Chapitre 44

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Je préparais mes bagages pour ma semaine à Genève en m'auto-persuadant d'être exaltée par les enjeux du projet. La seule chose qui me venait à l'esprit était que je ne verrais pas Rémi et que je ne pourrais pas beaucoup lui parler. Une sonnerie m'avertit que j'avais un message.

« Fais attention à toi ».

Je souris bêtement en regardant mon téléphone. Je sentais que cette semaine allait être longue. Par chance, mon travail allait m'accaparer ce qui m'éviterait de trop penser à lui.

« Ne t'inquiète pas, je fais la route avec une amie et nous sommes dans un hôtel de folie ».

« Ne fais pas trop de bêtises dans ce cas 😉 ».

« Tu me connais, je suis sage comme une image ».

« Trop parfois ».

Je me demandais pourquoi il le regrettait avant de me dépêcher de boucler mon dernier sac.

« Je vais y aller. Je te préviens quand je suis installée ».

« Ça va me faire bizarre de ne plus de parler tout le temps. J'espère que ça va se passer comme tu le veux ».

« C'est sûr mais je te répondrais quand je le pourrais. Oui, je vais tout faire pour ».

Je me dépêchais de rejoindre Cécile et sa voiture de location.

-Vivement le week-end prochain que l'on fête la fin de cette semaine infernale !

-Oh là, pas trop de fête non plus, j'ai des choses à faire, déclarais-je avant qu'elle ne me propose une folie.

Ma meilleure amie leva un sourcil parfaitement épilé.

-Comme quoi ?

Le ménage de fond en comble. Rémi venait le week-end d'après et je voulais profiter de ces deux jours pour tout ranger impeccablement et me faire chouchouter. J'avais envie de nouvelles mèches et d'un soin du corps au lait d'amande. Je ne pouvais pas répondre honnêtement à Cécile où elle me kidnapperait pour m'emmener dans une rave.

-Des trucs de prévu, m'appliquais-je à rester évasive.

-Un plan cul ?!

-Tu n'as pas un autre mot ?

-C'est ça ! Dis-moi que ce n'est pas Benjamin.

-Ce n'est pas Benjamin. Je ne le vois plus depuis un moment.

Elle était tellement ravie qu'elle en oublia de me questionner. Cela tombait bien, je n'avais aucune envie de devoir inventer un homme.

*****

La semaine était chargée. Nous enchainions les réunions. La plupart de mes collègues étaient déjà lessivés au bout du deuxième jour. Cécile, en revanche était remontée à bloc. Elle travaillait mieux sous la pression et elle n'hésitait pas à déployer son charme. Tous les investisseurs la regardaient avec des étoiles dans les yeux. J'étais certaine que de retour en France, elle aurait une promotion.

Mon téléphone bourdonna et mon énergie grimpa en flèche. Chaque message de Rémi agissait comme une bouffée d'adrénaline dans mon organisme. Je n'étais ni fatiguée ni anxieuse. Cela faisait des merveilles. J'avais reçu plus de compliments de la part des dirigeants en deux jours que depuis mon arrivée.

« Pas trop longue ta réunion ? Moi je suis coincé sur un chantier. Les clients n'arrêtent pas de changer d'avis, j'aurais bien besoin de tes talents de négociatrice ».

Je souris jusqu'aux oreilles, me moquant complétement de qui pouvait me voir. Chaque matin, il me souhaitait une bonne journée et chaque soir, il me demandait comment j'allais. Nous parlions pendant des heures avant qu'il ne m'ordonne d'aller me coucher. Il s'inquiétait sans cesse que je ne dorme pas assez.

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