1.18. - La tour d'Astronomie

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Joanne avait l'impression de monter les marches depuis une éternité et la seule chose qui l'empêchait de s'arrêter était la main de Fred qui tirait sur la sienne. Une fois en haut des escaliers, elle poussa un soupir de soulagement.

- Enfin!

Fred tourna la tête vers elle, tenant toujours sa main.

- Okay, on y est presque. Maintenant ferme les yeux.

- Pourquoi?

- Tu me fais confiance ?

- Honnêtement? Je n'en sais rien.

La jeune fille ferma quand même les yeux et Fred vint se placer derrière elle, posant ses mains sur sa taille afin de la diriger. Elle frissonna malgré elle. Fred la fit s'arrêter et tout en lui demandant de garder les yeux fermés, il l'aida à poser ses mains sur ce qu'elle crut être une rambarde en métal.

- Ouvre les yeux.

Les mâchoires de Joanne se décrochèrent presque face à la vue qui s'offrait à elle. D'ici, elle avait une vue imprenable sur la forêt interdite, au loin, et le parc du château. Il faisait déjà noir, dehors, et le vent frais lui ébouriffait les quelques cheveux rebelles sur ses tempes. Lorsqu'elle se retourna vers Fred pour le remercier, elle fut incapable de dire quoi que ce soit. Fred, lui, ne savait même plus quoi dire ou faire, situation qu'il n'avait encore jamais connue jusque là. Alors, il joua avec une des nattes de Joanne avant d'en enlever l'élastique. Il passa ses doigts dans ses cheveux pour les démêler et fit de même avec la seconde.

Maintenant que se cheveux étaient libres, ils n'en faisaient qu'à leur tête, si bien qu'une mèche blonde vint barrer son beau visage

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Maintenant que se cheveux étaient libres, ils n'en faisaient qu'à leur tête, si bien qu'une mèche blonde vint barrer son beau visage. De ses doigts fins, Fred l'en écarta et la plaça derrière son oreille. Il aurait pu s'arrêter là ; il n'en fit rien et glissa sa main dans la masse de cheveux de Joanne. Tandis qu'un sourire candide naissait sur les lèvres du garçon, Joanne, elle, était immobile. Ses deux mains tenaient fermement la rambarde et elle sentait son cœur battre la chamade au fur et à mesure que la distance entre leurs visages diminuait, jusqu'au moment où il appuya ses lèvres sur les siennes. Joanne n'avait jamais embrassé personne auparavant, et son manque d'expérience en la matière l'aurait fait fuir si Fred n'avait pas pris le relais. Il posa sa deuxième main sur sa taille et, guidée par ce garçon qui lui faisait déjà tourner la tête, elle répondit à son baiser, sans aucune idée de ce qui lui avait donné le courage de le faire. Plus les papillons dans son ventre déployaient leurs ailes, plus Joanne se sentait libre et heureuse : sa main gauche quitta la rambarde et vint se glisser dans les cheveux en bataille de Fred. Lorsqu'ils s'écartèrent l'un de l'autre, Fred plongea son regard dans le sien. C'est à ce moment-là qu'elle réalisa à quel point il lui plaisait. Son regard intense dévorait son visage et la jeune fille sentit ses joues virer au rouge. Gênée, elle fit volte face et posa à nouveau ses yeux sur le paysage qui s'étendait devant eux.

Fred comprit l'état d'esprit dans lequel elle devait se trouver et regretta immédiatement ce qu'il venait de faire : qu'allait-il dire à Harry, s'il l'apprenait? D'un autre côté, il trouvait ce baiser impossible à regretter. Il avait su, dès qu'il avait commencé à chipoter à ses cheveux, que c'était une de ses idées les moins judicieuses. Et pourtant, quand cette mèche était venue scinder son visage... Il n'avait pas pu s'en empêcher. Il ne voulait pas briser leur étreinte si tôt, aussi enroula-t-il ses bras autour de sa taille. Il posa son front contre son épaule et ferma les yeux, craignant qu'elle ne s'arrache à lui. Pour son plus grand soulagement, elle ne se déroba pas. Au contraire, il sentit même les mains de la jeune fille se poser sur les siennes pour y tracer des cercles invisibles. Lorsque vingt heures sonnèrent, ils réalisèrent qu'il était grand temps qu'ils rentrent dans leur salle commune respective.

- Je te raccompagne? lui proposa-t-il.

  - Je ne suis pas contre, répondit-elle timidement. Mais, euh... (Elle se mordilla l'ongle du pouce.) Ce qu'il s'est passé, bégaya-t-elle, ça reste entre nous ?

Cette question, Fred l'avait attendue et redoutée. Après tout, il avait peut-être été trop vite pour elle.

- C'est comme tu veux, répondit-il. Si tu veux...qu'on continue et qu'on voie ce que ça donne, ça me ferait très plaisir. Mais si tu n'es pas prête ou que tu...que tu n'en as juste pas envie, je comprendrais.

Fred n'avait jamais autant ramé devant une fille.

- Je... Je ne sais pas. Je n'ai jamais eu de...et bien, je n'ai jamais eu de petit ami avant et, euh... Je dois réfléchir.

- Oui oui, je comprends.

Ils se dirigèrent alors vers les cachots et même s'il mourrait d'envie de lui prendre la main, il n'en fit rien car il savait qu'elle n'avait encore pris aucune décision. Il respectait cela. Arrivés devant l'entrée de la salle commune, il s'autorisa à l'enlacer après avoir vérifié qu'ils étaient seuls.

- N'oublie pas, blondinette : la nuit porte conseil. On se voit demain.

Ne lui laissant pas le temps de répondre, il déposa un rapide baiser sur son front et s'en alla vers son dortoir. Là, c'est un George suspicieux qui l'accueillit.

- Alors, qu'est-ce que t'es allé fabriquer sans moi ? l'interrogea-t-il sur un ton accusateur.

- Rien que je n'aurais pu faire avec toi, justement, répondit-il du tac au tac, un sourire bête accroché aux lèvres.

- Crache le morceau.

- J'étais avec Joanne.

- Oh non, dit-il, une main devant les yeux.

- Je l'ai emmenée au sommet de la tour d'Astronomie, je voulais lui montrer la vue...

- De pire en pire.

- ...et je l'ai embrassée.

- Attends, le coupa son frère. Tu veux dire que tu as embrassé une fille après l'avoir emmenée autre part qu'à l'endroit habituel ? s'étonna-t-il.

George faisait référence au petit ponton du lac noir. Généralement (à chaque fois en fait), quand une fille lui plaisait, il l'emmenait là-bas pour discuter. Il haussa les épaules.

- Je n'en avais pas envie.

- Fred, tu es malade ? Mais c'est qu'elle te plaît vraiment, cette fille! s'exclama-t-il avec un léger rire. Et donc, vous êtes...ensemble ?

- On a pas parlé d'être ensemble à proprement parler. Elle réfléchit. Si elle est d'accord, on va avancer doucement, et j'essaierai de construire un truc bien, expliqua-t-il à son frère.

  - Je vois. Mais, tu sais Freddie, reprit-il, plus sérieusement cette fois. Si elle te plaît autant que ça en a l'air vu ta bête tête, j'espère que ça marchera.

En guise de remerciement, Fred sourit à son jumeau. Il était réellement celui qui le comprenait le mieux sur cette planète : il déchiffrait le moindre de ses gestes, la moindre de ses expressions, et il savait toujours deviner quand il mentait. Mais ce soir-là, en se glissant dans son lit, Fred avait peur. Peur, parce que des quelques filles qu'il avait connues, aucune ne l'avait attiré ni autant, ni si rapidement. Joanne était différente des autres. Elle transpirait la joie de vivre et l'exception. Habituellement, c'était lui qui mettait le cerveau des filles complètement à l'envers, et il veillait toujours à ce que l'inverse ne se produise pas. Mais là, c'était justement le contraire et ça, ça le terrorisait.

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Tadaaaaa ! Alors, qu'en pensez-vous ?

Kiss kiss mes p'tits horcruxes.

-Cxlxnx13   <3

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Chapitre révisé le 19.03.2020 (je suis toujours autant amoureuse de Froanne ok??)

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