Chapitre 47

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Les semaines passaient et mon taux d'irascibilité augmentait crescendo. Je m'enfermais des heures dans mon bureau, arrivant à l'aube et ne ressortant qu'en fin de soirée. J'évitais mes collègues et Cécile. Je savais que mon amie s'inquiétait et je prenais sur moi pour sortir avec elle le week-end pour ne pas l'inquiéter.

Je lui confiais, ainsi qu'à mon patron, mon désir de prendre des congés, en prétextant un road trip. Je me voyais mal leur annoncer que je souhaitais passer quelques temps à Mougins parce que j'étais amoureuse. J'avais une carrière à protéger et jouer les fleurs bleues n'était pas une bonne idée. Cela n'avait pas posé de problèmes à la vue de mes résultats et pour rassurer les partenaires, je les avais informés que j'aurais toujours accès à une connexion internet et que j'emportais mon ordinateur si besoin. Je n'avais plus qu'à fixer la date ce qui allait être fait sous peu.

Cécile me posa plein de questions sur ma destination et je restais volontairement vague, lui disant que je souhaitais visiter l'Italie et peut-être quelques régions frontalières. Je replongeais alors le nez dans mes dossiers pour échapper à sa curiosité maladive.

J'avais toujours aussi peu de nouvelles de Rémi. Il essayait de m'envoyer des messages tous les jours, mais cela se résumait aux bases de la politesse et il fallait souvent que j'attende plusieurs heures avant d'avoir une réponse. Je ne lui en voulais pas, je savais qu'il était plus ou moins coincé. Il m'assurait qu'il ne se passait rien entre eux et je le croyais. Même si nous parlions peu, il m'apparaissait toujours soulagé quand je l'avais au téléphone, tard le soir. Il m'avait remercié à maintes reprises de lui raconter mes journées pour le distraire.

Je lui avais annoncé mon désir de partir quelques temps et il avait semblé déçu de ne pas pouvoir me joindre. Cependant, il était content pour moi. « Tu le mérites, vu tout ce que tu bosses. Je partirais bien avec toi, si je le pouvais ». L'idée me plaisait énormément et je rêvais déjà de nos vacances communes.

Un bip accapara mon attention. Depuis quelques temps déjà, je ne me séparais plus de mon deuxième téléphone, un prépayé avec un seul numéro enregistré. J'attendais le rapport journalier de mon détective avec impatience. A sa lecture mon cœur bondit, le moment était venu. Ce que j'attendais patiemment était sur le point de se concrétiser, cependant, je n'arrivais pas à m'en réjouir. Je filais dans le bureau du sous-directeur confirmer mes dates de congés. Dans l'ascenseur, je me demandais si Cécile se doutait des activités de son contact. Elle avait raison, il était borderline, mais savait-elle à quel point ? Je l'espérais, néanmoins je n'étais pas en mesure de la juger. 

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