Chapitre 37 : The tape

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- Shawn ! Je me retourna et vis Matt. Écoute, je voulais te dire... Depuis un moment, je suis assez proche de Nate et...
- Il n'est pas gay... L'interrompit-je.
- Quoi ? Non ! Euh... Non moi non plus... Juste je me dis que c'est vraiment quelqu'un de bien et je pense que je devrais lui dire la vérité.
- La vérité... A propos du vol au Motel ? Tu es fou !
- Je suis sûr qu'il comprendra... C'est à cause de moi si sa mère et son frère sont morts alors... Je pense qu'il a le droit de savoir.
- Matt, je veux pas te vexer, mais t'es complètement dingue ou quoi ? Nate a du mal à tenir le coup, et toi, si tu lui dis que c'est ta faute... Je veux même pas imaginer à ce qu'il pourrait faire.
- Je sais... J'y ai pensé. Mais je suis pas sûr de pouvoir continuer longtemps à le regarder droit dans les yeux. J'ai l'impression de lui mentir, même en ne disant rien.
- Je t'aurais prévenu, mec. C'est une mauvaise idée, très mauvaise.
- Hé, ça te dérange peut être pas de te balader avec le sang de quelqu'un sur les mains mais moi, si ! Je peux pas faire comme si il ne s'était rien passé.
- Écoute, on a besoin de Nate. Faut qu'il se contrôle, sinon on sortira jamais d'ici. Alors garde ça pour toi. Pour le bien de tout le monde. T'as compris ? Il prit un air fâché.
- Oui. J'ai compris, dit il en s'éloignant rejoindre Nate.
Je m'en alla rejoindre Herbert et Nora dans l'infirmerie. Je repassa devant la porte où hurlaient des centaines de rôdeurs, puis devant le casier ensanglanté. Arrivé dans le couloir où se trouve l'infirmerie, des rôdeurs essayaient de forcer la porte où étaient Herbert et Nora. Ils devaient être coincés à l'intérieur. Il devait y en avoir cinq ou six. Je tira sur l'un d'eux. Tous les autres se dirigèrent vers moi. Je leur tira dans le crâne. Au bout du sixième, la voix était libre. J'entra et plongea dans le noir complet. Une arme se pointa sur moi : c'était Nora. Quand elle me reconnut, elle baissa le revolver.
- Qu'est ce qu'il s'est passé ? Demandais-je.
- Ils ont erré dans le couloir après notre entrée. Ils ont dû nous entendre farfouiller. Cet endroit est infesté, ils sont partout ! S'écria Nora.
- Calme-toi. Je me suis occupé d'eux. Et les médocs, tu as trouvé ce que tu voulais ?
- Oui, intervient Herbert. C'est un autre problème... Regarde. Ils me montra un coffre. On dirait qu'ils gardaient tous les médicaments dans ce coffre, bien verrouillé.
- Il n'y a pas moyen de le forcer ?
- Peut être avec assez de temps. Mais je ne sais pas combien on en a. Ce serait bien plus rapide si on connaissait la combinaison à quatre chiffres.
- Je doute qu'il l'aient écrit et laissé pour qu'on le trouve. On devrait le forcer, on n'a pas d'autre choix, dit Nora.
- Ok, tu commences. Je vais jeter un œil, voir si je trouve quelque chose d'utile, ajoutais-je.

La pièce était vaste. Il y avait deux lits et un paravent qui les séparait. Un bureau, au dessus un tableau en liège remplit de papiers accrochés. Je fouilla un peu partout. En commençant par le bureau. Un dossier s'y trouvait. Celui d'une certaine Jade Todd. Ce devait être une patiente. Il y avait une cassette avec écrit dessus "09.10". Un camescope se trouvait en face d'un des lits, sur un trépied. J'entra la cassette à l'intérieur. Herbert et Nora me rejoignirent.
Sur la video, on voyait une femme. Blonde, avec un chignon bien coiffé. Elle était propre, bien habillé. On ne se disait pas que c'était l'apocalypse dehors. Une homme parlait derrière la caméra : "Cela fait quatre vingt deux jours depuis le déclenchement. Quinze heures quarante-sept. Docteur Hans en consultation avec la patiente Jade Todd." La femme regardait le sol, triste. Le docteur s'avança et on le vit sur les images désormais. La femme lui demanda "Pourquoi tu enregistres ça ?" Elle semblait le connaître. Le docteur était chauve, une voix sourde et un air stupide fixé sur le visage. Il n'était pas vieux. Il devait avoir la trentaine. Il me semblait l'avoir déjà vue. Il lui répondit "Des réglementations. Le gouverneur a ordonné de garder les dossiers de tous les examens et consultations. Prépare-toi, Jade. L'échographie confirme que tu es enceinte." La femme se tenait la tête et pleurait, en ne cessant de répéter "Oh mon Dieu..." Le docteur continua : "Comme tu le sais, les règles sont claires. L'interruption est obligatoire." Elle s'indigna "Tu n'as pas à leur dire. Dis leur que c'était des nausées et que tu m'as donné quelque chose et que ça s'est calmé. C'est mon problème, pas le tien." Le docteur se retourna, fâché "Si le gouverneur apprend que j'ai caché les preuves d'une grossesse... Désolé mais ce sont les règles... Je vais te donner un sédatif. Ça rendra la procédure plus facile pour toi." La femme se leva et pleura de plus en plus fort "Je ne veux pas de la procédure ! Je veux mon bébé ! Je ne veux pas de ça !" Sans se retourner, le docteur chercha des sédatifs et lui dit "Jade, tu n'as pas le choix. Si tu veux, tu peux prendre ton temps, mais tu dois revenir demain au plus tard. Où je n'aurai d'autre choix que d'avertir le gouverneur. Je suis désolé." La femme se précipita et partit. Le docteur n'ouvrit donc pas le coffre, ce qui nous empêcha de trouver la combinaison pour le moment.

- Merde ! On n'y était presque ! Jura Herbert.
- Quel genre d'endroit c'est ? Demanda Nora, sous le choc.
- Comme l'a dit Morgane, la pire espèce, dis-je.
- Shawn, il y a peut être d'autres cassettes. Il faut qu'on cherche, dit Herbert, déterminé.
- Je reconnais ce médecin. C'était l'un des morts vivants dans l'allée près du garage, me souvenais-je.
- Peut être que tu devrais le fouiller, il a sûrement des trucs sur lui, ajoute Herbert. Plus facile à dire, qu'à faire. Vue la horde dont on a échappé avec Morgane, j'espérais au moins qu'ils n'étaient plus là.
Je retourna sur la route pour accéder au garage. Je repris la porte, et le chemin jusqu'à la cabane. Quand je décida de monter sur les étagères pour atteindre le toit, un rôdeur me sauta dessus. Je le poussa de toutes mes forces, il tomba à terre, et je l'écrasa grâce à une vieille télé posée sur une des étagères. Une fois qu'il était mort, je grimpa jusqu'au toit et sauta de l'autre côté du grillage. Le cadavre du médecin était toujours là devant la porte du garage. Je fouilla ses poches. Ça empestait. Mais j'avais réussit à avoir une autre cassette. Dans son autre poche se trouvait un bout de papier. Dessus il y avait un code, mais beaucoup trop long. Je pris ce dont j'avais besoin et partit rejoindre Herbert et Nora.
- J'ai trouvé une autre cassette, dis-je en entrant. Elle date du 10 octobre d'après ce qui est écrit dessus.
- C'est un jour après la date inscrite sur l'autre cassette, indiqua Herbert.

On entra la cassette dans le camescope. La voix venait de derrière l'appareil. On ne voyait que la femme, encore assise sur le lit, tête baissée. Le docteur demanda "Tu as pris une décision ?" Elle releva la tête "Je croyais que tu avais dis que j'avais pas le choix." Le docteur apparut à l'image et répondit "Techniquement, si. Tu peux interrompre la grossesse ou quitter Quincy. Bien sûr, ce serait une condamnation à mort pour toi et ton enfant." Elle réfléchissait et finit par dire "Peut être que c'est mieux ainsi. Je suis restée éveillée toute la nuit en pensant à ça. Pourquoi essaie-t-on de survivre, s'il faut en passer par là ? Si c'est ce que nous sommes devenus ?" Elle repleura. Le docteur s'approcha d'elle "Je ne fais pas les règles, Jade." Elle se ressaisit et supplia l'homme "Docteur, je vous en supplie. Aidez-moi." Il l'ignora et se dirigea vers le coffre "Un jour peut être quand les choses seront différentes, tu pourras réessayer. Mais pour l'instant, nous devons le faire." Il commença à faire le code, on zooma. Puis tout à coup, la femme se leva, s'empara d'un scalpel et lui enfonça dans la poitrine. Elle prit son pistolet et partit en courant. L'homme tomba, répandis son sang au sol et arrêta la video.

- Je pense qu'on sait ce qui s'est passé à Quincy, dis-je.
- Surtout, on a la combinaison, se réjouissait Herbert. Nora s'éloigna en pleurant. Herbert et moi se regardions d'un air intrigué. Nous la rejoignons près de la fenêtre.
- Nora, tout va bien ? Demandais-je.
- Ne t'inquiète pas... C'est juste... C'était difficile à regarder...
- D'accord... Trouvons ces médocs et barrons nous d'ici. Herbert entra le code et le coffre s'ouvrit.
- Antibiotiques, morphine... On en prendra autant qu'on le pourra, il remplit le sac à dos de Nora, puis le siens. On est bons, on en aura assez pour nous tous. On y va.
- Allez-y, je vous rejoins, je vérifie qu'on oublie rien, dis-je.
Je fouilla de plus près la salle. L'échographie était par terre à côté du lit où était assise Jade. Les tiroirs étaient vides. Une longue traînée de sang du coffre au camescope avait desséchée au sol. Finalement rien d'intéressant. Je sortis, et repassa devant le casier ensanglanté. Celui-ci était nommé "Hans". Cela devait être le casier du docteur. J'essaya de l'ouvrir avec la combinaison de coffre. Ce qui fonctionna. À l'intérieur, une cassette. Il fallait que je vois ce qu'il y avait dessus. Je fila dans l'infirmerie et mis la cassette dans le camescope.

La première image était centré sur le pantalon du médecin. Il remonta sa braguette. Derrière lui, une femme se rhabilla. C'était Morgane.
- Écoute, c'était sympa mais je dois mettre fin à cet arrangement. C'est la dernière fois, fit le médecin en retournant près du coffre.
- Pourquoi ? S'écria Morgane.
- Le gouverneur a envoyé quelqu'un ici hier pour faire l'inventaire, il prend des mesures. Je ne peux pas prendre le risque.
- On avait un marché ! Se fâcha Morgane.
- Oui. On AVAIT un marché. Plus maintenant, dit le médecin en lui donna un médicament.
- Ma soeur a besoin de ces médicaments. Sans ça, elle mourra. Ou elle aura des symptômes et ils l'emmèneront. Je peux pas laisser ça arriver.
- Désolé Morgane, j'ai fais ce que j'ai pu. Mais je dois m'occuper de moi, ici.
- Ouais, c'est comme ça que ça se passe à Quincy, hein ? Dit-elle en bousculant Hans avant qu'il ne coupe la video.

Broken : Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant