(T3) Chapitre 4 - Un jour, peut-être

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  Pansy était dans le dortoir de Joanne. Assise sur le lit de sa meilleure amie, elle était bien décidée à enfin l'amener à parler. Depuis quelques jours, elle la suivait discrètement dans les couloirs, se cachait tantôt dans l'angle de deux murs, tantôt derrière une vieille armure. Elle n'avait rien découvert d'assez concret...jusqu'à hier. Hier, elle avait aperçu Joanne en compagnie d'un étrange garçon qui lui inspirait peu confiance. Elle les avait suivis et sa mauvaise impression s'était avérée fondée, puisque l'élève avait convaincu Joanne de l'embrasser. Pansy avait compris que son amie n'était pas tout à fait consentante. Mais alors, pourquoi diable avait-elle accepté? Pansy devait à tout prix découvrir quelle pression cet individu exerçait sur Joanne.

  Lorsque cette dernière arriva enfin dans sa chambre, elle était en larmes. Pansy se leva immédiatement et Joanne, surprise, arrêta de sangloter. Elle déglutit difficilement, s'éclaircit la gorge puis enfila un masque d'impassibilité.

  - Tu ne devrais pas être dans ton dortoir?

  - N'oublie pas qu'il fut un temps où je partageais ce dortoir-ci avec toi, Jo. Qu'est-ce qui ne va pas?

  - Rien. Tout va très bien.

  - À d'autres. Parle-moi...

  Joanne s'abstint de toute réponse, alors Pansy s'assit à nouveau sur les couvertures vertes. Elle n'abandonnerait pas si facilement. Joanne la rejoignit et ramena ses genoux contre sa poitrine. Elle appuya son dos et sa tête contre le mur avant de soupirer.

  - Je n'en ai pas besoin.

  - Joanne, je suis ton amie : tu peux tout me dire et tu le sais très bien.

  - Et bien pas ça!

  Joanne venait de crier cette phrase. Elle ne s'était encore jamais aussi vite énervée, et encore moins sur Pansy. La brune, bien qu'ébranlée par l'emportement de son amie, garda son calme. Elle savait ce que c'était que traverser une période difficile, et elle savait aussi que Joanne en avait bavé. Elle était à Poudlard depuis à peine deux ans et sa vie était déjà détruite. Pansy n'ajouta rien. Elle se contenta simplement de se rapprocher de Joanne et de la prendre dans ses bras. L'effet fut immédiat : elle fondit en larmes une nouvelle fois. Pansy caressait ses cheveux blonds et lui chuchotait des paroles réconfortantes pour l'apaiser. La jeune fille, épuisée d'avoir tant pleuré, finit par s'endormir dans ses bras. Pansy ne tarda pas à sombrer à son tour dans un profond sommeil et les deux amies passèrent la nuit dans les bras l'une de l'autre.

  Les yeux implorants du petit garçon et de son père, le regard terrorisé de la jeune femme dans la ruelle, les pupilles rouges du Seigneur des Ténèbres, son père qui s'effondre dans ses bras, Bellatrix et son rire de démente...c'en est trop. Joanne se réveille en sursaut et prend une grande et bruyante respiration. Le réveil brutal de Joanne cause celui de Pansy qui regarde son amie d'un drôle d'air, à la fois interrogateur et fatigué.

  - Tout va bien?

  - Oui, j'ai juste fait un mauvais rêve.

  Un mauvais rêve. Quel bel euphémisme il y avait là! Joanne se frotta les yeux et se leva pour s'emparer de sa brosse à cheveux. Elle s'appliqua à dompter sa tignasse tandis que Pansy l'observait, soucieuse.

  - Tu ne veux toujours pas me parler? s'enquit-elle.

  Joanne secoua la tête.

  - Très bien, je respecte ça. Mais sache une chose : je ne laisserai pas tomber, ma Jo'. Je vois bien que cette histoire te ronge de l'intérieur et j'ai bien trop peur que tu aies déjà touché le fond. Mais peu importe, je te sortirai de là. C'est mon rôle. 

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