24 décembre 1994 - 22 heures.
Portland.+++++
Steeve Jobs, un jour, a dit : « Votre temps est limité. »
La vie est un gigantesque merdier ; on ne peut rien n'y faire. Il n'y a pas de solution ni même de remède miracle. Parfois, la douleur s'abat sur nous, quand on s'y attend le moins.
On a toujours l'impression que tout est contrôlé pour s'empêcher d'oublier et finalement, on se rend compte que malgré tout le temps qui s'est écoulé, ça fait toujours aussi mal d'en parler. On aimerait pouvoir dire « ça ne m'a pas fait mal ». Mais rien ne change et tout se répète.
En 1994, dans la nuit froide et glacée : un drame a eu lieu. Une famille venait de rentrer chez elle pour aller se coucher comme tous les habitants de la ville. La veille de Noël s'était parfaitement bien passée pour cette famille. Même le temps qui passe n'arrive pas à nous faire oublier.
— S'il vous plaît ne leur faites pas de mal, supplie la mère, agenouillée au sol.
Un corps était étendu à côté d'elle : celui du père. Le sang recouvrait presque toute la chair de l'homme : il n'était presque plus reconnaissable. On voyait, cependant, distinctement une marque sur la gorge de celui-ci. C'en était écœurant à regarder.
Leurs enfants avaient assisté à cette horrible scène, malgré leurs tentatives de cacher leurs yeux. Les meurtriers les forçaient à jauger la tragédie. L'odeur du sang parvenait à leurs narines et les larmes aveuglaient leurs yeux.
Aucun membre de la famille ne pouvait distinguer le visage des tueurs assoiffés de sang. Ils portaient une cagoule ; impossible de déterminer leurs identités. Ils étaient foutus et la mère le savait.
Le plus grand des deux s'était mis derrière la mère et avait positionné un couteau sous sa gorge. Elle arrêta de respirer un court instant et commença à supplier de lui laisser la vie sauve.
Elle savait qu'ils ne la laisseraient jamais repartir avec ses enfants. Elle ouvrit les yeux et regarda son fils et sa fille réunis pour la dernière fois. Comme dans le dernier acte d'une ridicule pièce de théâtre.
Les yeux des enfants étaient remplis de peur, de panique, d'épouvante. Le cœur de la mère battait à la chamade à l'idée de mourir et elle arrivait à peine à respirer.
Son sang se glaça dans ses veines. Sa gorge se noua et son âme disparue quand le couteau trancha sa gorge.
Elle étouffa et tomba à terre en se tenant sa gorge pour éviter de choquer sa progéniture plus qu'elle ne l'était déjà. L'un des enfants se leva tellement vite pour rejoindre sa mère, comme si elle pouvait le sauver. Elle fut cependant retenue par l'un des deux meurtriers. Ses yeux étaient humides, sa bouche tremblait, puis ses bras commencèrent à s'agiter sous l'emprise du choc. Ses larmes coulèrent sur son visage. Elle criait d'horreur et pleurait abondamment. Son cœur était déchiré en mille morceaux.
Deux corps inertes étaient par terre sans vie ; leurs yeux ouverts et leurs corps recouverts de substances rouges, pâteuses. Ils saignaient comme des porcs mal égorgés. Le corps de la mère convulsant dans un dernier râle. Les cadavres furent bougés par les deux hommes afin de les empiler l'un sur l'autre tandis qu'ils se vidaient lentement de leur fluide vital.
— Finis le travail, dit l'un à son acolyte, je prends les gosses avec moi, reprit-il.
Il hocha la tête. Et les deux enfants furent embarqués, tirés de force hors de la maison.
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PURSUED [terminée]
Teen Fiction"Promenons-nous dans les bois, pendant que le loup n'y est pas" Difficilement, fatiguée, j'ouvre mes yeux. Il n'a pas bougé de place. Je suis trop faible et trop désarmée pour faire ou dire quoi que ce soit. Je suis à moitié nue, seuls mes sous-vête...