Mourir ? Beaucoup s'accordait sur le fait que trépasser est une étape important, plus que ça, elle est nécessaire. Pourquoi il y a-t-il une nécessité dans la mort ? Question sans réponse et pourtant le stock d'êtres qui foulent cette terre est continuellement renouveler. Pour les croyants, la mort n'est qu'un passage, un chemin obligatoire à prendre pour atteindre le paradis. D'autres parlent du Vahalla, certains des Enfers ... Tant de lieux pour réconforter la population, pour l'aider à ne pas avoir peur et franchir le cap. Je suis croyante, je crois en ses histoires, je suis persuadée qu'il y a un paradis, un enfer mais aussi et surtout un Dieu clément. Est-ce dû à mon éducation profondément archaïque et moyenâgeuse ? Ou alors, à ma condition d'être spécial ? Quoi qu'il en soit, je n'ai jamais perdue cette foi et donc d'après les écritures, je devrais être accueillie là-haut, hein ? Il n'en est rien, le paradis est fait pour les hommes, ironiquement même l'enfer ne voudrait pas m'accepter. Je n'étais ni complètement un ange, ni un homme, j'étais un mélange qui n'aurait jamais dû voir le jour. Nous étions des Sorcières. Une fusion entre gênes et magie qui à son tour s'est permises de créer des êtres, créatures de la nuit, qui chuteront sans nul doute avec nous le jour du jugement dernier. Et c'était peut-être là maintenant. Etions-nous arrivé à la fin de notre ère ? Vivions nous nos derniers jours ? Nos dernières heures ? N'est-ce pas injuste en fait ? Les hommes atteindront un endroit eux, malgré leurs péchés, mais nous ? Il n'y aura aucun lieu, aucun abri, nul part ailleurs. ans son sens premier, la fin de notre corps, la fin de notre vie sans espoir d'eur visage au moment du trépas, leur suoù reposer notre âme lorsque nos corps ne seront plus. Avions-nous souhaité cette punition ? La méritons-nous ? Je me souviens encore de ce passage dans la Bible, lorsqu'on nous décrit comme des êtres abjects, cause du déluge. Les Néphilims, des hybrides, croisement d'un ange avec un humain. Nous étions leurs enfants et pourtant mêmes les anges, étaient écoeuré, souillés par notre existence. Ils étaient nos pères et malgré ça ils nous haïssaient, ne souhaitant que notre destruction. N'est-ce pas amusant ? Joséphine était toujours assise, tremblante de peur et j'essayais de me mettre à sa place, de comprendre son angoisse. Mais après tout, comment pourrais-je seulement entre sentir ce qu'elle avait vécu ? C'était impossible. Je n'avais pas la capacité d'assimiler ses ressentiments. Je n'étais pas comme elle, moi j'avais eu une vie, à son instar, j'avais été libre de vivre. Comment doit-on se sentir lorsque toutes ces années on est qu'une esclave, un être inférieur, torturée et souillée. Lorsqu'on est obligé de tuer pour se rappeler lors de longue nuit la douleur de notre victime, leur visage au moment du trépas, leur supplication ? Et puis, lorsque l'on pense être délivrée, plus qu'une dernière chose et salut je me casse, il s'avère qu'il n'en sera rien ? Que la seule chose qui nous attend c'est la mort ! La mort dans son sens premier, la fin de notre corps, la fin de notre vie sans espoir d'ailleurs. Non, je ne pouvais décidément pas comprendre. Je passais mon bras derrière son dos et commençais à la masser, espérant la réconforter avec ce simple geste. J'avais besoin qu'elle se calme et qu'elle me dise quand tous ces évènements auront lieu. Elle le savait, j'en étais persuadée, sinon elle ne serait pas dans cet état, Kérian ne l'aurait pas été non plus... Malheureusement, cela ne fit rien, elle était tout simplement incapable de parler. Chaque mot qui tentait de se faire audible était coupé par un violent hoquet, un reniflement ou une larme qui étouffait le son avant qu'il ne me soit parvenu.- Il faut que tu te calmes, on va trouver une solution. Subitement, son hoquet disparu elle me foudroya du regard, sa haine, sa si grande haine était maintenant dirigée vers moi et je déglutis.- Quelle solution ? Tu préfères nous laisser crever ! Les mots claquèrent, me fouettant violemment. Elle était à vif et me sifflait son animosité comme un jet d'acide et ça brûle, ça fait mal au plus profond de soi. Elle vit parfaitement l'effet que cela fit, j'étais décomposée, blessée, et pourtant elle ne s'en excusa pas. Elle s'en satisfaisait même. Après tout, combien de fois lui avais-je fais la même chose ? Ecrasant son espoir sous mes bottes pleines de boue ? Alors je comprenais sa réaction, dans un sens je m'y attendais, mais on ne peut jamais imaginer la douleur. Je digérais tant bien que mal la pilule. Et la gorge sèche, je tentais :- Au moins, raconte moi. Elle prit quelques minutes pour se calmer, apparemment, ce qu'elle m'avait envoyé n'avait pas suffit. Inspirant profondément pour chasser son hoquet, ses larmes et surtout sa rage, elle finit par me répondre.