Chapitre 9. ✔️

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Le choc de mon réveil est brutal, comme un coup frappé en pleine conscience. J'ai l'impression d'avoir encore ses mains sur moi, ce souffle rauque dans ma nuque. Un frisson me traverse, violent, me rappelant que même éveillée, l'horreur continue de vivre sous ma peau. Mes joues sont encore humides des larmes que j'ai versées sans même m'en rendre compte. J'essuie maladroitement les traces avec la paume de ma main.

Liam est là, adossé contre le mur, les bras croisés, l'air impassible. Il pianote sur son téléphone, son visage illuminé par l'écran, ignorant totalement ma présence. C'est presque pire que s'il m'avait regardée. Ce mépris. Cette indifférence calculée.

Je me lève tant bien que mal, mes jambes encore engourdies, tremblant sous le poids de la terreur qui n'a pas encore quitté mon corps. Liam lève à peine les yeux vers moi, mais sa voix claque comme un fouet.

— Tu ne peux pas bouger ton cul ? crache-t-il avec dédain.

— Ferme-la, rétorqué-je d'une voix qui se veut forte, mais qui tremble malgré moi.

Je sens la tension dans mon corps, chaque fibre tendue. Je ne veux pas lui montrer à quel point j'ai peur, mais mon souffle court me trahit. Le froid de la pièce se fait sentir, glissant sous ma peau comme une lame de glace. J'ai l'impression que le temps s'étire à l'infini, que je suis piégée dans une boucle sans fin.

Liam range son téléphone et s'avance vers moi. Ses yeux brillent d'une lueur dangereuse.

Ma respiration s'augmente doucement, avec le rythme cardiaque de mon cœur qui le suit. Liam m'a mise en situation de faible et je veux lui montrer que je ne suis pas ce qu'il croit. Je ne veux pas qu'il croie que j'ai peur, même si mon corps n'est pas d'accord avec moi. Je n'ai pas dû rester plus de 10 heures dans cette même cave, mais dormir m'a donné l'impression que cela fait seulement 2 à 3 heures. Je souffle et frissonne à cause d'un courant d'air froid qui traverse la pièce.

— Madame a passé une mauvaise sieste ? raille-t-il, son sourire narquois figé sur ses lèvres.

Je ne réponds pas, me contentant de le fixer avec une haine froide. Je passe près de lui, frôlant son épaule, mais il ne bouge pas d'un pouce. C'est lui qui contrôle chaque mouvement. Chaque respiration. Je ne suis qu'un pion dans ce jeu cruel.

Le couloir dans lequel il me conduit est sombre, presque oppressant. Il me semble familier, même si je l'ai à peine traversé depuis que je suis ici. L'ampoule au plafond est éteinte, jetant une obscurité inquiétante sur tout le corridor. La seule lumière provient de l'escalier menant au rez-de-chaussée, mais elle paraît si lointaine.

Un claquement soudain me fait sursauter. Liam passe devant moi avec une rapidité déconcertante. Il est impatient. Moi, je suis lente. Trop lente. Mais je n'ai pas d'autre choix que de le suivre. Chaque pas me coûte, mais je n'arrête pas. Ne jamais s'arrêter.

— Pourquoi tu avais des documents sur l'incendie de mes parents ? lancé-je, ma voix à peine plus qu'un souffle.

Aucune réponse. Il continue d'avancer, silencieux, imperturbable.

— Tu as un lien avec leur mort, n'est-ce pas ? insisté-je, le ton plus acerbe.

Toujours rien. Sa patience est calculée, mais je perçois la tension dans ses épaules. Il ne veut pas parler de ça. Alors, je le provoque.

— Quoi ? Ne me dis pas que c'est ton père et ton oncle qui ont fait ça ? dis-je avec ironie.

Un silence de mort tombe entre nous. Je sais que je viens de franchir une ligne, mais je m'en moque. J'ai besoin de réponses. Et même si je n'obtiens rien, au moins, je le fais sortir de son masque de contrôle. Nous arrivons enfin en haut des marches, dans une grande pièce que je devine être le salon. Le contraste entre la cave glaciale et cet endroit rempli de chaleur humaine me frappe de plein fouet.

PURSUED [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant