(T3) Chapitre 5 - Nous nous battrons

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  Joanne était sereine. Contrairement aux jours et aux semaines précédentes durant lesquelles elle avait été étrangement calme, il n'y avait rien d'incongru à son air apaisé, ce jour-là. C'était la conclusion à laquelle était arrivés Pansy et Trevor lorsqu'il l'avaient regardée faire son entrée dans la Grande Salle pour le petit-déjeuner. Elle avait marché d'un pas léger, avait pris place à côté de Pansy et s'était servi une assiette bien remplie. Là, elle mangeait tranquillement, se laissant même aller à quelques plaisanteries avec Blaise Zabini. Elle souriait et Pansy la regardait, un brin soulagée. Elle n'était pas dupe : elle savait bien que Joanne n'en avait pas terminé avec ses problèmes. Mais elle commençait au moins à voir le bout du tunnel, chose qui paraissait encore inimaginable la veille. 

  Au cours de Botanique auquel ils assistaient avec les Poufsouffle, Joanne laissa glisser un minuscule bout de parchemin vers Tray.

"Lieu de la dernière fois, un quart d'heure avant le couvre-feu."

  Trevor Ridge eut juste le temps de lire que le fragment se consuma entre ses doigts sans diffuser ni chaleur ni odeur. Il sourit : Joanne n'était pas très douée en Histoire de la Magie, mais elle surpassait tout le monde dès qu'il s'agissait de sortilèges semblables à celui-ci. Joanne réussit à faire passer le mot à Ginny lorsque cette dernière était en plein entraînement de Quidditch. Elle se faufila dans les vestiaires et telle une espionne digne d'un excellent film moldu que son père l'avait une fois emmenée voir au cinéma, elle avait dissimulé un mot dans les affaires de la dernière des Weasley puis était innocemment repartie en direction du château, un livre à la main. Pansy chargea Tray de prévenir Neville Londubat et Blaise s'assura que la voie était libre avant qu'ils n'entrent tous, chacun à leur tour, dans la Salle sur Demande. Une fois dans la célèbre pièce, ils regardèrent autour d'eux et s'aperçurent qu'elle était similaire à celle qu'ils avaient utilisée pour les entraînements de l'Armée de Dumbledore, deux ans plus tôt. Joanne se tenait là, entourée de Pansy Parkinson et Blaise Zabini, deux célèbres Serpentard, de Neville Londubat, un Gryffondor réputé pour sa maladresse et malheureusement trop peu connu pour ses talents en botanique, de Ginny Weasley, une vraie lionne remplie de courage, de bonté et de caractère et enfin de Trevor Ridge, un Poufsouffle un peu introverti mais aimant, drôle et surtout loyal. Ils formaient déjà une belle équipe.

  - Bon, crache le morceau. Pourquoi on est tous ici?

  - Tu t'en doutes, Ginny. Il faut agir. Tu avais raison.

  - J'ai souvent raison, tu le remarqueras à tes dépends.

  Joanne accepta la pique : après tout, elle la méritait.

  - Je veux vous aider. Je n'en ai pas le droit, mais je le désire. J'ignore encore comment m'y prendre, mais je veux remonter la pente, m'en sortir. C'est pour ça que je vous ai réunis ici : nous allons trouver une solution, ensemble.

  La rousse sembla réfléchir un instant puis acquiesça lentement.

  - C'est d'accord. Mais je te préviens Joanne : on veut tout savoir. Si tu as une information sur l'autre camp, tu nous la donne. Compris?

  - C'est faisable. Il faut que je réfléchisse à cet aspect-là de la chose... Je dois rester très discrète.

  - J'ai une idée, intervint, contre toute attente, Neville. On a bien réussi à cacher une petite révolte une fois...alors pourquoi pas deux? On pourrait à nouveau se réunir ici.

  - Oui, c'est une bonne idée, approuva Ginny. Mais il faudra être plus prudent que la dernière fois. Il faudra en parler uniquement à vos amis les plus proches, les seuls à qui vous pourriez confier votre vie sans hésiter.

  - Je suis d'accord. Je connais quelques élèves de Poufsouffle qui sont tout à fait dignes de confiance. Après tout, nous sommes les plus loyaux, pas vrai? lança Tray avec un petit sourire encourageant.

  Les six camarades continuèrent de consipirer de la sorte des heures durant. Ils avaient établis quelques règles quant au recrutement : d'abord, les amis proches. Ensuite, on élargirait aux élèves de septième année. Le reste suivrait son cours et évidemment, on éviterait la maison Serpentard. Si Blaise et Pansy étaient du bon côté du mur, ce n'était pas le cas de tous les élèves de la maison de Salazar.

  - Il faut qu'on puisse sortir du château, et nous devons contacter l'Ordre du Phénix.

  - Mais, Ginny, tous les passages secrets ont été condamnés...

  - Il nous suffit dans créer un nouveau.

  Le sourire qu'affichait la jeune Weasley laissait présager qu'elle avait une idée bien précise derrière la tête. Elle leur expliqua alors son plan. Fred et Georges connaissaient le château comme leur poche, et cela ne faisait aucun doute qu'ils pourraient la renseigner. Puisqu'ils savaient précisément où se situait la Salle sur Demande, ils pourraient lui indiquer quels étaient les lieux à proximité. Leur plan semblait presque parfait, infaillible. Joanne, infiltrée parmi les Mangemorts. Pansy, attentive aux ragots qui parcouraient l'école. Blaise, passant son temps à observer les gens et à prévoir leurs intentions. Neville et Ginny, recrutant et dirigeant les membres de la nouvelle Armée de Dumbledore. Trevor, en train de...de...

  - Tu motiveras les troupes, Tray! le rassura Pansy.

  - C'est injuste, vous avez tous quelque chose à faire pour vous rendre utile et moi...non, moi je serai l'équivalent sorcier d'un chauffeur de salle!

  - Un quoi?

  Joanne et Tray éclatèrent de rire devant la totale incompréhension de leurs camarades, en bons sorciers de Sang Pur qu'ils étaient. Ils passèrent donc les cinq minutes qui suivirent à leur expliquer ce qu'était un chauffeur de salle, et comme ils étaient forcés de passer la nuit là, la Salle leur fournit des hamacs. Ce n'était pas le top du confort, mais c'était déjà ça. Joanne et Pansy décidèrent d'occuper les deux hamacs les plus proches l'un de l'autre afin de pouvoir discuter sans déranger les autres qui s'endormirent comme des masses aussitôt installés.

  - Tu es persuadée que ça peut fonctionner? chuchota Joanne.

  - Oui. Nous croyons en ce pour quoi nous nous battons. Alors nous nous battrons encore plus fort, et nous gagnerons.

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Oui, je poste deux chapitres en une soirée. Comme quoi, tout arrive.

  Dormez-bien mes p'tits horcruxes (ce mot est très compliqué à écrire quand on a les yeux fatigués malgré l'aide de lunettes correctrices).

  -Cxlxnx13 ***

Hidden TwinsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant