PURSUED [terminée]

Chapitre 7. ✔️

Je sens une présence derrière moi. Cette sensation familière d'être observée m'envahit. L'air dans la pièce change, devient lourd, oppressant, et mon corps se tend instinctivement. Mes muscles sont tendus, prêts à réagir. Respire. Ne panique pas.

Le peu d'heures de sommeil que j'ai réussi à avoir n'ont pas été totalement réparatrice. Dormir sur du béton n'est rien de confortable.

La porte s'ouvre dans un grincement insidieux, brisant la barrière de mes pensées. J'avale ma salive, ma gorge sèche, et je n'ose pas me retourner. Chaque pas qui s'approche de moi fait vibrer le sol sous mes pieds, et je comprends que ma seule issue est de le distraire. Une seule manière de le faire. Et je vais détester ça. Mais à cet instant, je suis prête à tout.

Il passe devant moi, attrape un objet que je n'identifie pas, et je vois enfin son visage. Ce n'est pas Liam, mais un autre. Plus jeune, plus brutal, avec une arrogance que je n'ai pas encore vue chez eux. Une voix s'élève derrière moi, glaciale, coupante comme un couteau :

— J'avoue que te punir serait un plaisir, ma chère, mais te frapper à mort serait trop facile. Austin s'en chargera. Je préfère garder mes mains propres, cette fois.

Je ne me retourne pas, je fixe le jeune homme devant moi. Son piercing nasale scintille sous la lumière faible, ses cheveux châtains mal attachés dans un chignon. Son regard est froid, sans pitié. Il ne sourit pas. La simple lueur dans ses yeux suffi de justifier ce plaisir malsain à jouer avec moi. Ses bras tatoués et sa barbe naissante lui donnent un air dangereux.

Mon regard dérive vers Liam, adossé contre le mur, observant la scène avec une neutralité troublante. Ses yeux sont perçants, froids, comme s'il attendait que je fasse un faux pas.

— Voyons voir ce que la police t'a offert en entraînement.

Je n'ai pas le temps de réagir. Mon corps est projeté au sol, mon bras tordu dans mon dos. La douleur est immédiate, suffocante. Quand je tente de lever la tête, un pied appuie sur le côté de mon visage, me plaquant au sol comme un vulgaire animal. Je ne suis qu'un corps sans défense, à leur merci. La douleur dans ma poitrine monte, je tente de respirer, mais ma tête est remplie d'un bourdonnement incessant. Lève-toi. Lève-toi maintenant.

Une voix surgit, aussi tranchante que les coups :

— Tu es frustrée, perdue, faible.

Austin s'est rapproché. Son genou touche presque le sol, son visage à quelques centimètres du mien. Je sens son souffle. Le pied se retire, mais Liam s'avance et saisit mon menton avec une fermeté glacée. Il relève mon visage, me forçant à le regarder dans les yeux.

— Tu veux me tuer, hein ? Mais pas aujourd'hui, mon sucre d'orge. Si Austin t'a mise à terre en cinq secondes, tu n'imagines pas à quel point je suis pire.

Un ricanement meurt dans ma gorge, remplacé par une réplique teintée de sarcasme :

— Tu n'es pas un peu vantard le narcissique ?

Sa main quitte mon menton et il éclate de rire, se redressant. Puis une main me saisit brutalement par les cheveux, m'arrachant un cri que je m'efforce de contenir. Mon visage est projeté sur le côté lorsqu'un poing percute ma joue avec une force qui fait éclater des étoiles devant mes yeux. Une chevalière marquant ma peau brûlée par le choc. Je tombe à terre comme une marionnette brisée.

— Je ne pense pas que tu sois à la taille de mes attentes Aurélie.

Il sourit, fier de lui, et je l'observe en silence, ma vision trouble et mes membres tremblants. Je tente de me lever, chaque mouvement un supplice.