Broken : Tome 1

Chapitre 40 : Black hole

Arrivés dans les égouts, je faisais entrer Nora et Lukas dans la cachette de Herbert. C'était étrange de revenir ici. Je sortis mon arme, et ouvra brusquement la porte où ils se cachaient. Mais la pièce était vide. Personne. Plus rien.
- Mais où sont-ils passés ? Laissai-je échapper.
- On dirait qu'ils se sont dépêchés de partir, dit Nora en observant la salle froide.
- Herbert, dis-je à forte voix, la pièce étant vide, mes paroles résonnaient d'autant plus fort. Montre-toi ! Il n'y aura pas de problème, je veux juste la fille ! Rends-là-moi et personne ne sera blessé ! Je m'arrêta, tout en contemplant le sol remplit de crasse et de sang séché. Aucune réponse.
J'étais anéanti, et je sentais déjà mes muscles s'affaiblirent. Je posa mon coude sur un comptoir et me tenait la tête. Désespéré, mon regard ne se portait plus que sur ma morsure, encore toute fraîche. Un silence régna. Tandis que tout à coup, des cris de monstres devinrent de plus en plus distinctifs. Je releva la tête vers les petites fenêtres rectangulaires, se trouvant tout en haut de la pièce, où de la lumière s'échappait. Des ombres passèrent lentement devant, et leurs cris étaient si proches qu'on pouvait croire qu'ils étaient dans la même pièce que nous. Ils marchaient vers l'est. Un bruit électronique s'échappa de ma poche avant. Le talkie-walkie. Je le sortit et j'entendis la voix d'Hayley "Shawn ?"
- Hayley ! Tu vas bien ? Où es-tu ? M'empressai-je. Aucune réponse. Herbert, sale enculé ! Que lui as-tu fais, bordel ?!
- Bonjour, Shawn, fit enfin une voix terrifiante, digne d'un film d'horreur. Nora et Lukas restaient bouche-bée, derrière moi.
- Ce n'est pas Herbert, si c'est ce que tu te demandes. Et ne parle pas sur ce ton. Hayley va bien. Mais si j'étais toi, je choisirai VRAIMENT bien mes mots.
- Qu'est ce que tu veux ? Peu importe ce que c'est, je te le donnerai et tu laisseras Hayley partir !
- Je veux que tu ne fasse plus jamais de mal à personne. Je n'ai kidnappé personne, Shawn.
- C'est quoi alors ?
- Un sauvetage.
Il raccrocha. J'observais le talkie-walkie, me raccrochant au peu d'espoir qu'il me restait. Je ne sais rien de qui c'est, ni de ce qu'il veut dire.
- Tiens-bon, Hayley. Je viens te chercher, chuchotai-je, comme si elle pouvait m'entendre. Je rangea le talkie-walkie dans ma poche, quand Nora et Lukas s'approchèrent.
- On est mal barrés, dit Nora. Mais on peut régler ça ensemble. Il va falloir se dépêcher. Lukas s'inquiétait et ne cessait de contempler ma blessure, ce que Nora avait remarqué également. Comment tu te sens ? Demanda-t-elle.
- Ça va, ne t'inquiète pas.
- C'est pas une morsure profonde, fit remarquer Lukas.
- Il faut se dépêcher, répéta Nora.
- On est sur le point d'en avoir moins que prévu, dit Lukas en se retournant.
Des rôdeurs. Il me semblait bien que les cris étaient bien trop près. C'est parce qu'ils ne provenaient pas seulement de dehors, mais également des égouts. Et ils s'approchaient de plus en plus près de nous. Lukas se jeta sur la porte et la ferma. Il resta là un moment pour la bloquer. Tandis que Nora était derrière un comptoir armé de son pistolet, prête à tirer.
- On les arrêtera s'il le faut. Shawn, trouve un moyen de sortir, ordonna-t-elle.
Je couru dans la pièce jusqu'à trouver des escaliers au fond. Ceux-ci menait à un étage. Il n'y avait rien de spécial, mis à part : un ascenseur. Mais il était bloqué, je força pour essayer de l'ouvrir, mais rien n'y fait. Je redescendus vérifier s'il n'y avait pas quelque chose d'utile. Les rôdeurs n'avaient toujours pas traverser la porte. Je fouilla toutes les armoires que je voyais, mais il n'y avait jamais rien d'utile. Jusqu'à ce que je trouve, dans un tiroir poussiéreux, des écarteurs de cage thoracique. Ce qui pouvait nous être utile pour ouvrir cet ascenseur. Je les pris et remonta à l'étage. Il y avait encore du sang dessus, il avait déjà du être utiliser. J'eu une vision d'horreur. Rien que d'imaginer faire ça sur un être humain me ficha la nausée.
J'interpella Nora et Lukas pour les prévenir que j'avais trouvé une sortie, tandis que je tira de toutes mes forces sur le cric afin d'ouvrir les portes. Mais mes forces s'épuisaient et je commençait à voir flou. Je n'arrivais même plus à contrôler mes muscles, ils semblaient dissipés. Mes yeux se fermèrent, j'essaya de résister de toutes mes forces... Mais je tomba. Je rampa jusqu'aux escaliers, que je déboula. Et puis c'est le trou noir.

