Chapitre 6 : Distress

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La silhouette se rapprocha de plus en plus de nous. Cara et moi reculons, mais celui-ci nous rattrapa, et de plus près, nous nous apercevons qu'en fait, ce n'était autre que Glenn.

- Oh mec ! Merci d'être venu ! dit-il, réjouit. J'ai trouvé une survivante, là-haut.. Je pensais qu'on pourrait la sauver au passage..

- Hors de question, refusa immédiatement Cara d'un ton sec, on doit y aller, maintenant !

- Ecoutez, j'étais ici à la recherche de gaz, et puis j'ai entendu des pleurs provenant de l'intérieur.. C'est une fille. Nous avons parlé et elle a eu peur, j'ai essayée d'entrer et de lui venir en aide mais elle a commencé à crier et à dire que j'avais été mordu.. J'ai essayé de la convaincre que je ne l'étais pas et c'est à ce moment là que toutes ces choses sont sortit de la forêt.. Deux m'ont presque eu, et c'est à ce moment là que je me suis caché dans la machine à glace.

- Quelle veine, on peut y aller maintenant ? Dit-elle d'un ton arrogant. Je décida d'intervenir, nous ne pouvions pas la laisser toute seule.

- Réfléchis, et si c'était toi ? Mes paroles l'a fit réfléchir, elle n'était plus aussi sûre d'elle tout à coup, et j'en étais plutôt fier.

- Très bien Glenn.. Allons sauver ta demoiselle en détresse.. Mais en passant, on essaye de prendre le plus de choses possibles.. Nous avançons jusqu'à un petit muret en brique, entourant le parking destiné au motel. Il fallait qu'on repère où se trouvaient les rôdeurs, et comment se frayer un chemin. Un d'entre eux était en plein milieu, à quelques mètres de nous. Il dévorait un cadavre. L'odeur se faisait sentir jusqu'à nous. Heureusement, il ne nous a pas remarqués. En tendant le bras, je trouva un oreiller par terre, cela pourrait nous servir, par exemple pour couvrir le bruit... Discrètement, nous nous faufilions à notre droite, derrière un pick-up, ressemblant quelque peu à celui de Nate. En jetant un coup d'œil dans la vitre du passager, je vis un tourne-vis. On pouvait en avoir besoin.. Il fallait que je casse cette vitre, mais mes coups de coude ne nous avançait à rien à part me faire mal et à faire du bruit.. Nous décidions de marcher discrètement vers une autre voiture, bleu il me semble. Un rôdeur était assis contre celle-ci. Nous utilisions l'oreiller que je compressa contre la tête de celui-ci et Cara tira en plein dedans. Le bruit devient alors presque silencieux, et des plumes imbibés de sang survolèrent le monstre. Cachés derrière la voiture, Glenn et Cara surveillèrent les alentours. La porte du côté conducteur de la voiture bleue était ouverte, sur le siège se trouvait un.. Bidule. Je sais pas trop ce que c'est ni à quoi ça sert, je décide de le montrer à Glenn, et il m'explique que c'est une bougie d'allumage. C'est un dispositif électrique que l'on trouve dans les voitures. Apparemment ça sert à chauffer le moteur ou je ne sais trop quoi.. Il avait l'air de s'y connaître et m'a conseiller de la lui donner, il m'emmena au pick-up et m'informa que la porcelaine à l'intérieur des bougies transforme les vitres en papier de soie. Il jeta et écrasa la bougie avec puissance, elle s'éclata en morceaux. Il prit un petit composant en porcelaine, et la jeta dans la vitre du pick-up, ce qui la brisa sans faire trop de bruit. J'avais le tourne-vis et ça pouvait facilement dégommer un cerveau. A présent, il fallait qu'on se débarrasse des rôdeurs en trop, c'est à dire ceux qui gênent pour notre mission : récupérer la fille.  Impossible de démarrer la voiture bleue, tous les trois nous la poussions jusqu'au rôdeur se trouvant en face de nous, près d'une porte d'entrée. Ce dernier se retrouva coincé entre la voiture et le mur, Glenn commençait à rigoler de la situation et à se moquer du rôdeur sans défense, ce qui radoucit l'atmosphère tendu entre Cara et moi. Nous nous glissons maintenant derrière une caravane, pas loin du dévoreur de cadavre. Je jeta un coup d'œil autour, pour vérifier qu'il n'y avait pas de danger. Deux rôdeurs se trouvèrent de l'autre côté, il fallait qu'on se prépare à les affronter sans en attirer d'autres. Un d'entre eux se rapprocha de nous, je sortis le tourne-vis et lui planta dans l'oeil, une rivière de sang en dégoulina puis ce dernier tomba. En me retournant, je vis Glenn en affronté un avec une planche en bois, ce qui fût un échec, il se retrouva sans défense, je décida de courir jusqu'à lui et planta à nouveau mon arme dans le crâne du rôdeur. Après une tonne de remerciement venant de la bouche de Glenn, Cara nous emmena vers la porte d'entrée où se trouvait encore le rôdeur piégé. Une hache se trouvait encadré dans une vitre sur le mur, juste à côté du monstre en rage. Il gigota dans tous les sens, c'était beaucoup plus dure de l'atteindre avec mon pauvre tourne-vis.. En forçant un peu, je réussit à lui enfoncé dans le crâne, ce qui fût beaucoup plus dure à retirer d'ailleurs, puis je m'empara de la hache. Maintenant, il fallait qu'on monte les escaliers pour acquérir le premier étage, remplit de rôdeurs, essayant de forcer la porte où se cachait derrière la fille en détresse. Etant donné que j'étais le bucheron du groupe, ils m'ont tous obligé à me placer devant, et eux derrière moi, genre pour "couvrir mes arrières" comme ils disent.. J'avoue que les flingues feraient trop de bruit, donc j'accepte sans vraiment trop avoir le choix.. En arrivant en haut, je décapita les quatre rôdeurs de sang-froid, j'étais presque habitué à tuer, ce qui commençait franchement à me faire flipper, mais ce n'était pas le bon moment pour penser à ça.. Je me ressaisit et ouvra la porte couverte de sang.

- S'il vous plait, partez ! cria la femme.

- Attendez, si vous ouvrez, nous pourrons vous emmener dans un endroit sûre. On a un groupe en ville, dis-je calmement.

- Non, non, non, partez bordel !!

- Elle est dans le pétrin, s'inquiéta Glenn. Il était si déterminé qu'il m'arracha la hache des mains, et défonça la porte. La femme se tenait debout, droite. Elle avait un teint blafard. Elle était tellement blanche qu'elle parût livide, comme un fantôme. Elle se tenait la hanche gauche. Celle ci était en sang.

- Je vous avait dis de partir.. pleurnicha-t-elle.

- Nous devons vous aider, insista Glenn.

- C'est trop tard..

- Elle a été mordu, nous rappelle Cara, comme si nous ne l'avions pas deviné.

- Je vous avais prévenu, je vous ai dit de partir, mais vous n'avez pas voulu.. Mon petit ami a été mordu. Vous tombez malade, vous mourrez et vous revenez pour tuer tout ce qui bouge. 

- Alors, euh.. Vous avez un petit ami..? demanda stupidement Glenn, étonnamment déçu.

- GLENN, crions Cara et moi en coeur. Cette femme avait l'air désespérée, il fallait qu'on l'aide, et puis de toute façon, Glenn n'allait pas partir sans elle. Nous insistons pour la faire venir avec nous, nous allons peut être trouver de l'aide ou un moyen pour qu'elle s'en sorte. Mais elle ne semblait pas nous écouter, elle regardait fixement le pistolet que tenait fermement Cara de sa main droite.

- Puis-je l'emprunter.. ? demanda-t-elle, sérieuse. Il n'y aura pas de problème, juste donnez-le moi.. S'il vous plait, je vous en supplie.. Je ne veux pas devenir comme eux.. Ils sont.. Diaboliques. Que devions-nous faire? Lui donner l'arme, ou insister à nouveau.. ? Elle ne voudra pas nous suivre, c'est logique.. Si ce sont ses volontés, nous ne pouvions plus insister..

- Donne-lui, dis-je fermement à Cara.

- Quoi? Tu es sérieux? NON !

- Regarde-la, Cara.. Ce sont ses volontés, on ne peut pas y remédier, si c'est ce qu'elle veut. Glenn avait les larmes aux yeux, il ne voulait pas faire ça, mais même lui comprenait que j'avais raison.  En nous regardant tous les deux, puis en jetant un dernier regard en vers la femme, elle baissa les yeux. Elle décida de poser son arme à ses pieds. Elle nous remercia et s'excusa. Personne n'avait envie de voir ça, une femme se tirer une balle dans le crâne.. Glenn décida de partir, et dit qu'il nous rejoindra plus tard, il fallait qu'un d'entre nous reste pour récupérer l'arme après cette tragédie. Et apparemment ça allait être moi, vue l'allure à laquelle courrait Cara pour rattraper Glenn.. Cool, j'allais assister à un suicide en direct, la dernière chose au monde que j'aurais voulu voir, sans doute. J'en profitais pour l'accompagner dans cette situation terriblement dramatique. J'essayais de la rassurer, de lui dire que j'étais là avec elle, que ça allait bien se passer.. Mais c'était dure de sortir ces mots quand nous même on n'y croyait pas. Ces dernières paroles étaient "Tu es un homme bien." elle pointa l'arme sur sa tempe, je tournais du regard, je fermais tellement fort mes paupières que je ressentit alors une horrible douleur aux yeux à présent.. Un coup de feu retentit, en ouvrant les paupières, j'essayai de ne pas trop la regarder, il y avait du sang partout. Je récupéra l'arme, encore chaude, et me précipita dans la voiture qui m'attendait sur le parking du motel. Glenn était au volant, et Cara à l'arrière, je pris la place du passager. A peine assis, la voiture démarra et nous quittions ce putain d'endroit. L'enseigne lumineuse en forme de grosse flèche complétée par des écritures script "Travelier MOTEL" brillait dans le rétroviseur et illumina toute la ruelle, comme une lumière blanche, une lumière angélique. On aurait dit que tout avait été mis en scène pour rendre hommage à cette inconnue et à son ami.

Broken : Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant