Chapitre 41. ⚠ ✔️

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Attention. Ce chapitre va traiter d'un sujet délicat.

Rien de gore.

Rien de choquant.

Tu peux lire, sans être traumastisé.e à vie.

Fait juste attention à ce que tu lis.

Tentative de suicide : acte intentionnel posé par une personne dans le but de se suicider mais qui n'aboutit pas à la mort. A pour synonyme de « parasuicide »

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6 juillet 2018 – 11 heures 50.

Portland.

Je n'avais jamais entendu un cri pareil. Si inhumain, si brut, si dévastateur. Chaque syllabe semblait arracher quelque chose en elle, comme si elle se déchirait de l'intérieur. Une douleur si crue qu'elle en devenait presque palpable, étouffante, comme si elle remplissait toute la pièce.

Quand j'ouvre la porte de la salle de bain, je me fige. Le cauchemar est bien réel.

Tout était saccagé. Le miroir était brisé en mille morceaux, les éclats de verre éparpillés sur le sol comme des étoiles mortes. Des flacons, des serviettes, des objets qu'elle avait pris dans un accès de rage désespérée gisaient à terre. La pièce, normalement froide et immaculée, semblait être le reflet de son esprit en ruine.

Et là, au milieu de ce chaos, Aurélie.

Aurélie. Recroquevillée contre le mur, le visage baigné de larmes, un morceau de miroir tremblant dans sa main. Elle est méconnaissable, perdue dans un gouffre que je ne peux atteindre. Son regard est vide, terrifié, comme si elle n'était plus vraiment là, comme si elle s'était déjà déconnectée de la réalité.

Mon cœur se serre tellement que je sens presque la douleur physique. Je me force à avancer, même si chaque pas semble peser une tonne. Mon souffle se bloque dans ma gorge. Mon cœur bat tellement fort que j'ai l'impression qu'il va exploser.

— Aurélie...

Ma voix meurt dans l'air étouffant de la pièce. Elle ne m'entend pas. Elle ne peut pas m'entendre. Ses doigts serrent l'éclat de verre, et doucement, d'un geste qui semble irréversible, elle l'approche de son poignet.

— Aurélie, non !

Je ne contrôle plus rien. Mes jambes avancent d'elles-mêmes, mes mains se lèvent en l'air comme si je pouvais la calmer, la stopper par un miracle.

— Pose ça. S'il te plaît.

Elle secoue la tête, ses sanglots éclatant avec plus de force, incontrôlables. Ses épaules tremblent, ses lèvres se tordent en un gémissement déchiré.

— Je ne peux plus... Elle gémit, ses mots entrecoupés de sanglots qui la secouent. Je ne peux plus le supporter... Je veux que ça s'arrête...

Elle serre le morceau de verre, et cette vision me terrifie. Je la vois glisser, s'abandonner au bord du gouffre, prête à sauter. Elle veut tout arrêter. Elle veut disparaître.

— Non, Aurélie. Tu ne peux pas. Pas comme ça. Ma voix se brise. Regarde-moi.

Mais elle ne le fait pas. Elle est trop loin, son esprit enfermé dans un abîme où je ne peux pas la suivre. Ses mains tremblent plus fort, et le morceau de verre s'approche dangereusement de sa peau, juste au-dessus de ses veines. Mon cœur se compresse si fort que la douleur me prend à la gorge.

— Aurélie, je t'en supplie.

Mes mots sortent dans un souffle étranglé, désespéré. Je m'avance lentement, mes mains levées, prêtes à la retenir, à la sauver.

PURSUED [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant