Obsession

Chapitre 38

Un bruit horrible résonnait près de mon oreille. Je redressais la tête sans aucune grâce et le lumière du soleil me brûla la rétine à travers les volets. J'éteignis mon réveil en soupirant. J'avais l'impression de m'être couchée à l'instant, ce qui n'était d'ailleurs pas loin de la réalité. Je grimaçais et m'extirpais de mon cocon. je suivis la douce odeur de caféine et mon moral grimpa en flèche. Ma mâchoire se décrocha quand j'aperçu Rémi de dos, simplement vécu d'un jean taille basse.

-Bonjour, se retint-il de rire.

Je pris sur moi en me rendant compte que la baie vitrée lui avait permis de voir ma réaction.

-Bonjour, marmonnais-je en fixant mes jambes.

Son rire se rapprocha.

-Café? proposa-t-il.

Je hochais la tête sans parler. D'une main, il me redressa le menton et attendit patiemment que je le regarde.

-Ne sois pas gênée. C'est une excellente façon de commencer la journée. Merci.

Il se détourna avant de me tendre une tasse fumante et de me faire signe de le suivre sur la terrasse. J'avais oublié comme le paysage était magnifique.

-C'est beau, n'est-ce pas?

Je hochais la tête en me tournant vers lui. Il n'accordait aucune attention au paysage. Ses yeux étaient rivés à mon visage.

-Quoi? Qu'est ce qu'il y a? demandais-je embarrassée.

-Rien, répondit-il sans se départir de son sourire.

Je soutins son regard quelques secondes avant de plonger le nez dans ma tasse en me sentant rougir.

-A quelle heure partons-nous? demandais-je en espérant qu'il arrête de me fixer ainsi.

-D'ici quarante minutes. Seras-tu prête?

-Es-tu sur de ne pas vouloir y aller seul? Je t'assure, je comprendrais parfaitement.

Son sourire s'effaça.

-Il n'en est pas question! décréta-t-il sur un ton sans appel. Puis j'ai déjà fais les sandwichs, se radoucit-il.

-Quoi? A quelle heure t'es-tu levé? m'étonnais.

-Je ne me suis pas couché, avoua-t-il mal à l'aise.

C'était la première fois que je le voyais dans cet état. Mon estomac se fit de plomb. Il devait avoir pensé à elle. J'avalais une gorgée de café et me brûlait.

-Ca va? s'inquiète-t-il, sa main enserrant mon épaule.

-Oui, oui. Pourquoi n'as-tu pas dormi?

Autant l'entendre. Son sourire malicieux me prit de cours.

-Disons que j'avais des projets pas très catholiques en tête.

A sa façon de parler, j'avais presque l'impression qu'il parlait de moi.

-Dis plutôt quand tu as des idées catholiques, ironisais-je pour masquer mon trouble, en emportant mon café dans la salle de bain.

*****

Je le suivis docilement jusqu'à sa voiture. Je n'avais jamais été aussi mal à l'aise de ma vie, pourtant c'était un sentiment que je connaissais bien. Je serrais mes mains sur mes genoux en imaginant toutes sortes de scénarios.

Il posa sa main sur ma cuisse dénudée. 

-Arrête de réfléchir, tout va bien se passer. Je suis pas un si mauvais père que cela, ils ne vont pas te mordre, il fit mine de réfléchir, enfin en principe, plaisanta-t-il.