Chapitre 3. ✔️

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Les rayons d'or, qui entrent timidement dans un doux silence, viennent rompre la noirceur d'une encre opaque, brûlant la léthargie peu à peu au fil des secondes. Les rayons colorent doucement chacun des duvets de mon visage et la chaleur monte tranquillement tandis que la lumière perce les boucliers de mes yeux.

Je me réveille en sursaut. Mon front est humide, mes joues sont salées de larmes. Encore un cauchemar. Toujours le même. La scène tourne en boucle dans ma tête, chaque nuit. Cette soirée-là... l'assassinat de mes parents. Je ne me souviens pas de tout, j'étais trop jeune. Mais les fragments qui me reviennent sont suffisants pour raviver la douleur, me laissant étourdie, écorchée par le poids des souvenirs.

Je passe une main tremblante sur mon front, essayant de retrouver mon souffle. Mes battements cardiaques martèlent encore mes tempes. Un mal de tête lancinant s'installe alors que j'observe autour de moi. Une chambre inconnue.

Le drap qui recouvre mes jambes glisse au sol, dévoilant ma cuisse enveloppée d'un épais bandage. Mon pantalon a disparu. À la place, un large sparadrap dissimule une partie de ma jambe.

— Oh putain, chuchoté-je en grognant quand je pose mon pied à plat sur le sol.

La douleur me transperce. Mes muscles cèdent, et je m'écroule. Un cri étouffé échappe à mes lèvres alors que je me retrouve au sol, la tête appuyée contre le froid du plancher. Du sang imbibe à nouveau le bandage, formant une tache sombre. Je répète, presque machinalement, un même mot :

— Merde... merde...

Je me redresse lentement, m'appuyant contre le mur. Mes doigts se referment autour de ma cuisse, tentant de ralentir l'hémorragie. La douleur, omniprésente, pulse dans chaque fibre de mon corps. Je respire fort, mais d'une main tremblante, j'ôte le bandage. Mon cœur s'emballe lorsque je découvre le trou, presque invisible sous le flot de sang.

Je tente de me relever, glissant maladroitement le long du mur, mais avant que je n'atteigne la porte, celle-ci s'ouvre brusquement. Un homme entre. Je reste figée. Il doit avoir la trentaine ans, pas plus. Brun, la peau hâlée, des yeux marron si intenses qu'ils semblent capturer la lumière de la pièce. Je déglutis avec difficulté en le voyant s'approcher. Il marmonne quelque chose, mais je n'entends pas. Je n'ai d'yeux que pour lui.

C'était lui.

Sans prévenir, il me soulève. Mon corps tout entier proteste, et un gémissement de douleur s'échappe de ma gorge. Je ferme les yeux, serrant les dents, sentant la souffrance s'intensifier à chaque mouvement. Quelques secondes plus tard, il me pose rudement sur le bord d'une baignoire. Avant même que je puisse réagir, une ceinture enserre ma cuisse blessée. La pression soudaine me fait crier de surprise.

Il ne dit toujours rien. Il évite soigneusement mon regard. Ses gestes sont précis, méthodiques. Il attrape une bouteille d'alcool et, sans me prévenir, en verse sur ma plaie ouverte. Le feu liquide me brûle. Je saisis son épaule avec ma main ensanglantée, y enfonçant mes ongles pour retenir un cri.

Fumier.

L'odeur du sang envahit la pièce, mais cela ne semble pas le déranger. Il continue, impassible, concentré sur la blessure. Quelque chose dans son attitude me perturbe. Il n'a pas l'air d'avoir l'habitude de ce genre de soins. Je me demande pourquoi il s'embête à m'aider.

— ça va faire mal, annonce-t-il finalement d'une voix rauque en sortant une aiguille.

Je reste figée. Son ton est plein d'assurance, mais ses mots me ramènent brutalement à la réalité. Ce n'est pas le moment de m'égarer. J'observe ses mains, ses gestes rapides, précis. Il attend que je sois prête. Je serre le bord de la baignoire et hoche la tête.

PURSUED [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant