(T3) Chapitre 1 - L'arroseur arrosé

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  - Joanne! C'est l'heure!

  - J'arrive dans une minute, Narcissa!

  La jeune recrue du Seigneur des Ténèbres d'observation une dernière fois dans son miroir: ses cheveux avaient un peu repoussé durant l'été, mais elle les avait vite recoupés sous ses épaules. Elle descendit les marches de l'escalier et trouva sa valise prête à être emportée juste à côté de la porte d'entrée. Narcissa Malfoy l'attendait pour l'emmener à la gare. Même si Joanne avait obtenu son permis de Transplannage, Narcissa trouvait plus sûr de l'y accompagner.

  - Où est Draco? demanda Joanne. J'aimerais lui dire au revoir avant de partir.

  Elle le trouva dans le salon du manoir, un livre qu'il faisait semblant de lire à la main. Lorsque Joanne entra dans la pièce, il leva la tête vers elle sans même lui accorder un sourire. Elle n'y prêta pas attention et embrassa délicatement sa joue.

  - Je ne reviendrai pas à Noël... Tu me manqueras, Dray.

  - Toi aussi.

  L'échange aurait pu être attendrissant si les deux adolescents n'avaient pas été si froids. Joanne retourna auprès de Narcissa et les deux sorcières débarquèrent sur le quai de la voie neuf trois-quarts. Comme elles s'y attendaient, beaucoup d'élèves étaient déjà présents. Le regard de Joanne fixa un groupe au loin, et Narcissa Malfoy sourit tristement dès qu'elle vit Ginny Weasley et ses amis.

  - Je sais que c'est difficile pour toi, ma jolie. Renier sa famille et ses amis n'est pas simple, dit-elle en caressant affectueusement le dos de Joanne.

  - Ce n'est pas difficile. Je ne suis tout simplement pas comme Harry, et il était temps que je m'en rendre compte, lâcha-t-elle d'une voix indifférente.

  - Joanne, tu peux être honnête avec moi : je ne suis ni mon mari, ni le Maître.

  - Je sais, et je suis honnête avec vous, Narcissa. Je n'étais pas faite pour cette vie-là. Je vais déjà embarquer : Pansy m'attend.

  Elle serra brièvement Narcissa dans ses bras et traversa la foule qui obstruait le passage vers le troisième wagon. Elle y était presque arrivée quand une main se referma sur son poignet et l'obligea à se retourner. Une fois face à la personne qui l'avait retenue, elle soupira d'énervement et leva les yeux au ciel.

  - Qu'est-ce que tu veux?

  - Je suis venu dans l'espoir de te croiser.

  - C'est fait. Maintenant, j'ai un train à prendre, Alors lâche-moi.

  - Non. Le train part dans cinq minutes. À quoi tu joues, bon sang?

  - Je ne joue pas : il faudrait être profondément idiot pour croire que c'est un jeu.

  - Ce n'est pas toi qui parles. Tu n'étais pas comme ça, avant.

  - Je n'étais pas moi-même, avant.

  - Je trouverai un moyen de te ramener à la raison.

  - Tu peux toujours courir. Et vite, d'ailleurs.

  - Tu es bien placée pour savoir que j'ai des longues jambes, Blondinette.

  Fred laissa échapper un sourire : les joies de Joanne s'étaient légèrement teintées de rose. Elle ne semblait pas moins énervée, mais bon...

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