Epilogue.

16K 560 336
                                    

PDV AURELIE. (OUIIII ELLE EST EN VIE, TU PEUX RESPIRER MAINTENANT ET LIRE EN PAIX)

QUELQUES ANNEES PLUS TARD.

Santa Barbara, Californie.

Je me souviendrai toujours de cette nuit de décembre. La mort de mes parents reste ancrée dans ma mémoire, une ombre éternelle, mais quelque chose a changé. Aujourd'hui, je me sens plus forte, moins vulnérable. Je ne suis plus cette coquille vide qui cherchait désespérément à recoller les morceaux de sa vie.

Quand je me suis réveillée, c'était dans un hôpital. Mes bras, mon ventreétaient recouverts de bandages, et un pansement trônait sur mon crâne. Ladouleur physique, pourtant intense, n'était rien comparée à ce vide intérieur.C'est là que j'ai remarqué Christina, endormie dans un coin de la pièce. Je l'avais presque oubliée, et pourtant, elle était toujours là. Fidèle,silencieuse.

Quelques heures plus tard, on m'a permis de me doucher. J'ai observé mon reflet dans le miroir, cherchant une version de moi-même que je reconnaîtrais. Mais ce corps que je voyais, ce corps marqué, mutilé, me semblait étranger. J'ai voulu m'en débarrasser, arracher cette peau souillée, effacer toute trace des horreurs que j'avais endurées. Même si le personnel médical m'a annoncé que je n'avais pas contracté le VIH, je ne pouvais m'empêcher de penser qu'il y avait quelque chose d'encore plus profond, quelque chose de cassé en moi qui ne guérirait jamais. Ils ont dit que j'avais eu de la chance avec mon artère coupée. Je n'ai jamais compris ce qu'ils voulaient dire par « chance ».

Une fois sortie de cet enfer hospitalier, j'ai cherché le silence, une sorte de refuge pour comprendre ce que je ferais désormais. Mais il n'y avait pas de paix dans ce silence. Juste le bruit incessant des souvenirs qui me hantaient. Je me suis enfermée, coupée du monde, refusant la nourriture, refusant de dormir. Mon esprit se noyait dans les détails sordides des viols, comme si en y plongeant, je pourrais enfin trouver un sens, une explication.

Austin a été arrêté quelques mois plus tard. J'ai dû témoigner contrelui. Il me fixait, ses yeux brûlants de haine, comme s'il voulait me tuer surplace. Mais il ne le pouvait pas. Ce qui m'a pris de court, c'étaitd'apprendre que Logan avait survécu. La nouvelle m'a bouleversée.

Une bénédiction.

Un malheur.

Il était vivant, quelque part. Pourtant, il restait introuvable. Cette incertitude pesait sur moi, comme un nuage noir. Chaque jour, je me demandais s'il reviendrait, s'il finirait par ressurgir de l'ombre.

Et glissé entre toute ces tourments, la crainte de le voir revenir est toujours présente.

Je suis retournée à la police, pensant que je pourrais peut-être retrouver une forme de normalité.

Quand j'ai rencontré le nouveau patron, il m'a souri, heureux de me savoir en vie. Mais je n'ai pas pu accepter son offre de reprendre mon insigne. Au lieu de cela, je lui ai donné ma lettre de démission. Trop de blessures. Trop de cicatrices. Il m'a dit que la porte resterait ouverte si je changeais d'avis, et peu importe le temps que cela prendra, je serai toujours la bienvenue au sein de l'équipe.

Mais je savais que je ne reviendrais pas.

Je ne suis plus jamais revenue.

Je n'ai pas revu Emile depuis ce soir-là... Je crois qu'il est mort. Je mesouviens avoir vu son corps inerte, une balle logée dans son crâne. Maisparfois, dans mes cauchemars, il est toujours là, vivant. Riant. Me défiant. Jeme demande si, un jour, je pourrai vraiment vivre une vie normale.

Avec le temps, j'ai compris que je ne pouvais pas tout affronter seule. Ryan est revenu dans ma vie, lentement, comme une lumière que je n'attendais plus. Je l'avais presque oublié, cet amour que je croyais perdu.

PURSUED [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant