Guerre mondiale d'entre-temps

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La sonnerie retentit enfin. Après que tous les élèves soient partis, excepté Henry, je remarquais dans son ensemble le désordre de la salle... Faire un volcan demande bien plus de matériel que je ne le pensais. Il y a maintenant de la peinture partout, tandis que des masses de papiers et de bouts de cartons s'éparpillent dans la pièce. Il est sûr que le cours n'est plus porté sur "comment faire une carte postale", cette fois-ci. Je suis fatiguée rien que de penser au boulot que ça va être de tout ranger. Peut-être qu'à trois nous irons plus vite...

"Je suis désolée. Me sortit au même moment Mary-Margaret. Je dois aller faire des courses et, au vu du ciel gris et épais qui nous menace, je préfère ne pas perdre de temps.

-Attendez, vous allez quand même pas...

-Si, tu vas devoir ranger la salle de classe sans moi. Mais au moins, tu as Henry, non ?"

Henry acquiesce d'un léger sourire même s'il ne semble pas plus emballé que moi de faire ces tâches ménagères. Je soupire de mécontentement, enfouissant ma tête dans mes bras.

"On se voit à 20h30 chez Granny, Norah ? Tu te sens prête à gérer tout ça ?"

Je me redresse d'un seul coup. Mince, c'est vrai, j'avais proposé un restaurant à Mary-Margaret. J'acquiesce d'un sourire nonchalant quand tout me revient à l'esprit. Elle ne sait pas qu'en plus du ménage et de ce dîner, je dois aussi aller voir Mr. Gold dans sa boutique pour parler de mon "problème" à quitter la ville...
Je m'effondre à nouveau sur la table. J'en ai pas envie... Pas du tout. Vivement la tranquillité à Boston.

Ma tutrice quitta la pièce tandis que mon jeune ami commença le ménage à sa façon, me jetant une boule de papier sur la tête. Je me redresse légèrement et le fixe d'un regard espiègle.

"Ne me cherche pas, Henry." Le prévenais-je sous un ton joueur.

Il répondit par une autre boulette, un grand sourire aux lèvres. Eh bien s'il veut jouer, on va jouer ! Je m'élance au sol pour récolter le plus de papiers possible et vient les compacter en boule avant de les lui lancer. M'imitant aussi, nous finissons tous les deux de chaque côté de la salle, planqués derrière une table à imaginer la plus grande guerre mondiale jamais existé.
Si ces moments pouvaient durer éternellement... Hors, la dernière sonnerie nous rappela à l'ordre. Celle-ci signifiait simplement qu'il n'y avait plus cours et que l'école n'allait pas tarder à fermer. Il nous restait maintenant une bonne demi-heure pour tout ranger, et notre petite bataille n'avait pas arrangé les choses.

"Peut-être devrions-nous nous y mettre..." Suggéra Henry.

Je réponds par un hochement de tête, reprenant mon attitude habituellement sérieuse, et me releva pour commencer à réellement ranger. Henry et moi ramassions toutes les boules de papiers éparpillées dans la salle et les jetions dans la poubelle. Il nous a fallu deux sacs pour contenir le tout. Ensuite, je nettoyais et replaçais les tables récemment utilisées comme "bouclier de défense" lors de notre guerre mondiale, et Henry monta à son tour les chaises. À 10 minutes de la fermeture, c'était bouclé.

Nous sortions de l'établissement les bras et les épaules chargés d'un sac poubelle et de notre sac de cours, fatigués et en même temps heureux d'avoir fini. C'était au moins le cas pour Henry. J'avais, pour ma part, encore plusieurs heures d'activités qui m'attendaient. Je sens mon énergie baisser en flèches rien que d'y penser. 

"Laisse-moi ça. Me lance Henry en m'empoignant déjà l'un des sacs des mains.Tu dois te rendre chez Granny, non ? Alors vas-y, je m'occupe des sacs.

 -Tu es sûr de pouvoir y arriver seul ? 

 -J'ai pas 5 ans, Norah. Laisse-moi ma dignité d'homme et accepte que je me comporte en gentleman." 

L'expression qu'il utilisa comme excuse me fît rire. Je ne le qualifierais pas encore d'homme à part entière mais je n'en dirais pas plus à ce sujet, pas à haute voix en tout cas. Partons du fait qu'il ait la gentillesse de me rendre ce service. 

"Merci." Rétorquais-je en ébouriffant ses fins cheveux bruns avant de lui laisser le reste de la charge.

Je pourrais lui préciser mon petit détour à la boutique de Mr. Gold, mais ce serait l'inquiéter pour rien. L'idée d'y retourner ne me plaît pas plus qu'à lui. Si j'avais eu le choix, je n'irais pas, seulement les solutions commencent à manquer... Il est le seul capable de m'aider. 

***

La porte claquait, la cloche retînt. Combien de fois cette scène devra-elle se reproduire ? Je souffle longuement et m'approche de comptoir. 

"Mr. Gold..." feignais-je à dire alors que je me doutais déjà bien qu'il m'attendait, planqué dans son arrière salle à réfléchir à je ne sais quelle affaire.

Il arriva finalement quelques secondes après et afficha un immense sourire quand son regard croisa le mien. Il ne croit tout de même pas que je vais avaler une nouvelle histoire de "je ne pensais pas te voir ici" ?

"Norah ! Je ne pensais pas... Commence-t-il d'une voix éclaircie, et visiblement forcée.

 -Arrêtez votre comédie. Il est évident que notre rencontre lors des discours du prochain shérif de la ville n'était un hasard. Rien ne semble jamais l'être avec vous..." 

Je ne cherche plus à parler au dirigeant de cette boutique d'antiquité, non, je parle bien à Rumplestiltskin, l'homme de la forêt enchantée, même si j'en pense le nom bien étrange. Il stoppa ses allures faussement étonnés et vînt se placer calmement en face de moi. Quand son masque tombe, c'en est presque effrayant. Je rêve où son regard vient de virer au noir alors que son sourire figure plus sadique que jamais ?.. Est-ce donc à cette personne que j'ai réellement affaire ? 

"Tu as raison, Norah. Plus de mensonges entre nous. Reprit-il gravement. Alors, dis-moi, très chère, que viens-tu faire ici ? 

-Aidez-moi à quitter la ville." 

Pourquoi ai-je une vague impression de déjà-vu ? 

Il ria d'un rire qui me fît frémir, un des rares qui pourrait nous faire baisser les bras à tout moment, qui nous ferait perdre de vue tout objectif... Je me mords la lèvre inférieure en redoutant la suite. 

"Pourquoi ferais-je cela alors que tu m'aies plus utile ici ? Tu n'es pas très logique... 

 -Vous avez besoin de moi parce que je n'ai pas rempli mes parts de notre marché ! C'est pour cela que vous m'avez emmené ici, non ? Je ne devais pas faire partie de cette ville et pourtant m'y voilà, à cause de vous ! Vous vouliez que je maintienne le marché, alors maintenant, je viens vous demander mes parts." 

Je crois avoir atteint un point sur lequel nous pouvons discuter. Mr. Gold était d'un seul coup plus à l'écoute, surtout quand il fût question du marché. 

"Tu veux t'acquitter du marché ? Demande-t-il confirmation.

 -Ce n'est qu'ainsi que vous me laisserez partir tranquille et que je pourrais enfin quitter la ville. Laissez-moi régler mes dettes, quelles qu'elles soient.

-Si seulement c'était aussi simple, Norah..." 


Once Upon A Time - MalédictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant