Chapitre quatrième.

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 Serrant mon petit corps afin que je ne lui échappe pas, il tomba de notre perchoir. Enfin le plus juste c'était de dire que nous tombâmes. L'impacte de nos deux corps par terre se rapprochait, la fin de nos deux vies par la même occasion. Je fermais les yeux, sachant ma dernière heure arrivée dans les mains de ce bel apollon que je détestais tant. L'air qui nous effleurait dans notre chute était tempéré et légèrement humide. Le choc se fit sentir, mais la mort n'arriva pas. J'ouvris les yeux, étonnée de respirer encore. Seth était bel et bien là, droit après une chute d'une trentaine de mètres. En effet j'avais élu domicile pour me reposer sur un Pin sylvestre, très haut et pouvant atteindre les 40 mètres, ce n'est que vers le haut que le feuillage se mettait à pousser. Enfin bref nous étions vivant après cette chute faramineuse et je n'avais qu'une seule envie, qu'il soit mort ! Comment avait-il put me retrouver sans odorat, ni vision, ni rien du tout ? Il faudra vraiment qu'un jour j'en apprenne plus sur les modificateurs. Sachant que ma galère allait recommencer, je me mettais à le picorer de mon bec tranchant, très efficace dans le dépeçage de la proie. Le bec des faucons n'est pas là que pour faire joli, nous sommes des rapaces et comme tout bon rapace qui se respecte notre bec est tranchant à souhait afin de pouvoir couper rapidement la chair de nos victimes, enfin des cadavres. Un peu lugubre tout ça, mais pourtant c'est comme les humains avec leur steak. Toujours dans l'optique de le faire me lâcher tout en lui faisant mal je continuais à la déchiqueter même après que son sang ait repeint mon bec. Pourquoi ? Parce qu'il m'a fait la même en me trahissant. Bien sur le fait que je le mettais en charpie, avec une joie non dissimulée, sa pauvre main le fit réagir. Il était humain après tout.- Mary arrête toute de suite ! Dit-il à mon adresse Que j'arrête ? Mais je venais à peine de commencer mon cher. Et je continuais à arracher sa chaire, creusant un trou dans sa main que j'élargissais.- Puisque c'est comme ça, tu l'auras voulue ! Je le regardais un instant ne voyant pas où il voulait en venir. Il détacha un élastique que je reconnu comme « antistress » de son poignet. Se penchant aux racines d'un arbre, il prit de la mousse en recouvrit mon bec et saucissonna-le tout autour à l'aide du caoutchouc. Et voilà comment on en est réduit à l'état d'un faible petit oiseau. Je retentais tout de même de le blesser mais c'était sans compter sur cette chose verte qui recouvrait mon bec en rendant mon attaque aussi douce qu'une simple caresse. Je le détestais ! C'était officiel ! Enfin depuis le temps que je le dit aussi. Le silence pesant et mon envie de le tuer dominante furent coupés court par un Seth qui s'évertuait à briser cette tension plus que présente entres nous :- L'élastique c'est pour se contrôler, ça évite de muter devant des gens par exemple. Je lui assenais un bon coup sur la blessure que je venais de lui faire, exprimant clairement mon envie qu'il se taise. Non mais ! En premier il fait les jolies cœurs, en deuxième il me poursuit, en troisième il m'aide puis en quatrième il me trahie pour finir par me faire la conversation comme si on était de vieux amis ! Il avait fumé quoi ? Est-ce que devenir loup-garou rendait totalement débile les gens ou c'est juste lui qui a perdu la faculté de réfléchir ? S'il la jamais eu un jour, ne pus-je m'empêcher de penser. Arrivant à une maison que je ne connaissais pas mais dans le même genre que celle de Sam et Emily, en bois. A la différence près que celle-ci était un peu plus grande, plus jolie et plus moderne aussi. A l'inverse de celle d'Emily, elle faisait moins « la petite maison dans la praire ».Ce téléfilm mais quel arnaque je vous jure ! Ces personnes niaises me donnaient envie de gerber car elles ne reflétaient jamais la réalité. Le pur mensonge tout comme Candy. Etait-ce la mode des feuilletons stupides à l'époque ? Oui, à mon plus grand malheur et à ceux qui étaient dans le même genre que moi. Dans cette maison il me fit monter à l'étage dans une chambre de garçon en désordre, qui apparemment lui appartenait. Il vérifia et ferma toutes les issues possibles afin que je ne m'échappe pas encore une fois.- Je vais te chercher des vêtements et tu te retransformes, ok ? Il croyait réellement que j'allais me mettre à nue devant lui ? Jamais ! Qu'il le sache, jamais je ne me métrerais à nue devant cet homme. De mon état d'oiseau coincé dans les mains d'un mec dépassant les quarante degrés, et bien oui je suffoquais, je lui fis pourtant non de la tête. Il comprit parfaitement mon signe.- Mais tu vas t'épuiser sous cette forme d'oiseau ! Je le frappais violemment : c'est de sa faute ! Puis, refis le signe négatif avec ma tête. Il soupira et partit, toujours avec moi dans sa main, vers ce qui semblait être une cuisine. Dans cette pièce à la décoration recherchée se trouvait une cage servant d'ornement. Utilisée comme fourre-tout, il l'ouvrit de sa main libre et secoua l'objet de façon précipitée pour le vider de ce qui se trouvait à l'intérieur. Puis, une fois la cage vide et sa vérification terminée, il m'y fit entrer de force et ferma précipitamment la porte pour ne pas que je n'en sorte. En effet monsieur avait veillé cette fois à ce que je ne m'échappe point. Les barreaux, la fermeture, la solidité. Bref tout y était passé. Il avait aussi enlevé l'élastique qui retenait mon bec fermé. Une fois celui-ci libéré je m'empressais de lui faire savoir mon mécontentement par des « Ka–Yak Ka-Yak » sonorisant Ainsi que de très jolie « Kek kek kek » précipités comme était capable de le faire les faucons. Face à mon dialogue strident, très peu sympathique à entendre d'oreilles humaines et, surdéveloppées qui plus est, il s'écria comme un papa furieux :- Tu me casses les oreilles. Je continuais joyeuse de pouvoir au moins l'embêter de là où j'étais.- Si tu ne te tais pas tout de suite, je te fais taire avec l'élastique, gronda-t-il.- Ka – Yak, répliquais-je. Mais je me tue cependant, je n'avais pas envie de devoir à nouveau supporter cet élastique sur mon bec. C'était comme vous mètre un ruban adhésif sur la bouche, très peu pour moi !- Tu resteras dans cette cage jusqu'à ce que tu te décides à m'obéir et reprendre forme humaine. M'informa-t-il sérieusement. Il voulait que je lui obéisse ? Il pouvait rêver ! Non mais je suis Mary Warren pas n'importe qui, j'ai une fierté moi monsieur. Il prit la cage où j'avais élu, contre mon gré, mon nouveau domicile puis il me trimballa jusqu'à sa chambre où il me posa doucement sur son lit. Il me rejoignit par la suite en sautant tout près de moi ce qui eu l'effet de faire rebondir ma cage et moi, à l'intérieur de celle-ci. Il m'observa un long moment, puis pris son portable qui séjournait dans sa poche.- Allo Sam ? C'est Seth. Comme tu l'avais dit j'ai pu retrouver la fille grâce à l'imprégnation.« Ok super et ou êtes vous ? »- Chez moi, je l'ai mis dans une cage car elle refuse de se retransformer en humaine. Mais je ne suis pas humaine bon dieu ! Je n'ai qu'une enveloppe qui s'apparente aux humains mais je ne le suis pas, enfin plus. Je continuais d'écouter la conversation.« On va venir voir tout ça »- Ok, je vous attends, à tout de suite. Puis il raccrocha son mobile, marquant la fin de leur échange. Déposant celui-ci sur une table de chevet à porter de main, il prit la cage et me regarda intensément.- Mais qu'es-tu donc ? Me demanda-t-il sachant pertinemment que sous ma forme animal je ne pouvais lui répondre et pourtant je voulais lui dire : « ton pire cauchemar ». Je gardais cependant ça pour moi, une prochaine fois peut être.- Pourquoi a-t-il donc fallu que je tombe sur toi ? Je le regardais surprise de sa question. Mais de quoi parlait-il ? Il semblait tourmenter et j'eus la mauvaise envie de le réconforter.- Parce que ça ne se choisit pas. Fit une voix devant lui et ce n'était pas la mienne. Seth leva son regard de ma personne pour regarder plus loin, je fis de même et me retournais. Il s'agissait de Sam et toute sa bande. Contrairement à Seth qui était habillé totalement de haut en bas, les Quileutes, à la chaleur étouffante, se promenaient en short torse nu et pourtant je ne me délectais nullement de ce spectacle ou en tout cas pas autant que je le devrais, le seul que je voulais réellement voir ainsi était Seth. Pourquoi ? Je me giflais mentalement, une de plus, puis me reconcentrais vers tous ces hommes. Ils étaient vraiment tous là et je pus voir une jeune fille. Intéressant. Il y avait très peu de filles capables de se transformer en loups. La seule dont j'avais eu connaissance se sentait à l'étroit dans son corps de loup malgré qu'elle soit la joie de vivre, paradoxale n'est ce pas ?Il brandit ma cage d'oiseau comme un trophée à sa meute.- Sam, il faudrait que je te parle, dit ce jeune homme qui m'avait retrouvé en plein milieu de cette forêt.Sam hocha la tête :- Jacob tu t'occupes de l'oiseau, les autres vous pouvez rentrer. Ordonna-t-il de sa voix d'Alpha. Tous obéirent et la chambre ce vida rapidement de cette communauté « radiateur ». Il ne restait plus que Jacob qui prit ma cage des bras tendus de Seth. On aurait dit qu'ils avaient toute confiance l'un en l'autre. Bien que ce sentiment de camaraderie et de respect était déjà bien présent dans le groupe il semblait beaucoup plus profond entres ces deux jeunes personnes. Par la suite Seth se leva du lit et partie suivit de Sam. Les marches de l'escalier craquèrent légèrement sous le poids des deux hommes. Encore un peu de marches et ils se posèrent dans, s'y j'en crois ma mémoire, le salon. J'avais dit que physiquement les sorcières n'étaient pas surévoluées, enfin que très légèrement, à part pour nos cinq sens. Nous avions un ouïe qui s'était développé de notre passage en sorcière, du coup contrairement à ce que pensait Seth en descendant afin d'éviter que j'écoute sa conversation, je pouvais bel et bien l'entendre.- Vous allez la tuer, n'est ce pas ? Demanda le jeune loup. À l'entente de cette première phrase je faillis sursauter, si ça commençais comme ça je craignais vraiment pour ma vie.- Seth, elle est dangereuse, dit la voix de l'alpha remplie de regret. Je sus que ce regret n'était pas tant pour moi mais plutôt pour le jeune de la meute, augmentant par la même occasion ma curiosité.- Mais c'est mon imprégnée Sam ! Te rends-tu compte qu'il s'agit de mon imprégnée ? celle qui m'est destinée ! Commença à s'énerver Seth.- Oui je sais bien mais ...- Pour Jacob aussi c'était la même chose et pourtant vous ne l'avez pas tué ! Le coupa-t-il. Un grognement sourd sortie de la bouche du dit Jacob juste à côté de moi et j'en déduis que lui aussi pouvait entendre cette conversation, je m'en doutais un peu aussi.- Renesmée c'est autre chose, elle est moins forte qu'un vampire et non dangereuse. Regarde donc cette fille Seth ! Elle peut nous endormir, se transformer en oiseau et si nous ne t'avions pas eu nous ne l'aurions jamais rattrapé. Et puis tu l'as entendu tout comme moi : elle est dangereuse. Elle nous l'a dit.- Oui mais elle nous a aussi dit que ce n'était pas une meurtrière ! Riposta immédiatement le loup.- Elle peut bien le devenir ... dit à regret l'Alpha et cette fois ce fut pour moi.- Sam, laisse-lui donc le temps, laisse le moi pour que je vérifie. On ne sait pas ce qu'elle est et tu voudrais la tuer ? Il existe surement d'autres personnes dans ce monde irréaliste fait pour protéger les humains, tout comme nous nous le sommes ! S'ensuivit un léger silence suite à cette réplique qui semblait avoir eu un certain impacte sur Sam, faisant réfléchir celui-ci.- D'accords ... concéda-t-il enfin, je te laisse le loisir de voir qui c'est, de savoir sa nature, j'en parlerais aux autres, finit-il. Puis à l'adresse du jeune homme censé me surveiller, Jacob, il l'informa qu'il le libérait de ses obligations pour aujourd'hui, tout du moins. Le brun sourit à cette permission mais resta tout de même sur le lit. La compagnie de Seth survint rapidement dans la chambre.- Joli plaidoyer, complimenta Jacob tout lui assenant une tape amicale sur le dos censée montrer l'appuie de l'indien vers son confrère plus jeune et le revigoré.- Mouais... grimaça celui-ci peu convaincu.- Au faite qu'as-tu contre Renesmée, dit Jacob la voix faussement en colère.- Te grise pas mec c'était juste un moyen de la laisser en vie ! Répondit-il vivement à son ami tout en penchant la tête vers moi. C'est bizarre Jake même sous sa forme d'oiseau, je la trouve si ... Reprit-il sans toutefois trouver les mots. Jacob mit sa main sur l'épaule de son frère de loup en signe de soutien et de compréhension.- Toujours et tout le temps, rajouta-t-il enfin. L'imprégnation ils appelaient ça. J'avais de plus en plus l'impression qu'il décrivait quelque chose de puissant qui leur arrivait et sur lequel ils n'avaient aucun contrôle. Il faudrait vraiment que j'en sache plus, être dans l'ignorance me perturbait. En soit, je me présentais toujours comme un livre, une base de données qui veut toujours être encore plus remplie, tout le temps, à tout moment. C'était une raison de vivre, un inconvénient qui était l'outil majeur de ma conception. Une anomalie dans le monde de l'artisanat, qui me valait pour un bon nombre de fois une situation dangereuse. La curiosité est un vilain défaut, je comprenais de plus en plus cette citation. Mais je peux dire que cela, mêler à un sens de la répartie profond, cela mène irrémédiablement à la mort. J'étais une vraie tare. Après une longue discussion entre les jeunes hommes que je ne suivais plus depuis un bon moment, Jacob se leva du lit et dit au revoir à son ami. Auraient-ils terminés de papoter comme deux vieilles ménagères ?- Bon je vais voir Nessie elle me manque trop, fut l'explication de sa fuite. Sans prendre le temps de descendre et sortir par la porte comme tout bon humain constitué, il se jeta par la fenêtre. Seth se précipita, tout de suite après, pour la fermer, on ne sait jamais ... Je soupirais intérieurement. Je n'allais pas non plus me transformer en fourmi pour sortir des barreaux ! Le reste de la journée il la passa à me regarder, comme si j'étais la plus merveilleuse chose qui ne lui soit jamais arrivée. Une pierre précieuse, de l'or, un diamant, une Porsche. Toutes ces choses en même temps ne lui auraient pas fait le même effet que ce que je lui produisais. J'étais tout ça à la fois et plus. Bien sur, il me lâcha pour aller se restaurer mais, j'avais l'impression qu'il y allait à regret comme s'il préférait m'avoir toujours près de lui. A table avec sa sœur et sa mère il se dépêchait de manger pour revenir dans la chambre. En fait la louve de la meute était sa sœur : Leah et sa mère s'appelait Sue. Son père était mort il y a quelques années. Comment je sais tout ça ? Il a tenu à me les raconter. Il passait son temps à m'observer et me donner quelques informations sur sa vie. Il voulait surement que moi aussi je me livre à lui. Mais ça jamais ! J'aimais l'entendre parler, découvrir et redécouvrir sa voix si mélodieuse à mes oreilles mais, j'avais aussi entendu sa conversation avec le chef et je savais que tout ceci avait un projet, un dessin particulier : celui de savoir qui j'étais réellement. Mais ça il ne le saurait pas. Je ne sais pourquoi mais je prenais goût au fait de les torturer sur ma nature. Le lendemain, réveillée par les ronflements de mon tortionnaire, je le regardais. Il n'était qu'en caleçon en travers de son lit. La couette d'aucune utilité était en boule par terre et son torse à découvert. Toujours cette peau cuivrée, uniforme sur tout son corps, ces abdos ressortaient sans pour autant être une vraie masse. Il était bien bâtit, fin mais musclé. Tout son corps était enchantement pour moi et je me délectais de ce spectacle. Je m'en voulais maintenant de m'être endormis avant lui et de n'avoir pus le contempler comme maintenant. Le désir submergea mon petit corps d'oiseau. Que me prenait-il donc à la fin ! J'en avais marre de toujours être comme ça avec lui. Que mon cœur ait des ratés, que ma respiration s'accélère, ces envies de le toucher, de l'entendre, déguster son odeur et apprendre de lui. Non mais écoutez-moi ! En dirait une jeune pucelle en chaleur, amoureuse. Amoureuse ? Horreur ! Comment je pouvais être amoureuse d'un homme alors que je le détestais tellement ? De plus je le connaissais à peine, une semaine même pas ! Changez moi vite les idées mon dieu, il faut vraiment que je m'éloigne de ce lieu maudit qu'est Forks ! Ces vampires, ces modificateurs. Je vais devenir folle à force d'autant de surnaturelle dans ma vie. Comme s'il avait senti mon malaise dans son profond sommeil, il se réveilla et me regarda étrangement, inquiet.- Mary ça va ? Me demanda-t-il Non ça ne va pas, pas du tout même ! J'ai l'impression d'être amoureuse voulus-je lui dire. Mais heureusement que mon état d'oiseau m'en empêchait. Savoir qu'il me faisait de l'effet n'aurait qu'une retombée nuisible sur moi. Me calmant un peu, il le sentit parfaitement et j'avais l'immonde pensé qu'il pouvait sentir comment j'étais. Pourquoi à cause de lui ma vie partait en éclat et que mes secrets s'ouvraient aux yeux du monde ? Pourquoi donc ce chamboulement dans ma vie ? Ces questions me hantaient et je m'affaiblissais d'heure en heure. Il faut dire que depuis ma capture je n'ai pas pus me restaurer. Et comme d'habitude, dans ces cas là, mes batteries seraient prochainement à sec. Le plus malheureux dans tout ça c'est que j'allais réintégrée mon enveloppe humaine et tout ça était pour bientôt. Seulement ma fierté voulait que je ne montre rien de ce changement. Cette maudite fierté, elle étrangle aussi les sorcières. A croire qu'aucune espèce n'en est dépourvue. Nous avions au moins un pied d'égalité entre nous, qu'on soit poilu, froid, mortel... Et cela était bien étrange. Comme si la vie qui nous avait crée voulait qu'on se ressemble malgré nos différences. L'oppression des quelques minutes plus tôt qui m'entrainait dans la folie s'était vite fait chasser et voyant que je me calmais Seth sortit de la chambre. Je me pris à me demander où il pouvait bien aller en caleçon quand le bruit d'eau retentit à mes oreilles. Jusqu'à ce que le son d'une pluie cascadant sur le corps imberbe de Seth qui émit un léger râle, je ne m'étais pas préoccupée de cette dernière chose, mais maintenant une folle envie de me rincer me prenait. La douche, Ô combien cela faisait longtemps que je m'étais pas lavée. Depuis mon passage en cage plus précisément. Qu'est ce que je donnerais pour sortir de ces barreaux et me faire réconforter par l'eau chaude d'une douche. Un bain même serait plus que le bienvenu. M'imaginant aisément sous l'eau tout en me délectant de sa chaleur. Seth revint rapidement de son moment de détente. Habiller de vêtement propre, il avait encore les cheveux trempés par le récent passage de l'eau. L'odeur qu'il émanait était doucereuse et formait un parfum exaltant avec sa propre odeur corporelle qui le rendait bien trop désirable à mon gout. Voyant que je l'observais il s'approcha de moi.- Toi aussi tu veux prendre une douche. Sans mentir j'hochais affirmativement la tête avec entrain, il me dit alors :- Tu n'as qu'à te remettre en humaine et tu pourras y aller. Un sourire naquit sur ces lèvres. Moi, malheureusement, je n'avais pas cette même tête enjouée qu'il arborait. J'étais même plutôt dégoutée de ce qu'il venait de dire, ne m'attendant pas du tout à ce genre de vacherie de sa part. Et comme s'il lisait sur ma figure que j'étais vexée il rigola, d'un rire cristallin mais rauque à la fois.- Allez ne boude pas ! Et il croyait que j'allais l'écouter en plus ?- Ah mais tant que j'y pense tu n'as pas mangé depuis longtemps toi ? reprit-il. À cette annonce yeux s'illuminèrent. Il allait me nourrir ? Qu'il pouvait donc être bête. Plus il me fournirait de l'énergie, plus longtemps je resterais sous ma forme animal. Il sortit donc en toute hâte de la chambre, descendit prestement les escaliers et sortit à l'extérieur. Allait-il me chercher des frites ? Ou peut-être me commandait-il une bonne grosse pizza quatre fromages. Je salivais rien qu'à la pensée de cette nourriture quand, il revient toujours en courant dans la maison. Je trouvais qu'il était allez très rapidement, son départ ne remontant même pas à une dizaine de minutes. Mais je pouvais me tromper ou peut-être que proche d'ici il y avait un fast-food. Il serait vraiment bien que je me mette à faire le tour de Forks, pour savoir où se trouve les restaurant les plus proches de mon domicile par exemple. Tout ça dans l'hypothèse que je reste bien entendu, ce qui n'a que très peu de chance d'arriver. Dans ma tête tout était prévu. Si j'arrivais à sortir de cette maudite cage mon programme de fuite se déroulerait de la manière suivante : En tout premier je volerais jusqu'à chez moi sans m'arrêter. Evitant ainsi toute tentative de capture par tierce personne. Puis je reprendrais forme humaine pour me décontracter sous une douche qui serais rapide après tout je n'avais pas une seule minutes à perdre. Une fois sorti de la cabine je commencerais à réunir toutes mes affaires les plus importante pour partir vers l'aéroport le plus proche. Je choisirais le premier avions en direction de soit la Thaïlande soit la Corée. Un pays très loin d'ici où le soleil, réelle ennemie des vampires, échoueraient leur tour de passe-passe à se fondre dans la foule humaine, ce qui m'assurerait une vie parfaite. Les affaires restant à Forks seront envoyées à mon nouveau domicile et j'engagerais une personne pour vendre ma maison. Toute cette planification, assurée par mes soins, m'allait parfaitement. De plus la vie dans ces pays asiatiques était moins chère offrant à mon compte en banque de légères vacances... A l'entrée de Seth dans la pièce, je fermais les yeux, voulant savourer pleinement le fumet de mon futur festin. Un bruit fit enfin résonnance dans la cage d'acier, bien trop criard il me prit de court. J'ouvris les yeux, pour savoir par quoi cette sonorité avait-elle put être émise quand, je vis à mes pieds, une bonne vingtaine de petites graines. Habituellement il s'agissait de la nourriture qu'on donnait aux oiseaux domestiques et qui se vendait très bien dans les animaleries. Levant la tête furibonde vers Seth je me demandais s'il se fichait de moi. J'en conclus que oui d'après son irrépressible envie de rire qui déformait son magnifique visage.- Si tu veux pouvoir te rassasier retransforme toi ! Me dit-il un sourire en coin. Et bien qu'à cela ne tienne, je resterais oiseau jusqu'à ce que je n'en puisse plus. Je me tournais vers une vue meilleure à mes sentiments et me mis à réfléchir. Ma méditation durait des heures et des heures sans que je n'aie ouverts les yeux écoutant les bruits au loin et pensant à quoi cela pouvait être. Puis, relevant les yeux je le vis. Il était là à me regarder. Rongé par l'inquiétude. Une peur vieillissait ses traits fins. Le voir ainsi me mettait moi aussi dans un sale état. Une part de moi s'en voulait de lui faire ressentir ça, l'autre aimait. J'avais l'impression d'être tiraillée en deux par l'ange et le démon. Chacun sur mon épaule. Il se disputait ce que je devais éprouver et au lieu qu'un mal de crâne me prenne je décidais d'écouter ma raison, celle qui se demandais ce que pouvait bien être l'imprégnation ? Les heures se remirent à défiler et mon état ne faisait qu'empirer. La fatigue se fit ressentir et l'envie urgente de reprendre forme humaine m'envahit. Il le comprit, comment ? Bonne question car je ne serais y répondre. Face à moi il me demanda :- Tu veux te retransformer ?

Salem.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant