Chapitre 36

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Je lui cris d'arrêter, essayant de toutes mes forces de le stopper,mais aucun de mes membres ne veut bouger.



Je suis épuisée de toujours devoir me battre contre mon passé. Épuisée de devoir me battre contre des souvenirs que je ne devrais même pas avoir. Épuisée de devoir me battre contre mon père. Épuisée de devoir me battre contre mes sentiments. Épuisée d'exister. Épuisée.


J'en peux plus de cette vie. Parfois, j'aimerais partir. Partir loin d'ici, loin de mon passé. Même si je sais que Tommy finirait quand même par me retrouver. Je sais que, peu importe le nombre de fois ou j'essaierai de m'enfuir, il finira toujours par le découvrir. Et chaque fois, ce sera pire. Jusqu'à ce qu'il décide de me tuer. Putain, j'attends impatiemment ce jour. Le jour de ma mort.





Point de vue de Zayn

J'ai fait un drôle de rêve la nuit dernière; j'étais dans une pièce, et dans la pièce d'à côté, il y avait Maud. Nous n'étions séparés que par une vitre. Tommy la torturait devant moi et je nepouvais rien y faire. J'entendais tous les gémissements de douleur qu'elle poussait et je ne pouvais absolument rien faire pour que ça s'arrête. Elle me criait de l'aider, mais j'en étais incapable. Elle m'a même dit que je ne l'aimais pas, que j'aimais la voir souffrir. Mais c'était faux: je ne pouvais simplement pas bouger. Aucun de mes membres ne voulait coopérer. C'est à ce moment qu'il l'a violée. J'en fus dégoûté et je ne peux plus enlever cette image de ma tête. Ça revient sans cesse, comme si je l'avais réellement vu. Comme si c'était réellement arrivé. En fait, techniquement, c'est arrivé, mais, merde, je ne l'avais pas vu. C'est quand il l'a tuée que je me suis réveillé en sursaut. Je sais que ce n'était qu'un rêve, mais c'était si réel. Cette image me hante. Elle ensanglantée, morte, par terre et moi ne pouvant absolument pas bouger, impuissant. J'étais un putain de faible face à cette situation. Je l'ai regardée se vider de son sang avant de me réveiller.


Je dois vraiment aller fumer pour décompresser. J'en ai rien à foutre que Maud ne veuille pas, je dois absolument fûmer.


-Hé, Louis, tu sors fûmer avec moi?


-Ouais, bien sûr.


On sort et c'est à ce moment que mon téléphone vibre, me signalant un message.


[De:Maud]

[À:Zayn]

Salut tous vas bien ne t'inquiete pas


Putain, c'est quoi encore ce message? Il est encore bourré de fautes. C'est carrément impossible que ce soit elle qui ait écrit ce message. Maud est ce genre de personne qui tient absolument à ne faire aucune faute, peu importe à qui elle écrit un message. Elle dit que ça la stresse, les fautes. Donc, merde, pourquoi en ferait-elle, tout à coup, après 20 ans d'existance? Je veux dire, à moins qu'elle soit vraiment défoncée, ce qui n'est pas son genre, elle ne m'écrirait jamais comme ça. D'un côté, je suis pratiquement sûr qu'elle n'est pas défoncée, puisqu'elle m'a toujours dit qu'elle ne prendrait jamais de drogue pour «ne pas détruire ses neurones», ce qui me fait bien rire. Elle a toujours dit qu'elle aurait besoin de toutes ses neurones si elle voulait être une bonne avocate. Moi, eh bien, j'en ai déjà prit, quelques fois, mais rien de bien dangereux. Je n'ai jamais pris de chimique, à ma défense, car je sais que c'est plus que mauvais. J'ai pris des joints, évidemment, mais, sérieusement, qui ne l'a jamais fait? Je crois que n'importe quel humain normal va au moins fumer un joint dans sa vie.





Point de vue de Tommy

Si je suis comme ça, ce n'est pas de ma faute. Tout ça est à cause de mes parents. Je les déteste tellement putain, j'en peux plus d'eux. Quand j'étais petit, mes parents m'offraient tout ce que je voulais. Si je voulais un jouet, ils me l'achetaient. Si j'avais besoin de quelque chose, je l'avais immédiatement. Ils ne m'ont jamais appris à travailler pour avoir ce que je désirais. Mes parents étaient riches, bien évidemment. On vivait dans une maison immense, qui valait une fortune. Ma mère était avocate et mon père, comptable. Donc de l'argent, ce n'est pas ce que l'on manquait. À l'adolescence, j'avais encore tout ce que je voulais; autant à l'école qu'à la maison. À l'école, j'avais toutes les filles à mes pieds tandis qu'à la maison, j'avais tout les biens matériel que je voulais. Jusqu'à ce que mes parents m'abandonnent, du jour au lendemain. Les cadeaux qu'ils m'offraient étaient simplement pour me rendre heureux face à leur manque d'amour envers moi. Ils ne m'ont jamais aimé, ils me donnaient tout ce que je voulais simplement pour moins culpabiliser. Lorsqu'ils m'ont abandonné, ils se sont quand même assuré que je puisses avoir un lieu où habiter. Ils m'ont donc envoyé chez mon oncle, un vieux pervers. J'avais 16 ans à l'époque et ça me fesait chier parce que je devais encore vivre au moins 2 ans avec mon oncle.





Loved you firstOù les histoires vivent. Découvrez maintenant