres qui jouaient avec mes lippes et sa langue qui dansait fiévreusement avec la mienne.


J'avais apprécié ce baiser, vraiment. Mais avec le recul, tout devenait flou. J'avais la sensation qu'il avait profité d'un de mes moments de faiblesse pour s'insinuer en moi. Pour s'y greffer et s'y accrocher. Et maintenant, je me demandais comment j'allais faire pour l'y déloger.

Parce que c'était comme ça avec Keylan. Petit à petit, il vous prenait tout ce que vous aviez à lui offrir et repartait avec, sans se retrouver. Il avait d'ailleurs emporté ma raison avec lui. Raison qui me manquait cruellement. Sans elle, j'avais l'impression de tout faire à l'envers. De pardonner ce qui ne pouvait pas l'être. D'aimer ce qui était détestable. Et de redonner des chances à ceux qui ne le méritaient pas.


Et face à Keylan, je ne pouvais rester fâchée. J'étais persuadée qu'il le savait, par ailleurs. Comment ? Je ne le savais pas. Mais il agissait comme si je lui étais acquise. Et ce, depuis bien trop longtemps.

Face à ce constat, j'étais plus qu'heureuse qu'il soit partit. S'il était resté après m'avoir embrassé, j'aurai été capable de lui donner la plus belle gifle de sa vie. Chose que j'aurai sûrement regrettée après.


Je soupirai lourdement en entrant dans ma chambre et me dirigeai directement vers mon lit, lasse de cette situation. Savoir la vérité était une chose. Mettre au clair notre relation en était une autre. Mais nous ne pouvions pas rester comme ça.



*

Ce matin-là, je me réveillai avec l'étrange sensation que tout allait bien. Il faisait beau, les oiseaux chantaient et je connaissais le secret de cet étrange château. Seules ombres au tableau, l'étrange relation que j'avais avec Adkins... Non Keylan et le fait que je devais rejoindre la rousse incendiaire demain soir, aux alentours de 23h à l'aile Ouest. Mais j'avais encore tout le temps d'y penser.

De bonne humeur, je sautais rapidement de mon lit, m'habillais et partis arpenter les couloirs du château. Château que je voyais d'un autre œil maintenant. J'avais même l'impression que ses habitants étaient différents, même si au fond, rien n'avait changé.


Rien à part le fait que j'étais maintenant au courant. Et je ne pouvais m'empêcher de penser que j'aurai pu découvrir leur secret bien avant. Il y avait eu des indices tellement gros... Comme lorsque Roxy grognait contre les poils qu'ils laissaient partout. Ou alors les grognements de Keylan. Je ne sais même pas comment j'ai pu passer à côté. Ça me semblait impensable. Et pourtant...

Je soupirai avant de me remettre en marche. Ça ne servait à rien de se lamenter ou de repenser à tout ça. C'était du passé et j'avais autre chose à penser. Je devais premièrement aller rendre visite à mon père.



*

Je frappais timidement à la porte et attendit que mon père réponde. J'avais hâte de le voir, hâte de le serrer dans mes bras, de savoir comment il allait et s'il avait bien été traité. Je me doutais que Keylan ne lui avait fait aucun mal mais je voulais être au courant de tout le concernant.

Pourtant... Pourtant une autre part de moi ne pouvait s'empêcher d'appréhender. Après tout, des hommes m'avaient emmené dans ce château à cause d'un livre que je savais interdit et que j'avais pourtant mis dans mon sac. Alors oui, nous nous étions revus brièvement lors de ma fugue avec Alfred mais nous n'avions pas mis les choses au clair. Je ne savais pas ce qu'il en pensait. Et j'avais peur. Peur qu'il soit déçu de ce que j'avais fait. Il était l'être qui m'était le plus cher. Voir la déception dans ses yeux me blesserait surement plus que n'importe quoi d'autre.


     -Entrez !


J'inspirai profondément avant de pousser le battant. Mon père était là, assis sur son lit à contempler je ne sais quoi. Ses yeux se mirent à pétiller dès qu'il me vit et il se leva pour m'enserrer dans ses bras, fort. Heureuse, je resserrai cette étreinte à mon tour et me laissais aller dans ses bras. Je me trouvais stupide en cet instant d'avoir douté de sa réaction ou de ses sentiments. Il était mon père. Celui qui m'aimait le plus au monde.


     -Dis-moi que tu vas bien Maïa.


Ce n'était pas une demande. Non, c'était une supplication. On pouvait déceler l'angoisse dans ses paroles. Celle de savoir si je ne manquais de rien et si on m'avait bien traité.


     -Ne vous en faites pas, je vais bien. Et vous père ?

     -Je vais bien Maïa.


Je me décollais de son étreinte et le tins à bout de bras pour vérifier s'il disait vrai. Ses yeux étaient brillants de larmes contenus, sa posture était droite et non voûtée et il semblait avoir retrouvé des forces. A vrai dire, je ne me souvenais plus de la fois où je l'avais vu aussi heureux en cet instant. La mort de mère avait créé une telle souffrance qu'il s'était renfermée sur lui-même, laissant ses démons prendre le dessus alors qu'aujourd'hui... Il était tout simplement radieux. Non pas que je m'en plaignais, je préférais voir mon père comme il était aujourd'hui mais j'étais certaine qu'il y avait une personne derrière son sourire.


     -Raconte-moi tout Maïa.


Je souris avant de prendre ses mains dans les miennes et de nous faire asseoir sur le lit. Et je me mis à tout lui raconter. Du moment où les gardes étaient venus me chercher jusqu'à la fois où nous étions venus à la maison avec Alfred puis jusqu'à maintenant. Je ne lui racontais cependant pas le secret de ce château. Je ne savais pas si Keylan voulait qu'il soit au courant.


     -Et vous alors ? Vous avez l'air d'aller mieux !

     -En effet Maïa. D'ailleurs j'aimerais te parler de quelque chose...


Je le regardais un instant, curieuse avant que mon attention ne soit détournée par des coups frappés à la porte.


     -Bonjour Maurice ! Que diriez-vous d'un...


Abigaël. Elle s'arrêta dès qu'elle me vit, un peu gênée alors que mon père ne voyait désormais qu'elle. Son visage s'était figé sur un sourire bien heureux alors qu'il la dévisageait comme un homme le ferait avec une belle femme.

Comme il le faisait autrefois avec mère.


     -Je reviendrai plus tard, père.


Je n'attendis aucune réponse et partis rapidement sans me retourner. 

La Belle et la BêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant