Chapitre 4. ✔️

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Faible. C'est le seul mot qui me vient à l'esprit. Un qualificatif aussi sec que ma bouche. Je ne bouge plus, je ne mange plus, je ne bois plus. Ma gorge, en feu, implore une goutte d'eau, mais tout ce que j'ai, c'est ma salive qui ne fait qu'aggraver la sensation de sécheresse.

— Laissez-moi partir, murmuré-je, la voix brisée.

Je ne le regarde même plus en le disant. L'homme assis en face de moi continue d'affûter son couteau sur le bord de la table, son regard vacant comme si je n'existais pas. Ce détachement... c'est insupportable. J'ai juste un peu regardé ce qui ne me regardait pas, officieusement du moins. Je déteste qu'il me traite comme une simple chose, un objet ignoré. Je deviens cette marionnette immobile, mes orteils bougent parfois pour éviter l'engourdissement, mais c'est tout. À quoi bon parler ? Personne ne m'écoute.

— Je pourrais au moins avoir de l'eau ? susurré-je la gorge sèche. J'ai soif.

J'ai la tête baissée et regarde mon ventre qui réclame. Ma supplication semble le toucher à peine.

Pas de réponse. Pourtant, je vois du coin de l'œil un sourire étirer ses lèvres. Ce genre de sourire qui te fait monter la bile. Celui qui te donne envie de hurler et de le frapper, mais dont tu sais pertinemment que tu n'as pas la force. Il aime ça. Me voir supplier. Je devrais me taire, me retenir, mais c'est plus fort que moi. Je me raccroche à ces petites choses comme si elles pouvaient encore m'offrir un semblant d'humanité.

— Madame voudrait que je lui apporte de l'eau ? Demande-t-il, sans lever les yeux de son couteau.

Ma gorge brûle. Qu'est-ce que j'attends ? Qu'il ait un éclair de compassion ? C'est ridicule. J'essaie d'imaginer un monde où il pourrait soudain me libérer, mais la réalité me revient, brutale.

— C'est ce que je viens de dire. Merci de le répéter. Du coup, je peux en avoir ?

Son sourire s'élargit, cruel. Il finit par planter le couteau dans la table dans un claquement sourd, puis se lève. Doucement. Il s'avance vers moi, avec cette lenteur calculée, comme un prédateur qui prend son temps, savourant l'instant. Ses mouvements sont précis, presque nonchalants, mais il y a une intensité dans ses gestes qui me fait frissonner. Son regard ne me quitte pas, perçant, froid.

— Le robinet n'est pas de ce côté, dis-je en tentant maladroitement de détendre l'atmosphère.

Il ignore ma tentative d'humour. Un instant plus tard, je sens la lame d'un couteau appuyée contre ma gorge, glacée, coupante. Mon souffle se bloque, ma respiration devient plus erratique. Mon cœur s'emballe. Je n'ose pas bouger. Je sais qu'un simple faux mouvement suffirait à trancher ma peau.

Il s'approche encore, son souffle chaud dans mes cheveux, oppressant. Mon corps se fige, mes muscles sont tétanisés par l'angoisse. Chaque seconde semble s'étirer, chaque battement de cœur résonne dans mes tempes. Son pouce effleure ma veine jugulaire, traçant un chemin sur ma peau. Je ferme les yeux, espérant que cela suffise à échapper à cette sensation d'étouffement.

— Tu bavardes trop à mon goût, murmure-t-il à mon oreille, la voix basse et moqueuse.

Sa main glisse doucement le long de ma joue. Un contact léger, presque tendre, mais qui me dégoûte profondément. Je détourne vivement la tête, mais cela ne fait que renforcer son emprise. Il replace une mèche de cheveux derrière mon oreille, ses doigts caressant ma peau comme si j'étais un jouet qu'il prenait plaisir à manipuler. Il joue avec moi, comme un enfant cruel s'amuserait avec un insecte.

— Te rappelles-tu ce moment Aurélie ? souffle-t-il.

Je tente de bouger, de m'écarter, mais la pression de la lame contre ma gorge me cloue sur place. Un frisson d'horreur parcourt mon dos.

PURSUED [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant