Chapitre 13

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A la gare, Cécile m'attendait de pied ferme juste devant mon wagon. Je me dépêchais de la rejoindre, en bousculant une jeune fille dans ma précipitation.

-Pardon, lançais-je par-dessus mon épaule.

La voir devant moi me fit réaliser à quel point elle me manquait depuis la fin de ses études, un an avant moi, et oui on avait le même âge, mais pas la même intelligence, elle avait sauté la première, je la voyais beaucoup moins souvent. Je la serrais dans mes bras. Enfin, je n'étais plus seule, j'avais une confidente. .

-Qu'est ce qu'il a fait? souffla-t-elle, exaspérée quand je la relâchais.

-Rien.

Son regard malveillant me rappela à qu'elle savait lire en moi et surtout qu'elle n'aimait pas Gregory. Trop autocentré sur lui-même pour me rendre heureuse, selon son expertise très alcoolisée.

-Enfin si. Mais c'est peut-être moi, lui avouais-je embarrassée.

Ses sourcils prirent la forme d'accent circonflexe.

-C'est ce cela devient intéressant! Allez viens on va boire l'apéro et tu me raconteras tout!

-Mais enfin, C, il est quatorze heures!

-Pfft, l'apéro n'a pas d'horaire quand il y a des choses croustillantes à entendre, dit-elle malicieusement.

-Tu sais que je t'adores, la serrais-je à nouveau.

-Oh oui, dit-elle pensive. Je suis géniale! déclara-t-elle comme si cela était une vérité absolue, et tu as bien besoin d'une personne géniale dans ton entourage de déséquilibrés.

-Hé! J'ai pas un entourage de déséquilibrés! m'offusquais-je en glissant ma main sur son bras.

-Ah oui? Une mère mi-ado, mi-rombière, un père plus passionné par son argent et ses relations que part toi, et un copain qui s'aime plus que Narcisse. S'il pouvait te coller dans une vitrine avec tous ces trophées, il le ferrait!

-Tu es folle à lier! déplorais-je, bouche bée. Elle avait juste d'une certaine façon. Elle extrapolait quand même, ce n'était pas à ce point-là.

-C'est ce qui fait mon charme, conclut-elle simplement en hélant un taxi. Allez, grimpe!

*****

A peine installée en terrasse, Cécile commanda une bouteille de champagne rosé et je parvins de justesse à commander un plat de tapas. Je n'avais aucune envie d'être saoule en pleine après-midi.

-Alors qu'est ce qu'il a fait? reprit Cécile après avoir lancer une oeillade flamboyante au jeune serveur.

Je soupirais, et lui retranscris ses propos.

-Toi, le tromper?! Tu es la personne la plus fidèle que je connaisse malheureusement! A ta place, j'aurais sauté sur ce Rémi rien que pour me venger!

-Tu aurais sauter sur Rémi, juste parce que tu es toi! la contredis-je.

-C'est vrai, il est craquant, j'en ferais bien mon quatre heure.

-Tu l'as à peine vu!

-Crois-moi, il faut le détour, j'ai un don pour reconnaitre un bon amant.

-Ben voyons.

-Enfin, bref. Pourquoi dis-tu que c'est ta faute? Il est con, il est con! déclara-t-elle comme si c'était une évidence pour tout être humain sur terre.

Je retenais mon souffle.

-Parce qu'il me plait. Enfin, je crois.

Elle en resta bouche bée.

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