1 La feuille

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Parfois, il m'arrive de passer une mauvaise journée

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Parfois, il m'arrive de passer une mauvaise journée. Plus que mauvaise, horrible même! Alors, souvent, je repense à ma mère qui s'en est allée il y a déjà trois ans. Une mauvaise chute à cheval un coup sur la nuque et voilà, du jours au lendemain je me retrouve orpheline ,enfin presque... Il y a bien sûr encore mon père mais je ne le considère plus comme tel depuis plus d'un ans. Depuis qu'il s'est remarié avec une espèce d'autruche déplumée ( ce qui lui a d'ailleurs valu son surnom de l'autruche) et son rire d'ânesse presque à chaque fois que mon père essaye de faire des blagues. Je dis bien "essaye" par-ce que là c'est vraiment pas gagné... Mais le pire et la raison numéro une pour laquelle je le déteste, je les déteste tous,: c'est qu'il  à vendu le beau chalet de mon enfance pour nous installer en plaine, tout ça pour faire plaisir à l'autruche qui a, je cite: des soudaines crises d'angoisse à cause du silence trop persistant la nuit. Passer de Zinal, petit village montagnard  de 400  habitants à Lausanne, grande ville sale et bruyante ou la plupart des personnes ne se doutent même  pas de mon existence, c'est assez difficile pour une ado de 15 ans et demi. Avant je connaissait plus de la moitié de mon village. Maintenant mes amies se comptent sur les doigts de la mains et il n'y en a besoins que de deux. Un pour Rosana et l'autre pour Lili. Les seules personnes qui me supportent malgré tous mes états d'âme et mon entêtement à vouloir résister à quiconque se met en travers  de mon chemin. Par exemple Mathieu, un garçon de ma classe qui peut paraître charmant et drôle au premier coup d'œil mais qui m'apparaît comme un gamin arrogant aux répliques insupportables et, au grand malheur de mon côté fier, doté d'un sourire qui ne laisse pas totalement indifférent et d'une intelligence qui lui donne le statut de "mec cool et intelligent en plus !!!"  par toutes ces pimbêches de première.  Voilà ce à quoi je pense après une très mauvaise journée. Avant de m'endormir, j'arrive très souvent à cette conclusion: Tout était tellement plus facile quand j'étais enfant.

Alors me voilà là, une douce nuit d'été à pleurer sur mon sort après m'être encore une fois disputée avec mon "père" à propos de mes compétitions de gym. C'est grâce à elles que je tient le coup. J'ai commencé toute petite, c'est ma mère qui avait pris l'initiative de m'inscrire à des cours une fois par semaine. Mais, maintenant que j'ai grandis, les compétitions et les spectacles s'enchaînent et tout ça bah ça coûte ! Et puisque j'ai bientôt seize ans, mon père veut que je trouve un petit boulot pour pouvoir contribuer aux payements. C'est la seule condition, mais la pire. Mon problème, c'est que je n'arrive pas à rester concentrée très longtemps si quelque chose ne m'intéresse pas. C'est comme ça chez moi. J'ai beaucoup d'imagination depuis toujours et dès que quelque chose me rappelle une histoire ou un compte de mon enfance, mon esprit vagabonde et je me retrouve bien souvent à me battre à l'épée ou à voler en secourant mes personnages préférés. Ce n'est pas du goût de mes profs qui n'hésitent jamais à me mettre des remarques de comportement. Ce n'est d'ailleurs pas pratique non plus pour un travail. J'ai bien essayé de l'expliquer à mon "père" et l'autruche mais la discussion a causé mon chagrin de ce soir...

Je regarde mon  réveil, 2h31. Je regarde ensuite ma fenêtre entrouverte en lucarne et mon regard se porte sur une feuille d'un vert pâle que j'avait skotchée ici l'autre soir, à la suite d'une énième dispute avec l'autruche. Dessus j'avais écrit: Viens me chercher s'il te plaît ou montre le moi si tu existe. C'était à l'intention de Peter Pan, le héros de mon histoire préférée. Maintenant je cherche les étoiles invisibles à cause de toutes les lumières de la ville. Je les connais par cœur car maman m'avait appris à m'orienter grâce à elles pendant nos nuits au clair de lune. Je cherchais à chaque fois les deux étoiles de Neverland. Je préfère ce nom au Français, ça fait plus magique je trouve. je les avait vue une fois j'en suis sûre, je l'avais noté dans mon journal intime de l'époque. Mais seulement une fois. Depuis, les chercher était devenu mon petit rituel du soir.

Je vérifie mon réveil: 2H42. 

-Pffff. ! Heureusement qu'on est en vacances.

Je mets de la musique et puisque je viens de penser à Peter Pan, je m'imagine déjà des aventures avec lui et m'endors enfin.

Peter pan... existe !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant