Once Upon A Time - Malédiction

Château de bois

"Attends. Pause."

Je me redresse et m'écarte de quelques pas du trou qu'avait formé Henry, là où normalement se trouvait, caché sous un tas de sable, un grand bouquin aux écritures dorées.

"Tu as, si j'ai bien compris, planqué le livre avec toutes les histoires et les vraies identités de chaque habitant de Storybrooke, notre seule preuve actuelle d'une possible malédiction, dans un parc... Et on te l'a volé ?

-Oui, je suis sûre que ma mère est derrière tout ça !

-Non mais... Henry, tu as caché un livre sous un château de bois pour enfant. N'importe qui aurait pu te le voler. Qui sait, peut-être qu'un enfant l'a découvert par hasard et l'a ramené chez lui."

Il secoua vivement la tête de droite à gauche en se relevant à son tour.

"Impossible, rétorqua-t-il, personne ne vient jamais ici. Tous les parents pensent que cet endroit est dangereux... Ils ne voient qu'une pile de bouts de bois prêts à s'écrouler sous leurs précieux enfants à tout moment.

-C'est un peu le cas, maintenant..."

Henry s'approcha d'une des tours du château et vînt donner un coup de pied dedans. Celle-ci fléchit à la seconde, manquant de s'effondrer de tout son long. Il se tourna vers moi, les mains plongées dans ses poches, tête penchée en direction du sol.

"Il va falloir nous trouver un autre endroit..."

Le parc tombait en ruine, il était évident que plus personne ne viendrait jamais ici, même pas le plus têtu des petits garçons. Et j'avoue que ça me rend triste de penser que nos meilleurs moments se sont passés ici, en plus de l'école.

"Peut-être, proposais-je, que ta mère pourrait le faire réparer ?

-Quoi, tu rigoles ? Jamais elle n'acceptera ! Pour elle, ce château de bois ne vaut pas le coup d'être sauvé. Elle serait d'ailleurs bien contente de le voir dans cet état, ça lui donnerait une bonne raison de s'en débarrasser !

-Ne dis pas ça ! Tu ne sais pas ce qu'elle pense, au fond... Peut-être peux-tu tenter..."

Alors que je nous pensais seuls, j'entendis au loin une porte de voiture claquer. Des pas se rapprochaient dans notre direction. Je ne connais qu'une seule personne avec ce genre de talons aiguilles...

"Henry, je savais que je trouverais ici. Lança la jeune femme au bord du sable, ne préférant s'engager plus loin.

-Maman ?"

Henry paraissait surpris de voir Regina s'aventurer jusqu'ici, ne l'ayant fait que très rarement depuis qu'il prit l'habitude de venir. Je ne me sentis bizarrement pas très à ma place entre cette discussion mère et fils. L'atmosphère semblait lourde avec Henry qui ne voulait voir sa mère, elle qui aurait préféré ne pas me voir ici et moi... qui partage le même sentiment.
Mme. le maire n'aperçût qu'après le désastre du château avec tout d'abord un fin sourire aux lèvres qui se dessinait consciencieusement sur son visage pendant une semi-seconde qu'Henry et moi avions très bien remarqué. Ensuite, son apparence de mère et de maire reprirent le dessus.

"Henry, le parc a été détruit par la tempête, tu ne peux plus y aller, c'est trop dangereux."

Il jeta un regard dans ma direction et je l'encourageai par un signe de tête de suivre mon conseil, en espérant que Regina soit assez ouverte pour écouter sa demande.

"Maman... Reprit alors Henry, je tenais beaucoup à ce château... Tu pourrais pas le faire reconstruire ?"

Remarquez l'étonnement de la reine face à cette soudaine demande. Je me souviens bien que Regina avait toujours voulu que son fils "ait tout ce qu'il souhaitait", mais jamais il n'a tenu à en abuser. Je pense que c'est bien la première fois qu'Henry lui fait une demande qui lui tient réellement à cœur. Je me maintiens à l'écart, sondant la réponse du maire.

"Tu... tu me demandes de reconstruire ce parc ? Réagit-t-elle alors qu'apparût un doux sourire sur son visage. Je... Bien sûr. Si tu veux, je construirais un nouveau parc avec tout ce que les enfants peuvent souhaiter ! Tu pourras inviter tes amis et vous pourrez jouer en sécurité ! 

-Non, attends, Maman. Je demande juste que tu reconstruises le château de bois...

-Ce château est vieux et peu attirant. Ne souhaites-tu pas quelque chose de neuf ?

-Je m'en fiche, Maman, je veux le récupérer comme il était avant, avec toutes les pièces."

Le ton dont il dit sa phrase laissa penser qu'il ne parlait pas seulement du château, mais aussi de ce qu'il se trouvait en dessous. Comme lui, je cherchai une faille dans l'expression de Regina. Avait-elle oui ou non compris ce sous-entendu ?

"Je ferais ce que tu veux, mon chéri." Répondit-elle niaisement.

Henry se tourna à nouveau vers moi en plissant les sourcils. Je répondis par un bref haussement d'épaules, jetant un dernier regard au creux laissé dans le sable, avant de rejoindre la terre ferme avec lui. Nous n'avions plus aucune raison de rester ici, en tout cas aucune qui puisse aller à Regina. Elle prit par l'épaule son fils qu'elle serra contre elle avec joie.

"Je suis désolée, Norah, je ne vais pas pouvoir te laisser Henry aujourd'hui. Il a un rendez-vous chez le Dr. Hopper.

-Encore ? Souffla Henry, se façonnant une petite moue adorable qui m'échappa un léger sourire.

-Oui, j'ai pris un autre rendez-vous. Et puis, nous pourrons parler du nouveau parc de tes rêves, tous les deux."

Sans que Regina ne l'aperçoive, il leva les yeux aux ciels en me suppliant du regard de ne pas me laisser seule. Or, j'étais très mal placée pour m'interposer entre la reine et ses désirs. Impuissante, je ne fis qu'acquiescer de haut en bas, mentant sur d'autres projets en cours que je dois terminer. Je plains tout de même Henry de devoir supporter pendant une heure les discours du Dr. Hopper sur ce qu'il doit croire ou ne pas croire. Si seulement ce psychologue savait de quoi il en retournait... Il ferait moins le malin avec ses diplômes de psychologie et de sciences humaines.

Une fois seule au milieu du port, avec en vrai projet une bonne journée de repos que je me dis méritée, je m'allongeai sur un muret au bord de l'eau pour contempler le ciel. Oserais-je dire que tout va pour le mieux ?

"Tout va..."

La sonnerie de mon téléphone me coupa. Non, je n'allais tout de même pas être dérangée au moment où je pensais avoir la paix ? Je décroche, agacée.

"Hum... Allo ?

-Norah, c'est Emma. Tu te souviens de la promesse que tu m'as faite ce matin ?

-Ben, dans les faits, j'ai rien promis mais...

-C'est le moment de commencer l'enquête. Rejoins-moi devant l'hôtel dans 15 minutes. Oh et, réfléchis déjà aux meilleurs coins de la ville à visiter car aujourd'hui tu vas jouer au guide."

Et nous repartons...