26. Sauvée ?

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-Paola, tu veux bien aller chercher 2 baguettes s'il te plaît ?

-J'y vais !

Je lâche la guirlande que j'ai dans les mains, enjambe les cartons de décorations et arrive à la cuisine.

-Louis termine les décos. Tu n'as besoin de rien d'autre ?

-Non c'est bon mais ne traîne pas on mange dans 20 minutes, j'ai un rendez-vous après.

-D'accord.

J'effectue le chemin en sens inverse et enfile un manteau pour m'enfoncer dans la fraîcheur de décembre. Nous sommes à quelques jours de Noël, mais aussi à la fin du délai de Siéra. Si elle n'a pas de nouvelles d'ici demain soir, elle ira voir la Reine Joxan's. Et je ne sais pas ce qu'il adviendra après. Nous n'avons plus aucune piste, plus aucun indice. Les mages libérés nous ont racontés tout ce qu'ils savaient. Ce qui se rapporte à pas grand-chose pouvant nous aider...

À cause de tous ces événements j'en ai même oublié Jarred et Doréa. Ils ont tous deux disparus de la circulation sans une trace. Le Cercle surveille attentivement les moindres mouvements de la région mais pour l'instant rien ne leur a paru suspect.

Les mains dans les poches, je franchis la porte de la boulangerie. Il n'y a pas grand monde à cette heure-ci, je suis immédiatement servie. Je paye et sors, les baguettes à la main. Le ciel gris ne présage rien de bon. Il pleuvera sûrement en fin d'après-midi.
Je reprends ma route sans prêter attention à la voiture qui s'arrête juste en face de la boulangerie manquant de peu de rentrer dans une poubelle délaissée au bord de la route. Je tourne à l'angle de la rue lorsque la portière claque fortement. Sûrement des gens pressés.

Je m'arrête devant le passage piéton. Un drôle d'éclat m'éblouit, venant de derrière. Je me retourne et, poussée par la curiosité, reviens quelques pas en arrière. J'emprunte la ruelle mais à peine suis-je arrivée à hauteur d'un conteneur, que quelque chose me tombe dessus. Légèrement sonnée, je me masse l'arrière du crâne et lève les yeux. Une ombre agrippée à la gouttière se laisse tomber dans le vide pour atterrir devant moi. Malgré la capuche qui lui cache le visage, je peux aisément deviner qu'il s'agit d'un Ange de la Mort. Mais celui-ci est différent des précédents. Ce n'est ni un des frères Mortalus, ni un faux vampire mais vrai sociopathe, ni un maître de poussière, ni un traître psychopathe, pas même un Ange de la Mort comme les autres. Non, celui-là à l'air différent. Différent dans le sens prêt à tuer pour parvenir à ses fins aussi infimes soient-elles. Le regard étrangement glacial que l'on n'ose pas lever la tête vers lui, sa posture effrayante vous imposant le respect et la soumission. Je n'ai qu'une seule envie : m'enfuir en courant !

Mais il ne perd pas de temps en menace et frappe directement. Mon épaule est largement touchée et une grosse blessure d'où s'écoule un liquide visqueux me fait atrocement souffrir. Du venin. J'écarquille les yeux et me bouche le nez devant l'odeur immonde. Une fumée verdâtre s'échappe de la plaie, les odeurs avec. Poison de merde !

Je vacille légèrement mais agrippant le conteneur derrière moi je parviens à me redresser. Tout en appuyant sur mon bras valide, je me transforme avant de m'élancer. J'esquive le poison brûlant habilement et riposte. Il est hors de question qu'il m'atteigne de nouveau.
Ma magie le touche cependant elle ne l'atteint pas. Il reste stoïque comme s'il n'avait rien senti. Je n'ai pas le temps de me ressaisir que déjà une flaque d'acide s'étale à mes pieds, imprégnant mes bottes grises au passage. Je fais un bond en arrière mais je glisse et finis sur les genoux. Quelle classe !

L'acide s'infiltre à travers ma tenue et brûle ma peau. J'use alors de toutes les techniques que je connais. J'enchaîne différentes tactiques à la suite en essayant même de nouvelles attaques offensives ; ce qui m'a juste permis de ne pas aggraver mes blessures.

 La Magie ArgentéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant