Les Happy End n'existent pas... ou alors seulement pour les personnes chanceuses. Nous avions retraversé le portail, avec cette même non-sensation qu'à l'allée. Mais, à notre retour, ce n'était pas une légion d'honneur qui nous attendait, juste une légion. Les Quilleutes et les Cullen s'étaient réunis dans le salon, attendant avec impatience notre retour. Nous étions partis par là, nous reviendrons par là. Logique implacable. Le visage fermé je savais pourquoi ils étaient là.Qui sème le vent, récolte la tempête ... Nous étions les derniers à traverser le passage. Et l'immense couloir semblait d'un coup plus petit. Seth traversa la marrée de sorcières pour demander des comptes à son chef. Mais ce dernier ne lui laissa pas le temps de parler- Seth, ne t'en mêles pas, c'est elle que nous voulons. Son doigt s'éleva dans ma direction et mes sœurs s'étonnaient de la scène. Je voyais Sam utiliser toute sa force mentale pour se contenir. Quant à Paul, c'est un autre loup qui le retenait de me sauter dessus et de me déchiqueter entre ses crocs acérés. Chose qui, sans aucun doute, lui procurerait une joie immense. Je pense même qu'il en rêvait secrètement la nuit depuis notre première rencontre...- Qu'est ce qui se passe ? Sam s'apprêtait à répondre quand une brune explosa.- Cette salope nous a roulé ! Un mot, une gifle. Mais je tendis l'autre joue et la laissait continuer.- Tu savais que les Volturis viendraient massacrés tous ces humains ! L'incompréhension était lisible sur le visage du loup quand il se tourna vers moi.- Elle les appelés ! M'incrimina-t-elle en furie. Je voulu lui faire comprendre d'un seul regard qu'il devait avoir confiance en moi mais je dus détourner les yeux pour pouvoir répondre.- Oui. Oui, j'avais leur sang sur mes mains.- Nous te faisions confiance ... rajouta la voix désolée de Mr Cullen qui savait déjà mon destin celé. Tous étaient prêts à livrer bataille. Les muscles tendus et la posture de guerrier qui va avec. Un seul signe et ils m'égorgeraient. Je les voyais engagés, résolus à m'assassiner comme une pauvre brebis. Mais ce monde était nouveau, nous avions tous, nous êtres magiques, une chance de vivre libre, sans menace. Un homme s'était sacrifié à peine une heure plus tôt pour nous et je désirais gouter à cette nouvelle vie qu'il nous avait offert. Je bouillonnais, déterminée à vivre et m'apprêtai à répliquer lorsque j'entendis une petite voix qui émergea dans mon dos. Je m'arrêtais net.- Elle a eu raison. En me retournant vers le clan, je vis la jeune sorcière qui avait osé parler. Elle devait avoir dans les 15 ans, jolie brune à la peau pâle.- Répète pour voir ! Hurla Paul qui avait de plus en plus de mal à se retenir. Je vis la brunette se rebiffer, tremblant comme une feuille sous l'octave impressionnante du loup. Pourtant elle se répéta.- Elle a eu raison.- Vous êtes des monstres ! Tonna Bella. C'était sûrement sa première fois, son premier massacre. Devais-je pour autant compatir ? J'avais fait quelque chose de mal mais seulement pour sauver des gens qui le méritaient. Pour sauver ma race, mon monde. La fin justifie-elle les moyens ? Oui ! Et savoir que cette jeune sorcière pourra vivre me donnait des ailes.- C'était eux les monstres ! Exprimais-je d'une voix autoritaire que je ne me connaissais pas.- Des innocents !- Des tueurs, répliqua une autre derrière moi.- Des humains- Des meurtriers ! scanda une troisième. Chaque sorcière était prête, parant leurs arguments, déstabilisant nos nouveaux adversaires.- Comment pouvez vous dire ça ? Une énième sorcière se détacha du groupe pour s'avancer vers les vampires. Belle, bien sur, entre 20 et 25 ans, la peau foncée et les cheveux ondulés. Hawaïenne ?- Mary nous a sauvé, dit elle calmement avec sagesse.- Elle a exécuté ces personnes. Fit Edward tout en pointant une salle qui ressemblait trait pour trait à l'abattoir.- Ces mêmes personnes qui ont exécutés des familles entières.- Qu'est-ce que tu en sais ?- Parce qu'ils ont tué ma famille. Il y avait à ce moment là, dans le regard de la sorcière, une telle puissance. Un mélange entre la tristesse, la haine et la résignation qui fit défaillir le vampire. Une autre, se détacha de notre groupe pour prendre à son tour la parole.- Tu oses nous incriminés alors que ces personnes nous ont fait souffrir. Tu ne peux même pas imaginer ! Siffla-t-elle véhémente Je savais ce qu'elle voulait dire. En un instant, cette même sorcière sauta sur Paul qui s'était un peu trop approché, sûrement pour être le premier à se battre. Elle s'agrippa à sa nuque, bloquant ses membres. Un seul mouvement de la victime et celle-ci gîserait par terre, le cou brisé.- Vous bougez et je le tus ! Prévint-elle menaçante. La meute se retint tant bien que mal. Elle ne bluffait pas.- Edward, lis bien son esprit... Le vampire me regarda étonné pendant que s'ensuivit l'un des actes les plus courageux qu'une sorcière puisse offrir. Elle allait leur montrer, se dévoiler, l'histoire de sa vie. Dans une initiative presque aussi bonne qu'elle n'est violente, elle pénétra à l'intérieur de l'esprit du loup et lui insuffla ses souvenirs. Paul eu un soubresaut pendant que les images, les sentiments et les émotions qu'elles avaient ressenti inondaient son cortex. Dominant le film de sa vie, il y avait cette douleur qui rythme notre existence et qui irradiait la mémoire du pauvre loup.Transformation. Je ne sus que plus tard qu'elle avait été son histoire. Une sorcière a une vie. Elle, de sa vie d'humaine, avait été orpheline. Ce n'était pas étonnant à cette époque, cependant, elle avait la chance d'avoir une sœur jumelle. La même chair, les mêmes pensées. Une moitié que l'on ne peut avoir qu'une fois dans sa vie. Cela valait l'amour, les parents. Une jumelle. C'était l'année 1403, l'inquisition avait presque tout pouvoir alors que la guerre s'enlisait. Les soldats du pape étaient venus un jour d'hiver toquer à la chaumière vétuste qui leur servait de foyer. Le début de la fin. Les juges avaient un protocole bien particulier pour ce qui concernait les hérétiques. Notamment le fait que les accusations de prostitués et autres rebus de la société pouvaient être pris en compte pour mener à un procès. « La question », synonyme de torture. Mais attention, le juge, homme de Dieu, ne pouvait faire couler le sang, ni amputé. Vers ce qui aurait put être la fin de leur supplice, après avoir subi l'eau, la poutre et le feu, les capuchons semblaient prêts à leur rendre leur liberté. Mensonge. Les hommes de Dieu n'ont pas tenu leur promesse. Ils les ont livrées au Nahashien. Ces derniers ont égorgés sa sœur sous ses yeux en l'incriminant. Elle se rappelait du sang qui coulait de sa gorge et barbouillait son visage, de ce bruit dégoutant qu'elle émettait alors qu'elle essayait de parler, de ses yeux où elle pouvait lire « je veux vivre ». Edward sembla déboussolé quand les images arrêtèrent d'inonder son esprit mais ce fut Paul le premier à réagir. Il était pantelant, vidé de toute rage, anéanti comme s'il s'agissait de sa propre moitié qu'il avait vu mourir sous ses yeux. La sorcière le relâcha délicatement. Il n'avait pas besoin d'expliquer à sa meute ce qu'il venait de vivre. Les souvenirs étaient si vivaces que même de sa forme humaine ils avaient été vus et ressentis par le reste de la meute. De ceux qui n'avaient pu vivre la scène, les vampires, ils se relâchèrent, comprenant qu'un élément leur manquait Nous n'étions pas l'ennemie, juste des victimes.
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Salem.
Paranormal« Connaissez-vous la triste histoire des sorcières de Salem ? Je vais faire bref, sans m'attarder sur des détails. Cela s'est passé en 1692 dans la petite ville de Salem Village, Massachusetts. Les habitants y étaient puritains et très croyants. Des...