Obsession

Chapitre 43

Je me réveillais en sursaut au milieu de la nuit, complètement désorientée. Pourquoi étais-je habillée? Et d'abord, où étais-je? Je tentais de me lever péniblement et un étau se resserra sur ma taille. Dans un grognement sourd, je fus plaqué contre un corps chaud. Ma peur s'évanouit quand je reconnu son odeur. Qu'est ce que je fichais au lit avec Rémi? Mon dernier souvenir représentait l'explosion d'un bateau et une héroïne qui sombrait dans les profondeurs obscures. J'avais du m'endormir et il m'avait portée jusqu'à ma chambre, mais que faisait-il là, lui aussi? Et torse nu? Je fouillais ma mémoire.

Il était habillé sur le canapé et maintenant que ma vision nocturne s'était stabilisée, je pouvais voir son tee-shirt sur la chaise à côté de la commode. Il avait choisi de dormir ici. J'avais la sensation de flotter, d'avoir gagner à la loterie. Je me blottie contre lui, trop heureuse et excitée pour me rendormir.

Je me concentrais sur la sensation de son corps contre le mien, de la sécurité que je ressentais ainsi protégée de ses bras puissants. Même si je meurs de chaud, j'appréciais qu'il resserre son étreinte quand j'essayais de m'éloigner ou seulement de changer de position. Je me tortillais à nouveau, voulant séparer mon tee-shirt de son torse brûlant mais sa main me maintenait en place et glissa doucement le long de mon ventre. Je retins mon souffle, incapable de bouger. Ses doigts passèrent habilement sous le tissu de mon haut pour venir effleurer ma peau délicatement. J'eus l'impression que mon cœur devait s'entendre à dix kilomètres à la ronde. Mon pouls n'avait jamais été aussi fort, même après une séance intensive de sport. Etait-il réveillé ? Se rendait-il compte de son geste ? Je guettais sa respiration régulière. Il dormait. Pense-t-il à une autre ? Croit-il la tenir dans ses bras ?

Cette pensée me vrilla l'estomac. Je sentis la nausée prendre le dessus et voulus me lever mais il me ramena contre lui.

-Tout va bien ? demanda-t-il d'une voix endormie.

Je hochais la tête, puis décidais de parler, s'il me prenait pour une autre, il se rendrait compte de son erreur.

-J'ai fait un cauchemar mais ça va maintenant.

Il grogna, s'écarta un peu avant de me retourner contre son torse, son bras solidement ancré autour de ma taille pour m'offrir un rempart. Il effleura mon front de ses lèvres et sembla se rendormir dans la foulée. Je n'osais plus respirer. J'essayais de calmer son cœur, mais celui-ci s'emballa encore plus quand une main rassurante se mit à me caresser le dos.

*****

-Allez dépêche madame la diva, me pressa Rémi alors que je finis de lacer mes cheveux.

Je levais les yeux au ciel. Cela fait 10 minutes qu'il m'avait annoncé que nous partions en ballade. Le temps de revenir de ma surprise et de choisir une tenue adaptée, le voilà qui jouait l'impatient de service comme si je le faisais attendre depuis des heures.

-Continue de me presser et je me fais couler un bain avant de partir, le menaçais-je en enfilant mes baskets.

-Tu n'aimes pas les bains, me rappelai-t-il pas le moins du monde impressionné par mon regard de tueuse. Allez, sautilla-t-il.

-Tu sais que la montagne ne va pas partir sans nous ? Et dix minutes pour me préparer, je ne vois pas en quoi c'est une éternité !

-Tu parles, c'est parce que je te presse, sinon tu aurais mis trois heures. Tout ça, dit-il en me désignant, c'est grâce à moi !

-Tu ne veux pas que je t'appelle Dieu tant que tu y es ?

-Son Altesse suffira. Non, attends, Son Altesse Sérénissime !