Un moment plus tard, des voix me réveillèrent. J'eu du mal à distinguer mot-à-mot. Mais c'était la voix de Lukas.
- Bon Dieu ! Qu'est ce qu'il s'est passé ? Criait-il.
- C'est la morsure, répondit Nora.
- Qu'est ce qu'on peut faire ?!
- Je ne sais pas...
- Aide-moi à le déplacer !
J'eu du mal à me repérer temporellement. Je ne sais pas combien de temps il s'est passé d'ici là, ni où nous étions ou même ce qu'il s'était passé.
- Bon sang, t'es sûr que ça va aider ? Dit subitement Lukas.
- Tu as une meilleure idée ? Répondit Nora. Ok, c'est maintenant ou jamais ! Quand j'ouvris les yeux, je vis une scie au dessus de mon bras. J'étais allongé sur quelque chose de dur et de froid. Nora leva la scie, avant que je ne crie.
- Il est réveillé ! Cria Lukas.
- Il faut qu'on s'occupe de cette morsure. MAINTENANT ! Dit Nora.
- Je sais bien. Mais regarde-le.
- Il faut le sauver ! Chaque seconde compte !
- Ouais, je sais. Il faut se débarrasser du bras. Es-tu sûr que ça marche...?
- Non. Mais il faut essayer.
- On sait que ça va pisser le sang.
- Ça va faire un paquet de sang, ouais.
- Hé, je suis là ! Les interrompit-je.
- Désolé mon pote, fit Lukas.
- Ce n'est pas vraiment notre décision, dit Nora en me regardant.
- Sans blague, dis-je.
- Si on te coupe le bras, et que tu ne meurs pas d'hémorragie, et bien tu ne mourras peut être pas de la morsure, dit Lukas bêtement, censé me rassurer.
- Qu'est ce que t'en pense ? Dit Nora. Je pris un moment avant de réfléchir.
- Qui ne tente rien n'a rien... Et puis merde, coupe-le.
Je ne revenais pas de ce qui allait se passer. J'étais terrifié. Nora m'avait déjà fait un garrot pendant que je dormais. Elle s'empara de la scie.
- J'irai aussi vite que je peux, dit doucement Nora.
- Si je n'en ressors pas vivant, il faut que tu sache que... AAAAAAAHHHHH ! Elle me coupa subitement le bras, en le sciant de plus en plus vite. Du sang giclait partout. Je n'osais même pas regarder, je ne cessait d'hurler. Puis j'ai regardé mon bras. De la chair se répandait un peu partout sur la table. Du sang jaillissait à n'en plus finir. Je vis mon os se décortiquer. Ma vue devenait flou, mon pouls s'accélérait et j'eu l'impression de mourir. Et encore une fois, ce fut le trou noir. Malgré que je ne voyais rien, je me souviens des bruits de la scie se frotter contre mes os, et ma chair. Jusqu'à un gros bruit strident frappe contre la table.
Après un moment, je suppose, je me réveilla. J'étais au sol, et je voyais les rôdeurs traverser la rue par la fenêtre. La table était remplit de sang. Et mon bras était dessus également. D'un blanc semblable à de la neige. Il était raide et glacial. Personne dans les environs. Et si ils m'avaient laissé seul, ici ? Pensant que j'étais mort.