Chapitre 22. ⚠✔️

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Attention. Ce chapitre va traiter d'un sujet délicat. 

Rien de gore.

Rien de choquant.

Tu peux lire, sans être traumastisé.e à vie.

Fait juste attention à ce que tu lis.

Tentative de suicide :  acte intentionnel posé par une personne dans le but de se suicider mais qui n'aboutit pas à la mort. A pour synonyme de « parasuicide »

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Le silence. Le vide.

Je suis tellement fatiguée.

Chaque parcelle de mon corps hurle d'épuisement, mais je n'ai plus la force de bouger. C'est comme si je me noyais dans une mer sans fin, engloutie par un poids que je ne peux plus supporter.

Liam a demandé à Hugo de m'amener dans cette chambre. "Plus de confort," a-t-il dit. Je devrais rire, mais rien en moi ne répond. Juste cette lassitude sourde, cette sensation d'étouffement qui ne me quitte plus. Les vêtements, propres et neufs, sentent encore la chaleur du sèche-linge. Un mot à côté, griffonné à la va-vite : "Je sais que tu me hais, mais prends-les." Comme si ça changeait quelque chose.

Conclusion ? Je n'avais pas le choix à vrai dire, Hugo a attendu que je les mette pour sortir de la chambre. Je me suis habillée, sans aucune pudeur. À quoi bon ? Tout le monde ici a déjà vu plus que je n'aurais jamais voulu montrer. Le poids du regard de Hugo n'avait même plus d'importance.

Et maintenant, je suis seule.

Une fois de plus.

Les secondes s'écoulent, lourdes comme des siècles. Chaque tic de l'horloge est une enclume qui s'abat sur mon esprit. Le toc est le coup de grâce qui me maintient clouée au sol. Chaque jour est une répétition du précédent. Chaque souffle est une torture lente, un poison insidieux qui me ronge de l'intérieur. Je suis prise au piège dans cette spirale, et je ne peux plus en sortir.

J'ai comme une sensation de déjà vu, jours après jours.

Un mal-être.

Une souffrance en moi que je ne saurais expliquer.

La haine me ronge de jour en jour.

Je ne sais pas.

Elle est si forte, qu'avec le temps, je ne pense qu'à elle. Elle me détruit intérieurement jusqu'à ce que je sois persuadée d'être perdue à jamais dans le noir d'une solitude angoissante et désespérée.

Le temps passe et rien ne change. Jour après jour je me détruis et je sens que mon corps faiblit. Tout est sans doute ma faute, j'ai dû faire quelque chose de mal pour que le destin m'en veuille autant, pour qu'il s'acharne autant sur moi.

Je suis, sans doute, résignée à vivre ainsi. Je sais que je ne le supporterais pas. A quoi bon souffrir davantage.

Je n'en peux plus, je suis à bout de forces.

J'ai mal.

Terriblement mal.

J'en pleure tous les jours, car finalement, je crois savoir que je ne m'en sortirais jamais. Je voulais juste... cesser d'exister. Je souhaite juste m'enfuir et surtout, surtout, cette peur terrible, cette angoisse irraisonnée.

Mes mains tremblent alors qu'ils tiennent ma délivrance entre leurs doigts. Les ciseaux proches de ma poitrine sont fixés sans honte sur ma peine. Il suffirait juste que j'appuie pour mettre à exécution ce qui, jusque-là, était resté dans un coin de ma tête, à l'état de fantasme presque...

PURSUED [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant