chapitre 25

83 12 0
                                    

La porte du bureau s'ouvrit subitement, laissant apparaître une Catherine furieuse.

Catherine: Anais, combien de fois t'ai-je dit de ne pas fouiller dans ce bureau? Tu es décidément insupportable.

Son regard était noir de colère, son ton était effrayant. Cependant, à la vue de l'état de sa fille et de la lettre qu'elle tenait dans ses mains, son expression s'adoucit, elle s'approcha du bureau, puis prit Anais dans ses bras.

Catherine: je voulais te protéger, je n'ai pas réussi... Je ne voulais pas que tu la vois... J'ai peur pour toi...

Anais: maman.. Pourquoi tu... Tu m'as caché ça? Ça me concerne.. J'ai le droit de savoir..

Catherine: je suis allée porter plainte avant hier pour harcèlement.. Je ne veux pas que tu sois en danger ma puce.. J'ai du faire la mere tyrannique, tu comprends mieux pourquoi maintenant..

Anais: on ne me fera pas de mal maman, je ne parle plus à Timothé depuis le mariage, ça fait presque 1 mois et demi.

Catherine: je sais ma puce.. Je t'entends dans ton sommeil... Tu parles de lui et tu pleures, parfois tu cris son nom..

Anais: je suis désolée d'avoir été insupportable ces derniers temps.. Je comprenais pas ton comportement.. Mais maintenant tout prend un sens. Pour mon sommeil, je n'arrive pas à me contrôler maman, la peur et la tristesse prennent l'avantage sur moi.. J'ai mal au coeur, maman.. Je veux qu'il revienne.. Il... Il...

Catherine: ...te manque.. Je sais Anais, ce n'était pas un garçon pour toi, tu mérites qu'on te rende heureuse, tu mérites que l'on te couvre de merveille, tu mérites qu'on te fasse reine Anais..  allez ma puce, relève ta douce tete et ne te laisse pas abattre...

Elle s'arrêta un moment puis repris d'un ton moins dramatique.

Catherine: Je vais te changer les idées, on va se faire une petite soirée entre fille, tu sais comme avant. Je t'emmène au restaurant de ton choix et on va voir le film de mon choix.

Anais: l'inverse s'il te plait?

Catherine: d'accord, on fait ça, mais c'est bien parce que ça va pas fort. Je t'emmène dans un endroit très sympa tu verras, n'y vas pas en jogging c'est tout ce que je te demande.

Anais: d'accord maman, merci d'être la...

Anais se dirigea vers la salle de bain, se doucha et se sécha les cheveux. Elle sortit de sa chambre et mit un jean noir et un col roulé côtelé noir. Elle mit sa longue veste beige et sa paire de bottines à talon. Elle se maquilla légèrement et alla dans l'entrée où sa mere l'attendait. Cette dernière était magnifique, et portait une jupe crayon noire, un chemisier blanc et une veste noire. Elles partirent au restaurant.
Le restaurant en question était noir de monde, mais malgré tout le garçon d'accueil trouva une table pour deux. Les gens étaient tous bien habillés, à un tel point qu'Anais se sentait tâche en plein milieu. Elles commandèrent, les plats arrivèrent et le repas commença. Avant le dessert, un homme apparut à la table des deux femmes. Il s'agissait de l'associé de Catherine, qui était venu avec sa femme et son fils, plus ou moins de son âge, qui était extrêmement charismatique. Ils étaient tous les trois une table plus loin. L'associé de Catherine, Eugène, convia les deux femmes à se joindre à eux pour le dessert. L'invitation fut acceptée. Anais s'assit en face du fils, qui la regardait intensément.

Eugène: alors je vous présente ma femme, Ina, et mon fils, Hugo. Il me semble que Hugo a l'âge de ta fille Catherine, elle a bien 19ans c'est ça?

Anais: A vrai dire j'ai 17 ans seulement, je vais en avoir 18 dans peu de temps.

Catherine: vous m'excuserez, je vais me rafraîchir.

Anais sourit à sa mere qui s'éloignait. La demoiselle se sentait mal à l'aise entourée de ces gens visiblement très riches. Ce n'était pas des gens de son monde.

Eugène: et.. dis moi ma chère Anais, que désires tu faire l'année prochaine, dès l'obtention de ton bac?

Anais: eh bien... C'est un sujet assez sensible... Maman aimerait que je fasse une classe préparatoire économique, mais je ne sais pas trop.. Je n'ai pas vraiment envie de me diriger vers ce genre d'études.. À vrai dire j'aimerai énormément me diriger vers une licence en art du spectacle ou d'archéologie, je faisais du théâtre plus jeune et j'aimerai énormément devenir metteur en scène, et je suis passionnée de la période antique et de toutes ses merveilles, après ce ne sont que des rêves.

Eugène fixait Anais avec mépris. Ina lui souriait et Hugo ne disait rien.

Eugène: je comprends mieux ta mere qui désire que tu fasse une prepa économique..

Ina: Eugène, ce n'est pas des manières! Mais dis moi, quel genre de spectacle voudrais tu mettre en scène?

Anais: eh bien.. Mon plus beau rêve serait de mettre des ballets en scène, ou du moins tout ce qui touche à la danse... C'est mon reve de petite fille..

Ina: intéressant. C'est beau de voir que mon art n'est pas mort. Dis moi Anais, quel est ton ballet préféré?

Anais: incontestablement il s'agit de Giselle.

Ina: je vois que tu as énormément de goût. Je te souhaite beaucoup de réussite dans ces études. Si jamais tu as besoin d'un piston je serai là ma belle.

Eugène: Ina est une ancienne danseuse étoile, elle a touché du doigt la célébrité il y a 25 ans de cela... A l'époque ou je l'ai connu!

Catherine se réinstalla à la table. 

Ina: c'est vrai que c'était la belle époque. Mais par amour pour Eugène j'ai tout arrêté, j'entretiens encore des liens assez étroits avec le grand opéra, un coup de fil et je te trouve un travail la bas, si tu en as besoin bien sûr.

Catherine: on verra. Et toi Hugo tu étudies quoi?

Hugo: je suis en première année de médecine. Mais bon je vais surement la redoubler à ce rythme.

Eugène se crispa, il lança un regard noir à Hugo qui se leva de table. Ina souffla. Catherine et sa fille ne savaient visiblement pas où se mettre à l'instant présent et échangèrent un regard gêné. Visiblement les conflits au niveau des études n'étaient pas exclusivement voués à sa famille. Les adultes commencèrent à parler affaire, Anais, se sentant visiblement de trop, décida de sortir de table pour tenter de rejoindre Hugo, disparu depuis quelques temps maintenant. Elle sortit du restaurant et se mit devant l'établissement, sur un banc. Elle entendit un toussotement, Hugo était debout derrière elle.

À suivre...

Apprends-moi. (1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant