1.16. - Des paroles regrettables

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  Sans savoir dire pourquoi, Draco ne pouvait empêcher de ruminer à quel point le comportement de Weasley l'avait énervé. En plus d'être la sœur de Potter, il fallait que Joanne s'amuse comme une petite folle avec les Gryffondor. Lorsque Blaise et Pansy lui avaient dit que Joanne était à l'infirmerie, il avait préféré ne pas aller la voir. Il ne se connaissait que trop bien : il allait s'énerver, et ensuite le regretter. Il était donc retourné se calmer dans son dortoir. Le soir, après avoir lu la lettre de sa mère et ne trouvant pas le sommeil, il décidé de retourner dans la salle commune pour s'assoir près du feu. Il fut quelque peu surpris d'y trouver une tête blonde endormie sur la table. Draco hésita avant de la réveiller : il avait déjà suffisamment déjeuneé avec elle pour savoir qu'elle détestait sortir de son sommeil. Il tenta donc de la tirer de sous la table et réussit à l'allonger sur le canapé sans la réveiller. Il s'autorisa à l'observer un instant : ses longs cheveux blonds, un rien ondulés, encadraient son visage tandis qu'une mèche rebelle barrait son œil gauche. Elle avait les lèvres pincées, comme si elle se concentrait. Elle était belle, et elle énervait Draco tout autant qu'elle lui plaisait. Ces sentiments contradictoires tournaient dans sa tête lorsqu'elle grommela quelque chose d'incompréhensible. Elle ouvrit les yeux, les posa sur le canapé, la table basse et puis, inévitablement, sur Draco.

  - Oh, bonsoir, dit-elle faiblement mais froidement.

  - Bonsoir. Comment va ta jambe ?

  - Tu t'en préoccupes, maintenant ? lui lança-t-elle.

  Malgré son ton qui se voulait neutre, Draco crut y percevoir une pointe de déception. Alors comme ça, elle voulait qu'il vienne la voir ?

  - Si j'étais venu te voir à l'infirmerie, je n'aurais fait que m'énerver et t'aurais pas aimé, crois-moi.

  - Oh mais ne vas pas t'imaginer des choses, Draco. Tu n'es pas mon seul ami tu sais.

  Le garçon vit très clairement ses lèvres esquisser une ébauche de sourire satisfait. Elle savait pertinemment qu'il avait compris sa référence au jumeau Weasley. Elle avait dû s'apercevoir que qu'il les avait observés d'un (très) mauvais œil.

  - Tu fais allusion aux idiots qui traînent avec ton frère ? Tu appelles ça des amis ? Laisse-moi rire, répliqua-t-il méchamment.

  - Eux, contrairement à toi, ne changent pas d'attitude avec moi selon la situation.

  - Quand ils finiront par se lasser de toi – et ils le feront, puisqu'un Serpentard n'a pas beaucoup de valeur à leurs yeux – tu te rendras compte de qui sont tes vrais amis. Sache que là, Joanne, tu ne vaux pas mieux qu'eux, c'est à dire pas grand chose.

  Dès que ces mots eurent franchi ses lèvres, Draco les regretta. Joanne entrouvrit la bouche pour ensuite la refermer. Félicitations Draco Malfoy, tu viens de parler trop vite une fois de plus. Et dire que tu ne penses même pas la moitié du quart de ce que tu dis. 

  - Joanne, je...

  - Non, ne dis rien, le coupa-t-elle, la voix tremblante.

  Alors, elle s'empara de ses béquilles et se leva. Draco la regarda emprunter le couloir menant à son dortoir en continuant bêtement d'espérer qu'elle se retourne et jette un dernier regard en sa direction.

   Dans un autre coin du château, Harry fut éveillé brusquement par une douleur lancinante au niveau de sa cicatrice. Il n'avait pas été discret apparemment, car ili entendit Ron se réveiller aussi.

  - Harry, ça va ? murmura-t-il, inquiet.

  - Oui, c'est rien. Juste ma cicatrice.

{...}

  Il était déjà presque l'heure du déjeuner, alors Ron et lui descendirent dans la salle commune. Hermione les rejoignit un peu plus tard et ils se rendirent ensemble dans la Grande Salle. À leur place habituelle se trouvaient déjà Neville, Lee, George, Fred et Joanne, ce qui étonna Harry. Il s'attendait à la voir assise avec les gens de sa maison. Même s'il ne l'admettrait pas à voix haute, il était soulagé qu'elle reste près de lui. Il prit place en face d'elle. Son teint était blafard et elle semblait préoccupée. 

  - Joanne, qu'est-ce qui ne va pas ? lui demanda-t-il, tentant d'être très doux, après avoir posé son pied contre sa cheville.

  - Rien, ne te tracasse pasJ'ai juste pas bien dormi.

  - Tu es sûre ? continua-t-il. Je suis là tu sais ?

  - Oui, je sais, fit-elle tout en baissant les yeux vers son assiette.

  Harry remarqua alors que Fred les observait. Le Weasley leva un sourcil interrogateur en sa direction, auquel Harry répondit en secouant faiblement la tête. Il se tourna vers ma sœur et se pencha à son oreille.

 vFred avait trouvé étrange le regard que venaient de s'échanger Harry et Joanne. D'ailleurs, cette dernière n'était pas au meilleur de sa forme. Elle n'avait pas l'air d'avoir beaucoup dormi et était très pâle. 

  - Mauvaise nuit ? lui glissa-t-il à l'oreille.

  La seule réponse à laquelle il eut droit fut un léger hochement de tête de sa part. Elle avait une mine affreuse, et pourtant il la trouvait toujours aussi mignonne que la veille. Elle avait négligemment dompté sa tignasse en faisant deux tresses épaisses et lumineuses. Ses yeux verts ne brillaient pas comme hier, ils semblaient éteints. Fred refusait de croire que seul un manque de sommeil avait pu faire s'envoler sa bonne humeur. Il la surprit à lever les yeux en direction de la table des Serpentard, et plus précisémment en direction de Malfoy. Alors, en signe de soutien et d'encouragement pour la journée à venir, il posa sa main sur la sienne qui pendait lâchement sous la table. Elle jeta un œil discret à sa main, et il vit ses yeux s'humidifier dangereusement. Comprenant qu'elle était sur le point de craquer, il saisit ses béquilles (du premier coup cette fois) et d'une légère pression sur l'épaule, l'incita à le suivre. Ce fut au tour de Harry de l'interroger silencieusement, et il lui répondit en secouant légèrement la tête, comme il l'avait fait tout à l'heure. Joanne et lui se dirigèrent vers la porte de la Grande Salle. Fred se demanda alors où il allait bien pouvoir l'emmener. Il la guida à travers le château et ils arrivèrent enfin là où personne ne viendrait les déranger. Aucun d'eux n'avait dit un mot de tout le trajet, et, une fois dans la grande pièce carrelée, Fred fit couler l'eau d'un des éviers des toilettes de Mimie Geignarde. Joanne s'appuya sur le bord du lavabo et s'humidifia le visage. Elle était dos au garçon, qui vit ses épaules commencèrent à tressauter. Comme il le craignait, elle pleurait. Il s'approcha d'elle en douceur et passa un bras autour de ses épaules.

  - Tu veux m'en parler ? 

  Elle secoua légèrement la tête. Fred comprit qu'elle n'arriverait tout simplement pas à ouvrir la bouche, alors il la fit pivoter afin qu'elle soit face à lui. Il lui fit lâcher ses béquilles et l'assit sur un évier sec, afin qu'elle ne force pas sur sa jambe gauche. Ensuite, il l'entour de ses bras et elle vint nicher sa tête dans le creux de son cou.  Elle se contenta de rester silencieuse tandis que Fred lui caressait doucement le dos afin de la consoler. Ils ignoraient combien de temps était déjà passé, mais ce qu'ils savaient, c'était que Mimie Geignarde elle-même ne vint pas les déranger.

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Hellooooooo ! Comment allez-vous ? Voici encore un chapitre, dites-moi tout ce que vous pensez dans les commentaires et faites vos pronostics haha !

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-Cxlxnx13 💘

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Chapitre révisé le 18.03.2020

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