Je ne sais pas ce qui m'avait pris de proposer une telle chose à Mary-Margaret. Personne ne peut quitter la ville sans que quelque chose de grave ne lui arrive. Qu'est-ce qui me faisait penser qu'avec moi, tout irait bien ? Je suis à peine sûre de survivre à ce départ ! À cause de cette erreur, j'ai éveillé des questions à ma tutrice qui m'a vu lâchement partir lors de la sonnerie, justifiant des feuilles à rendre avant le début des cours. Une fois la tâche effectuée, je sortis de l'établissement pour rentrer à pieds jusqu'à chez moi, me sentant plus stupide que jamais. J'espère que Mary-Margaret ne l'a pas pris au sérieux. Être séparée d'elle me fait évidemment mal, mais je ne supporterais pas qu'elle soit blessée d'une quelconque manière en quittant la ville, même si cela partait d'une bonne intention, au départ. Elle semble déjà avoir assez de problèmes...
Je marchais avec lenteur, la tête baissée, pensive et agacée, lorsqu'une portière s'ouvrit brusquement sur moi, frappant mon épaule au passage. Un homme en sortit, se précipitant pour s'excuser. Je reconnus le prince charmant de ma tutrice. Enfin... Dans le livre de conte, c'est le cas.
"Norah ! S'exclama-t-il en s'approchant. Désolé, je ne t'avais pas vu... Je... Ça va ?"
Ma main était portée à l'épaule heurtée mais la douleur disparût bien vite lorsque je réalisais qui se tenait en face de moi.
"Comment connaissez-vous mon nom ? Questionnais-je, sans réfléchir à sa question.
-Oh... Mary-Margaret m'a parlé de toi. Je t'ai déjà vu avec elle lorsque vous rentriez ensemble du travail."
Je hochai lentement la tête, d'un air pensif. Le claquement de sa porte me fît réagir et revenir sur Terre, réalisant que David commençait à s'éloigner de moi, d'un signe de main.
"Bien... Désolée encore. Je te laisse, je dois me rendre à la SPA."
Le problème même de Mary-Margaret se trouvait en face de moi il n'y avait même pas une seconde, comment pouvais-je laisser passer une chance pareille ? Il est la personne que je voulais exactement rencontrer. Qui prendra soin d'elle lorsque je serais partie ? Emma, j'en suis sûre, mais David... Il est son grand amour. Maudit ou non, je veux qu'il entende ce que j'ai à lui dire avant que je ne quitte Storybrooke, peut-être pour toujours. On ne sait ce qui peut arriver.
"Attendez !" Lançais-je alors en imitant les quelques pas qu'il venait d'effectuer.
Il se tourna avec perplexité vers moi. Je devinais dans son regard qu'il m'appréciait autant qu'il me craignait. Après tout, qui sait quelles questions je pouvais lui poser ? Au dépend de ce que ma tutrice m'avait dit sur son compte...
"Est-ce que... tout va bien avec Mary-Margaret ?"
Il sourit, mais je devinais que c'était un sourire gêné, angoissé. Son regard dévia sur le côté, il fronça les sourcils puis se stabilisa, plongeant ses mains dans ses poches.
"Oui. Pourquoi ça n'irait pas ?
-Oh, je ne sais pas... Elle ne semblait pas très bien ce matin. Vous devriez peut-être aller la voir... Une jeune femme blonde est venue là voir. Elle était en colère contre elle et je ne sais pas pourquoi."
Je le voyais pâlir. Il n'était donc pas au courant...
"C'est votre femme ?" Ajoutais-je sous la forme d'une question.
Ses yeux déviaient à nouveau vers le sol et il croisa ses bras. Je touchais le point sensible de l'histoire. Celui qui séparait le couple naissant. C'est sur que sans elle... tout aurait été plus simple. Pourtant elle-même ne sait pas qu'elle n'est qu'un pion. Je n'attendais pas de réponse spéciale de la part du prince puisque je connaissais déjà la réponse. Le problème, c'est qu'il n'était pas non plus ignorant lorsqu'il me voyait afficher un sourire naïf.,
« Je suppose que tu le sais, déjà. » Déduisit-il en affichant un air plus sérieux.
Je crispai ma mâchoire. Plus besoin de faire semblant, je suppose.
« C'est vrai... » Avouais-je, une moue triste affichée au visage, comme le fait Henry lorsqu'il doit se faire pardonner quelque chose. Habituellement, ça marche.
« Qu'est-ce que tu veux ?
-Rien de mal. Je souhaite juste que Mary-Margaret soit heureuse... Elle est amoureuse de vous, vous savez ?
-Moi aussi, enfin... Je... Il souffla. C'est compliqué. »
J'y allais peut-être un peu fort. Je sais très bien, au fond, qu'il l'aime. La malédiction de Regina embrouille ses esprits et il pense en aimer une autre alors que ce n'est pas le cas. Blanche-Neige est son véritable amour. On ne sépare pas un véritable amour, ainsi. Je ne dois pas m'en faire... Toute cette histoire va passer et ils se retrouveront. Ils se retrouvent toujours.
"Je suis désolée. Regrettais-je. Je ne voulais pas vous mettre mal à l'aise. C'est juste que... Je pars bientôt à Boston et je m'inquiète pour elle. Je souhaite juste qu'elle soit heureuse. Elle mérite de l'être."
Il me sourit en acquiesçant et détendit ses épaules.
"Oui, tu as raison. Je ne souhaite pas plus la faire souffrir que toi. Tu peux partir tranquille, il ne lui arrivera rien."
Sa parole me réchauffa le cœur. Il était sincère et sensible quant au bonheur de Mary-Margaret. Je sais bien qu'une fois la malédiction levée, il ne pensera peut-être même plus à ce moment et reprendra sa vie de couple de conte de fées, comme si rien ne s'était passé. Cependant, savoir que je peux compter sur le David Nolan maudit me retire un poids des épaules. Regina ne sortira pas vainqueur de cette manche-là... C'est ce qui compte.
"Merci." Répondis-je d'un sourire gratifiant, le laissant prendre son chemin jusqu'à la SPA.
Voici une étape de passée. Je n'ai plus qu'à finir de préparer mes affaires et tenir au courant les personnes auxquelles je tiens le plus que le jour J arrive. Ils seront tristes que je parte, mais heureux que j'avance et que j'aille faire de grandes études. Il me souhaiteront bon courage et tout se passera sans désagrément.
J'arrivai à la maison. Comme je m'y attendais, personne n'était présent. Je déposais mon sac, ma veste et me rendis dans ma chambre pour conclure les dernières affaires. Mary-Margaret a pu s'arranger avec la banque pour l'argent que j'ai économisé, désormais placé dans une jolie petite carte de crédit. Cette dernière se déverrouillera dès mon premier paiement : à Boston ! Je devrais être heureuse, comme n'importe quelle jeune fille, prête à quitter le cocon pour faire sa vie d'adulte. Et puis, comme n'importe quelle jeune fille, j'angoisserais de ce nouveau départ où je serais seule face au monde. Par contre, je suis la seule et l'unique à angoisser de laisser ma vie à la sortie de Storybrooke à cause d'une malédiction lancée par la Méchante Reine. Ah ça, il n'y en aura pas deux comme moi...
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Once Upon A Time - Malédiction
Fanfiction"-Tu crois que tous les personnages de ce livre sont ici, à Storybrooke ? -Oui j'en suis sûr. -Imaginons que cela soit vrai... Qui suis-je alors dans ce livre ? -Et bien... -Et bien quoi ? -Tu es la seule à ne pas être dedans..." _________...