Chapitre 31 : Boston Harbor

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Le port avait été ravagé. Plus aucun bateau ne flottait. Quelques-uns traînaient, mais la plupart n'avait pas l'air de fonctionner ou coulait. Tous nos espoirs étaient envolés.
- Il doit y avoir un bateau... C'est obligé, dit Nate, désespéré.
- Tu en es sûr ? Parce qu'on ne dirait pas... On devrait peut être penser à un plan B, suggérais-je. Il s'avança en regardant tout autour de lui, puis se retourna d'un bond, en colère.
- C'EST LE PLAN ! C'est le seul qu'on a et le jeter à l'eau comme tu le fais, ça n'aide vraiment pas ! Alors vas te faire foutre, je n'abandonne pas si facilement. Il courut jusqu'à un bateau à moitié coulé. Je le suivis. Il sauta les marches au lieu de les descendre, comme si notre temps était compté et examina l'épave qui restait au bord du quai. Celui-ci est peut être récupérable, ajoute-t-il.
- Sérieusement...?
- Tu as une meilleure putain d'idée ?! Dit-il d'un ton agressif. Puis il se calma. Je vais jeter un coup d'œil à ce bateau. Continue à regarder aux alentours il y a peut être quelque chose de l'autre côté.
- On ne devrait pas trop s'éloigner...
- Pas besoin, il regarda à sa gauche. Tu vois ce télescope, là-bas ? Tu peux voir tout le bord de mer d'ici. Regarde ce qu'on peut trouver.
Après ses instructions, je me dirigea vers le télescope. Plusieurs banderoles étaient accrochées dans les arbres qui disaient "RESTEZ ÉLOIGNÉ, NE VOUS APPROCHEZ PAS, PARTEZ..." À l'encre rouge. Je mis un œil dans la jumelle, mais cela ne fonctionnait pas. Il fallait une pièce pour le faire fonctionner. Je chercha aux alentours un commerce où je pourrais entrer. En avançant quelque peu dans la rue, autrefois commerçante, un vrai champ de mine s'y trouvait. Des piques de bois enfourchaient des rôdeurs, des barrières de barbelés partout qui enrobaient d'autres morts vivants. Et ils bougeaient encore. C'était morbide. Je m'éloigna. Partout dans la rue, des inscriptions étaient gravées sur les barricades aux fenêtres. J'ignorais ce que cela voulait dire, cela représentait une sorte de triple triangle, avec des chiffres et des lettres à l'intérieur. C'était écrit au sang. On aurait dit des plaques militaires. Les chiffres et les lettres changeaient à chaque rue. Je tomba sur un kiosque de magasines, je suppose. Une caisse enregistreuse se trouvait derrière le comptoir. Mais celle-ci était vide. Plus loin, une machine à journaux, je passa ma main, mais elle était verrouillée. Décidément, ce n'était pas mon jour. Je pris ma clé à molette dans ma ceinture, et la cogna contre la machine. Elle était désormais cassée, des pièces en sortit. J'en pris une de 20 cents et l'encaissa dans le télescope. Avant même que j'ai pu jeter un œil à travers celui-ci, Nate jura.
- Qu'est ce qu'il se passe ? Demandais-je.
- Ça ne marchera pas. La coque est fissurée sous la ligne d'eau et quelqu'un a prit la batterie, en avançant vers moi, il vit au loin la barricade de morts vivants et s'étonna. C'est... Mais c'est quoi ce bordel ?
- Un avertissement, je jeta un œil au télescope tandis que Nate de remit de ses esprits. Il y avait un énorme bâtiment en face de nous, qui semblait être abandonné, comme le reste de la ville. Il y avait des tas de docks, mais pas de bateaux. Au loin, un bateau immergé. Il y avait une grande vue, à gauche, sur le pont de Boston. Je n'imagine même pas combien de personnes ont dû essayé de le traverser quand la ville a commencé à s'écrouler. Je continua de tourner à gauche, mais rien à part de l'eau. Puis soudain, une silhouette apparut en haut d'un bâtiment non loin de nous. Celle-ci nous observait. Elle avait vue qu'on l'avait vue. Soudain, elle descendit du bâtiment en escaladant les gouttières. Baisse-toi, chuchotais-je à Nate, tandis qu'il était toujours impressionné par les brochettes de zombies. Il se retourna et s'exécuta.
- Pourquoi on se cache ? Me demanda-t-il à voix basse.
- Quelqu'un est descendu de ce bâtiment au bout de la rue.
- Où est-il allé ?
- Je l'ai vue courir vers ce kiosque, dis-je en lui montrant en rampant. On voyait la personne pillé le kiosque vide.
- Ça pourrait être notre sonneur de cloche... Tu veux qu'on aille le voir ?
- Ça semble être un bon plan...
- Ok, tu vas au milieu de la rue, je vais faire le tour pour couvrir ton flanc. On l'attaque discrètement, et par surprise, il sortit son arme, déterminé.
- On veut juste parler à ce mec, ajoutais-je.
- Oh, on va parler, dit-il en se positionnant. Je m'approcha discrètement du kiosque. La personne était de dos, donc c'était plus facile pour nous. Je me cacha derrière le kiosque tandis que la personne s'était agenouillé derrière le comptoir. Je me leva et prit ma clé à molette au cas-où. Plus personne n'était là. Je sentis un tapotement de doigt sur mon épaule. La personne était derrière moi, vêtue d'un k-way orange et avait mit sa capuche, sans doute pour rester incognito, ainsi qu'un masque blanc qui recouvrait tout le bas de son visage. Seul ses yeux bleus étaient visibles. Je n'eus pas le temps de répliquer, qu'il m'avait déjà mit à terre. Je voyais flou, tout tournait autour de moi. J'ignorais ce que faisait Nate, mais je n'allais pas tarder à me faire tuer. Il s'avança vers moi, une hache à la main, la leva sur moi et soudain un cri interrompit l'inconnu.
- Nooon !
- Hayley ? Elle se tenait là, debout, derrière le ravisseur.
- S'il vous plaît, ne lui faites pas de mal, pleurait-elle. L'homme se releva et m'ignora. Je me jeta sur Hayley qui me prit dans ses bras.
- Oh, vous n'êtes pas de Quincy... Sa voix était féminine, je me retourna et la vit retirer sa capuche et son masque. C'était une femme. Elle avait les cheveux courts blonds et bouclés, de petits yeux noirs et un piercing au nez.
- Quincy ? De quoi parles-tu ? Lui demandais-je, curieux. Ce n'était que maintenant que Nate sortit de sa cachette et la pointa de son revolver. Nate, non ! Criai-je, mais elle l'avait déjà renversé avec ses jambes. Il tira par terre et tomba. Elle prit sa hache et la leva. Non, il est avec nous ! M'écriai-je. Elle se retourna et l'ignora. Les rôdeurs enfourchés dans les pieux se mirent à bouger dans tous les sens et à lâcher des bruits incompréhensibles suite au coup de feu.
- Bordel mais qui êtes-vous ?
- Que tout le monde se calme, dis-je, voyant la tension montée.
- Je me calmerai quand elle nous dira qui elle est ! S'écria Nate.
- Recule, connard. Je m'appelle Morgane.
- Moi c'est Shawn, lui c'est Nate et elle Hayley. On ne cherche pas de problème.
- Salut, l'a salua Hayley, d'un grand sourire.
- Donc vous n'êtes pas de Quincy, n'est ce pas ?
- Je ne sais même pas ce que c'est.
- C'est tout ce qui se trouve à l'autre bout de la barricade. Elle a été créer par un taré qui se cache désormais dans un appartement là-haut remplit de piège. Personne n'a jamais réussit à y passer et ça n'a par ailleurs aucun intérêt. Cette barricade sépare la vie d'ici, à celle de Quincy.
- Et qu'est ce qu'il s'est passé à Quincy ?
- Vous voulez vraiment le savoir ? Dit-elle en prenant un air sombre. Je secoua la tête pour acquiescer. Elle soupira. Quand tout est partit en vrille, certains se sont réunis et ont verrouillé tout ce quartier. Des gens qui auraient tout fait pour rester en vie, empêcher les morts d'entrer. J'essaie de les éviter.
- Pourquoi ? Dit soudainement Nate. Elle se retourna vers lui, comme si c'était un effort à réaliser.
- Disons qu'ils appliquent la tolérance-zéro pour ceux qui ne veulent ou ne peuvent pas vivre dans les règles.
- Alors comment tu sais qu'on était pas avec eux ? Demanda Nate, d'un ton agacé.
- Parce qu'il n'y a pas d'adolescents à Quincy, ni d'enfants. Il n'y en a plus.
- Pourquoi ça ?
- Pas d'enfants. Ni d'adolescent en dessous de 18 ans. Ni de vieux. Ni d'handicapés. Personne qui représenterait un fardeau pour la communauté. A Quincy c'est la loi du plus fort. C'est comme ça qu'ils ont survécu pendant que le reste du monde partait en vrille. Toute personne trop veille, qui n'était pas assez forte pour survivre... Pour eux c'est une bouche inutile à nourrir. Qui consomme leurs précieuses ressources.
- Tu sais qui fait sonner ces cloches dans toute la ville ? Demandais-je en changeant complètement de sujet.
- Oui. C'était moi. Nate fronça immédiatement les sourcils et se jeta sur elle.
- Je le savais ! Shawn, je savais que c'était elle qui nous suivait, qui nous emmerdait ! Il la pointa du doigt.
- Enlève ce doigt de là, gamin, avant que je te le mette dans le cul. Je ne vous suis pas, je ne sais même pas qui vous êtes ! Il rabaissa sa main.
- Calme toi Nate. La voix au talkie-walkie était un homme, tu te souviens ? Il m'ignora.
- Qui que ce soit, faire sonner ces cloches tout à l'heure à bien failli nous faire tuer, ça a attiré les morts vers nous, dit il en agressant Morgane.
- C'est ça l'idée, génie. C'est comme ça que je fais. Je fais sonner une cloche dans un quartier pour attirer les geeks et ça me laisse du temps pour fouiller les zones où ils ne sont plus.
- Les geeks ? C'est comme ça que tu les appelles ?
- Oui. Tu sais comme le carnaval, ils mangent tout, vivant ou mort. Pendant ce temps, je parla à Hayley seul à seul.
- Qu'est ce que tu fous ici ?!
- Lukas a commencé à être très malade. Nora et Matt l'ont emmené en haut. Je ne voulais pas rester à rien faire, je voulais venir aider.
- Je t'ai dis qu'on n'avait pas besoin d'aide. Elle me regarda d'un air sarcastique. Morgane se joignit à la conversation.
- Vraiment ? Parce que si elle ne se serait pas pointé, je n'aurai pas remarqué que vous ayez moins de 18 ans et donc je vous aurais sûrement tué.

Broken : Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant