(T2) Chapitre 3 - Quels beaux idiots nous faisons tous

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  Le premier septembre était apparemment un jour propice aux affaires malgré les temps qui courraient. En effet, depuis ce matin, les clients se pressaient aux portes des Farces pour sorciers facétieux. Ce n'était pas pour déplaire aux jumeaux Weasley, qui, alors qu'ils étaient débordés, gardaient leur sourire immense. Ils servaient les clients, pour la plupart des élèves de Poudlard venu acheter des farces et attrapes en dernière minute. Fred était dans l'arrière-boutique. En effet, l'étalage de Nougats Néansang était déjà vide. Il s'occupait donc de réarranger tout ça quand deux femmes et un homme rentrèrent dans le magasin. Fred se renfrogna à la vue de Draco Malefoy et de sa mère, mais quand il aperçut la jeune femme derrière eux, une étrange sensation s'empara de lui. Effectivement, il se rappelait avoir entretenu une brève relation sans intérêt avec l'adolescente, mais il ne se rappelait pas l'avoir jamais désirée. Où en tous les cas pas comme ça. Automatiquement, le regard de Joanne se verrouilla au sien et il ne put se résoudre à détourner les yeux qu'après quelques secondes, mais il ne passa pas à côté de l'expression de la blonde. Elle avait l'air triste, alors qu'elle n'aurait pas dû, puisque son camp était en train de gagner. Voldemort était de plus en plus puissant, alors pourquoi le serait-elle ?

  - Combien coûtent celles-là ? lui demanda cette voix qu'il n'avait plus entendue depuis longtemps, pointant du doigt une Boîte à Flemme.

  - Oh, euh, six Gallions, répondit-il en bafouillant légèrement, évitant soigneusement de regarder la jeune fille dans les yeux.
 
  Elle portait sa robe de sorcière et sa manche droite, un rien retroussée, laissait apercevoir un bout de tâche noire sur sa peau. Le regard de Fred se posant là, Joanne s'empressa de la replacer.

  - D'accord, je, euh, je vais aller voir un autre rayon, bafouilla-t-elle.

  Ce fut plus fort que lui : il la suivit. La jeune femme se baladait dans les rayons, loin de ceux avec qui elle était venue. Le rouquin était intrigué par cette fille : elle déclenchait en lui un désir étrange. Il voulait juste...vérifier ça.

  L'arrière boutique était une petite pièce, cachée derrière une porte en bois discrète. La jeune femme se trouvait juste à gauche de celle-ci, regardant distraitement des Oreilles à Rallonge.

  - Pourquoi me suis-tu Fred ? demanda calmement Joanne, déstabilisant le garçon.

  - Euh, je ne te suivais pas !

  - Si, rigola-t-elle doucement, tu me suivais. Pourquoi ?

  - Je voulais te parler deux minutes, sans les deux autres.

  - Vas-y, parle-moi alors.

  - Pas ici, suis-moi.

  Il attrapa le bras de la blonde et l'emmena dans l'arrière boutique, veillant soigneusement à fermer la porte derrière eux.

  - Ici nous serons tranquilles, annonça-t-il.

  - Je t'écoute.

  - Je veux savoir pourquoi.

  - De ?

  - Pourquoi tu as changé de camp, je ne comprends pas. Tu sais, quand nous étions...plus ou moins ensemble, et bien, ça me coûte de dire ça mais tu n'aurais jamais fait de mal à une mouche. Et maintenant tu es dans le camp de Voldemort ? Je veux des explications, car personne n'a peut-être osé t'en demander, mais moi je le fais, quelqu'un doit bien se bouger le cul après tout, s'énerva le jeune homme.

  Joanne n'avait jamais vu Fred aussi en colère. Mais il y avait autre chose que de la colère dans son expression : il y avait aussi de l'incompréhension.

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