Chapitre 45 : Forever

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Je pris le revolver et ouvris la porte d'entrée quand au même moment un rôdeur entra. Il n'avait pas l'air de me voir, il ne m'attaquait pas. Mais il semblait voir Hayley. Je lui tira dessus avant qu'il ne s'en prenne à elle.
- Il n'avait pas l'air de te voir...
- Ouais je sais...
- Tu es vraiment dégoûtant, tu es remplit de sang et de trucs... Degueulasses ! Dit-elle répugnée. Je ris. Puis m'arrêta brusquement.
- Et c'est pour ça qu'il ne m'a pas attaqué ! Il n'a pas sentit mon odeur, il a cru que j'étais l'un des siens. En regardant Hayley, je ne voyais que de la peur dans ses yeux. Je pris ma hachette et découpa le ventre du rôdeur. C'était vraiment horrible et dégoûtant. J'ai rentré ma main à l'intérieur et j'eu envie de vomir. Je retenais ma respiration, pour éviter ça. Et sortis des intestins. Hayley ne cessait de pousser des cris de dégoûts. Je la regarda, elle me regarda.
- Oh non... Elle venait de comprendre. Elle baissa la tête et je lui étala les boyaux sur son sweat, son cou, son jean. Tu as finis...? Dit-elle, agacée.
- Encore un peu, dis-je en lui étalant un peu plus de sang sur son jean.
- N'en profite pas pour me tripoter, on a pas encore passé cette étape, dit-elle d'un ton sarcastique. Je rigola.
- C'est bon ! Mais il te manque quelque chose...
- Quoi ? Je lui donna son bonnet que j'avais gardé dans mon sac à dos. Je croyais l'avoir perdu !
- Je croyais t'avoir perdu...
- Merci, me sourit-elle.
- Reste à côté de moi et marche lentement. Ne regarde pas autour de toi et ne panique pas. Elle acquiesça. Je te protégerai.
Nous sortions de l'hôtel et marchions lentement, se fondant dans la masse. C'était terrifiant de marcher au beau milieu de ces monstres, plus que ça en a l'air, en particulier dans la nuit. Soudain, Hayley s'arrêta. Je voyais flou, tout tournait autour de moi. J'avais du mal à rester debout.
- Hayley, ne... Je tomba. Et puis plus rien.

La voix d'Hayley me réveilla.
- Shawn, reveille-toi ! S'il te plait, ne meurt pas, non pas maintenant... S'il te plaît, je t'en supplie... J'ouvris les yeux. Shawn !! J'ai vraiment eu peur... Je... Je pensais que tu m'avais laisser... Je... Je... J'ai vue mes parents.
- Viens-là, je l'a pris sous mon bras et l'a serra contre moi.
- Ils sont morts, ils sont vraiment morts ! Je la caressa, puis me releva.
- Hayley, il faut qu'on sorte le plus rapidement possible d'ici.
- On ne peut pas, il y en a des milliers dehors !
- Il le faut. Je te protégerai, on y arrivera ensemble.
- Non, c'est de la folie ! Je t'ai sauvé, on est en sécurité ici. Je nous ai enfermés.
- Ouvre cette porte.
- Je ne peux pas !
- Fais-le ! Elle s'arrêta, étonnée. S'avança vers la porte baissante et essaya de la lever. Nous devions être dans un garage.
- C'était entrouvert quand je l'ai trouvée. Je l'ai fermée pour qu'on reste en sécurité. Je l'a rejoignit avec difficulté. Je n'arrivais presque plus à me lever.
- Tire à trois. Un. Deux. Trois ! Nous tirions de toutes nos forces, mais la porte semblait bloquée. Nous nous affalons derrière cette porte, essoufflé. Hayley... Si je n'ai plus de bras, c'est parce que j'ai dû le couper.
- Pourquoi tu ferais ça si...
- Oui et bien le si est arrivé. Je me suis fait mordre... Elle commença à paniquer.
- Non. Non... Ce n'est pas vrai !
- Si, ça l'est... Elle éclata en sanglot. Tout ira bien. Tu iras bien. Il faut juste qu'on réfléchisse et qu'on travaille ensemble. Elle essuya ses larmes.
- Je... Je pense qu'on peut trouver un moyen de sortir d'ici, dit-elle en regardant une cage de verre. À l'intérieur, un rôdeur était assis sur une chaise.
- Bien. Allons-y. Je vais peut être être un peu lent. Je marcha jusqu'à lui, mais je boitait fortement, et j'avais horriblement mal à ma blessure au ventre. Une douleur imprenable me parcourut le corps entier.
- Je vais t'aider, dit-elle en mettant mon bras sur son épaule. Elle me guida jusqu'à la porte quand je tomba au sol. Allez, Shawn, lève-toi ! La porte est juste là !
Mais j'étais trop épuisé, ma tête tournait et je voyais flou. C'était encore pire que les fois précédentes. J'avais tellement mal quand je bougeais, mal à mon ventre, à mon bras... Je sentais le virus me parcourir le corps entier, je me sentais faible et rien que l'idée de me lever afin d'ouvrir une porte me paraissait impossible. J'essaya de me lever, de toutes mes forces. Mais je n'y arrivais pas, je souffrais beaucoup trop.
- Tu peux le faire, tu dois le faire ! Me criait-elle, en pleurant.
- Hayley... Je ne peux plus bouger. C'en est fini pour moi...
- S'il te plait, je t'en supplie, essaie de te lever, s'il te plaît ! S'il te plait ! J'essaya à nouveau; mais retomba de plus belle.
- Je ne peux pas... Il ne te reste plus beaucoup de temps, il faut que tu fasse quelque chose et vite, même le fait de parler m'épuisait.
- Comme quoi ?
- Il ne faut pas que tu m'approche, dis-je, tandis qu'elle était à genoux en face de moi, me regardant d'un air inquiet, les yeux remplis de larmes.
- Mais Shawn, je...
- Fais ce qu'il faut pour que je ne m'approche pas de toi. Il le faut. Elle se jeta sur moi, impuissant, je n'arrivais même plus à la serrer contre moi, ce fut la pire souffrance qui soit. Je l'aimais, et je l'aime. Ça me faisait tellement de peine de la voir ainsi. Et elle pleurait sur mon épaule.
- Ok... Je vais le faire pour toi... Dit-elle, en se relevant.
- On trouvera une solution. Ne t'inquiète pas, dis-je lentement, d'une voix souffrante. Commence par ouvrir cette porte, la guidait-je. Elle prit la poignée.
- C'est fermé, dit-elle, essayant tant bien que mal de l'ouvrir.
- C'est rien, il y a une vitre sur la porte, brise-la.
Elle donna un grand coup de poing dans la vitre qui lui résista.
- Aie !
- Pas avec ta main, dis-je en regardant partout autour. Il y a une batte de baseball en dessous du comptoir, utilise-la.
Elle s'exécuta et brisa la vite avec la batte. Le bruit réveilla le rôdeur attaché à la chaise à l'intérieur de la cage de verre. Hayley paniqua.
- N'aie pas peur de lui. Tu es intelligente. Pas lui. Tu es plus maligne qu'eux.
Elle m'écouta, puis se mit sur la pointe des pieds afin d'atteindre le loquet. La porte s'ouvrit tandis que le monstre gigotait dans tous les sens, essayant en vain d'attraper Hayley. Je vis vaguement la pièce. Des menottes étaient au sol, et les clés de la porte était sur le trousseau du pantalon du rôdeur, ainsi qu'un revolver.
- Prend les menottes, lui ordonnais-je. Elle exécuta mes ordres et se tenait debout devant moi, avec les menottes, d'un air dramatique. Je sais qu'elle n'avait pas envie de faire ça, mais il le fallait pour sa sécurité. Mets-les moi et attache moi à ce truc, dis-je en parlant du tuyau à côté de moi.
- Pourquoi...?
- Pour que tu sois en sécurité.
- Je ne sais pas... Dit-elle en versant des larmes.
- Vas-y, Hayley. J'ai confiance en toi. Elle s'abaissa vers moi et m'attacha.
- Je ne veux pas faire ça...
- Il le faut. Ça te protégera. Une fois attaché, je me sentis plus rassuré pour elle. Car je sentais la transformation. Je sentais que je n'allais pas survivre. Qu'il n'y avait plus aucune chance. Il ne te reste plus qu'à t'occuper de lui, dis-je en montrant le rôdeur des yeux. Il est coincé la bas, si tu fais attention, tu peux prendre ce dont tu as besoin sur lui.
- Les clés, et le pistolet.
- Ouais. N'aie pas peur. Si ça devient dangereux, tu es plus rapide que lui.
Elle acquiesça. Elle s'approcha de lui, et toucha du bout des doigts le pistolet, essayant de ne pas se faire attraper, mais le rôdeur tomba de sa chaise et l'attrapa par les pieds. Elle était au sol, criant à l'aide.
- Prend la batte ! Criai-je, mais elle n'y arriva pas, elle était trop loin. J'essaya de me lever, mais impossible. J'essaya alors d'atteindre la batte avec les pieds et lui lança. Alors elle s'empara de celle ci, et lui enfonça la batte dans le crâne. Le rôdeur bougeait toujours, au bout d'une dizaine de coups, il s'immobilisa. Et du sang coulait sur le visage de Hayley.
- J'ai réussi. Je l'ai eu, dit-elle, impressionnée.
- Bien joué, essayai-je d'articuler, avec difficulté.

Elle s'empara du pistolet, et s'agenouilla à mes côtés. Il était temps de se dire au revoir.
- Hé, l'interpellait-je. Elle se rapprocha un peu plus et m'embrassa. C'était sûrement la dernière fois que je sentirai ses lèvres sur les miennes. Le plus beau jour de ma vie devient le jour de ma mort, quelle ironie du sort. Tu es forte, Hayley, lui chuchotait-je. Tu... Tu peux tout faire.
- Mais, je suis petite...
- Ça ne veut rien dire... Tu vas voir des... Des choses horribles... Vraiment horribles... Mais ça ira. Car je serai toujours là, lui dis-je, en posant ma main sur son cœur.
- D'abord mes parents... Et maintenant, toi ? S'il te plait... Ne deviens pas comme eux. S'il te plait, ne devient pas un rôdeur. C'est trop dur, et douloureux... De voir les personnes que t'aiment, t'oublier. Ignorants complètement qui tu es, ce que tu étais à leurs yeux.
- Il y a qu'une... Chose à faire. Et tu sais... C'est laquelle...
- Je ne sais pas si je peux, Shawn... Tu as tellement fait pour moi, je ne te serai jamais assez reconnaissante. Quand je n'allais pas bien, tu me consolais, et quand j'étais en danger, tu me secourais... Quand mon monde s'est détruit, tu es devenu mon monde... Juste pour moi. Alors que tu ne me connaissais même pas.
- C'est l'occasion de me remercier, alors...
- Shawn, non...
- Tout va bien. Tout va bien. Hayley, avec Jonas, quand je lui ai pointé mon arme dessus... C'était vraiment dur. Je suis désolé de t'avoir mis dans cette position, maintenant... Je donnerais tout pour changer ça... Mais il faut juste que tu le pointe sur moi... Ferme les yeux... Et garde cette image de moi... Je ne veux pas que tu te rappelle de moi en tant que rôdeur, je ne veux pas devenir comme ça et je ne veux jamais que tu me voies comme l'un d'eux. Je serai toujours ton monde, et tu seras toujours le mien. Peu importe où je suis. Tu peux le faire. Je sais que tu le peux...
- Ok, Shawn... Elle tremblait et pleurait si fort que ses larmes effacèrent le sang séché sur sa peau. Je peux... Le faire... Je peux...
- Trouve Lukas et Nora... Ils sont en dehors de la ville... En train... Tu te souviens comment y retourner...? Elle acquiesça d'un signe de tête. Bien. Ils prendront... Soin de toi... Elle ne cessait de pleurer, et ça me faisait tellement de mal de la voir ainsi, mais je comprenais... Et Hayley ? Elle releva la tête. Garde tes cheveux courts... Tu es tellement plus sexy... Elle souriait, et ses larmes coulèrent sur son magnifique sourire.
- Je vais le faire... Promis...
- Et puis... Je n'arrivais plus à bouger, ni ma mâchoire ni aucun autre de mes muscles. Je restai paralysé, et les yeux se fermèrent...
- Qu'est ce que... Qu'est ce qu'il y a ? Dit-elle en arrêtant de pleurer cette fois, prise de peur.
- Je... Je t'aime, Hayley. Et je t'aimerai toujours... Elle fonda en larmes.
- Moi aussi, Shawn... Si tu savais comme je t'aime, je... Elle me serra fort contre elle. Tu vas tellement me manquer... Je...
- Tu vas me manquer, à moi aussi...
Elle se leva lentement, et toute tremblante, elle pointa son arme sur moi. Elle sanglotait et je sentis des larmes coulées sur mes joues, aussi.
Elle ferma les yeux, et tira.

Broken : Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant