La Belle et la Bête

Chapitre 29 : Un yorkshire enfin apprivoisé ... ?

          Je me réveillai soudainement, complètement trempée de sueur, mes membres entortillés dans mes draps, comme si je venais de me débattre.

Encore haletante, je regardai les murs entièrement blanc de la pièce qui me disaient vaguement quelque chose, sans me rappeler quoi exactement. Mais qu'est-ce que je faisais là ?

     -Ça va mieux ?

Mon attention se détourna des murs pour se poser sur l'homme assis sur une chaise à quelques centimètres à peine de mon lit. Ses cheveux bruns étaient totalement désordonnés, ses vêtements légèrement froissés et ses yeux reflétaient toute l'inquiétude qu'il avait dû ressentir jusqu'à présent.

Ce me faisait mal de le voir dans cet état. Mais qu'est-ce qui avait pu se passer pour qu'il soit comme ça ?

     -Tu ne te souviens pas c'est ça ?

Je secouai la tête pour toute réponse, incapable de parler. Comme s'il avait compris, Adkins se leva et prit le verre d'eau sur la table de chevet, avant de m'aider à le boire intégralement par petite gorgée.

Je grimaçai. J'avais l'impression d'être une assistée et ça ne me plaisait pas du tout. Même si ma trachée me brûlait désormais beaucoup moins.

     -Pourquoi t'es-tu réveillée si soudainement ? Qu'est-ce que... Qu'est-ce qu'il t'est arrivé Maïa ?

Je regardai l'homme fatigué qui me faisait face se passer une main nerveuse dans les cheveux. Il avait l'air à bout. Inquiet aussi. Et même si je ne voulais pas en parler, je savais que je lui devais ça.

Le problème, c'est que je ne savais pas exactement ce qu'il s'était passé. J'étais dans le flou le plus total. De quoi avais-je rêvé ? Un cauchemar ? Non, ce n'en était pas un. C'était...

     -Un souvenir.

Adkins se redressa soudainement, l'air bien plus alerte. Il m'enjoignait silencieusement du regard à continuer ce que j'avais commencé.

     -Je... Je crois que c'était moi, le jour de mes sept ans.

     -Que se passait-il ?

     -C'est un peu flou, continuai-je, mais j'étais avec mes parents et mon oncle. On s'est fait attaquer je crois mais je n'arrive pas à savoir qui ils étaient. J'en avais juste terriblement peur.

Je frissonnai en repensant à la scène que j'avais vécue. Allongée parmi les feuilles, incapable du moindre mouvement, à leur merci la plus totale. Mes bras resserrèrent leur emprise sur mon corps, comme pour le protéger.

Mais ce n'était pas ça qui m'effrayait le plus. C'était le fait que je ne me souvenais pas de ce jour-là. Comme si mon inconscient avait effacé des souvenirs bien trop douloureux pour qu'ils ne reviennent pas à la surface.

Et j'avais peur de découvrir la vérité.

Non loin de moi, totalement inconscient de mon tourment, Adkins fixait un point connu de lui seul en hochant distraitement la tête de temps en temps. Je ne savais pas à quoi il pensait, mais ça semblait le passionner.