- Je ne savais pas à quel point ils étaient fous, débuta-t-elle aussi calmement qu'elle le put. Et justement, une telle maitrise me surprit, ou peut-être n'était-ce que pour mieux m'attaquer par la suite.- J'étais au courant, comme tout le monde ici, que leur projet était d'atteindre l'Eden. Mais je croyais sincèrement qu'il s'agissait seulement d'un moyen pour eux d'avoir non seulement le fruit de la connaissance mais aussi celui de la vie éternelle. D'être des dieux sur terre. J'étais dupe, nous l'étions toutes... Elle s'arrêta un instant pour sortir une cigarette qu'elle alluma sans prendre la peine de se diriger jusqu'au balcon.- Ca ne te dérange pas ? Demanda-t-elle seulement après. C'était une question rhétorique, elle s'avait qu'il était trop tard, l'odeur était déjà là. J'hochais cependant la tête pour la forme, n'osant pas parler, de peur d'accroitre son ressentiment envers ma personne.- Bien. Elle tapota ses cendres dans le verre encore plein que je lui avais rapporté, colorant le liquide d'une matière grisâtre.- Seulement, reprit-elle, je n'imaginais pas que toutes ces poussières, toutes ces vies prises ne seraient qu'un début, leur moyen de totalement nous détruire, nous et la terre.- Ils veulent la guerre.Ca m'avait échappé. A ma remarque, elle se retourna pour me dévisager. Je lisais sa surprise.- Oui, comment ?- Ce n'est pas important. Dis moi juste quand c'est censé arriver ! La coupais-je, soudainement pressée de savoir combien de temps il nous restait. Alors j'avais raison, toutes mes craintes étaient justifiées et m'oppressaient maintenant. Elle se rembrunit, offusquée, surement, par mon ton empressé, mais, elle consentie toute de même à me répondre.- Le portail vers l'Eden s'ouvre en fait tous les mois au même moment. C'est un phénomène que Nahash a observé durant des années, à vrai dire, dès qu'ils sont sus où chercher. Il s'agit d'une sorte de brèche qui est apparu le jour même où Il les a jetés dehors.- Six jours et douze heures, murmurais-je pour moi-même, me rappelant quelques enseignements lointains avec un certain père Athalstan. Adam avait été crée le sixième jour et il avait alors fallu au créateur six heures pour le modeler. A la septième heure de la sixième journée, la femme fut créée à son tour et enfin à la douzième heure, ils étaient répudiés de l'Eden. C'était une pensée populaire et totalement inexacte que de croire qu'Adam et Eve avaient séjourné un petit moment là haut. Il n'en était rien, en quelques heures seulement ils avaient réussie à sceller leur destin : la maladie, la souffrance et le pire de tous, la mort. Joséphine hocha la tête, approuvant mon murmure.- Mais six jours et douze heures à partir de quand ? Quel est le moment déclencheur ?M'écriais-je rapidement. Je marchais comme pour me défaire de l'écrasant impression de manquer de temps. Un sentiment qui pourtant ne disparaissait pas.- Leur base est la nouvelle lune. Dit sans vie, ma compagne qui me regardait faire les cent pas.- La nouvelle lune ?! Cette fois j'avais hurlé. Ma voix était partie dans les aigus. Corollairement, je m'immobilisais, arrêtée par un souvenir. Je ne pouvais m'enlever l'impression de ne pas avoir vu de lune pleine depuis quelques jours déjà. J'en étais persuadée, la nouvelle lune était déjà passée, le nouveau cycle lunaire était amorcé, l'heure de notre trépas quand à elle ne pouvait être plus proche. Je paniquais, reprenant mes allées et venus entre le canapé et le balcon. Combien cela nous restait-il ? Deux jours ? Peut-être trois ...- Ce soir et demain, devina mon interlocutrice. Quarante-huit heures. Le verdict était tombé, je m'effondrais au côté de la sorcière. C'était ainsi. Je ne sais pourquoi, mais savoir combien de temps il me restait me fit obligatoirement penser au temps que j'avais passé et notamment aux derniers jours qu'aura été ma vie. Le bilan était plutôt mauvais : j'étais détestée d'une part par les Quilleutes mais aussi par les Cullen qui pensaient que je les avais lâchement trahis, les vendant au monstre Nahash, j'étais d'ailleurs la prisonnière de ce dernier, une secte regorgeant de psychopathes qui souhaitaient entre autre la fin du monde. Pour continuer dans ma lancée, le seul homme que je voulais avoir près de moi m'avait complètement oublié et enfin j'étais hait par ma propre espèce. Je me demande si j'aurais pu faire pire, tout en sachant que oui, ça aurait pu évidemment l'être. Quarante-huit heures...- Alors, tu l'as trouvé ta solution ? Ma lança sarcastiquement Joséphine. C'est bien, me voir au plus mal avait tendance à lui redonner quelques couleurs. Je ne répondis rien à sa médisance, j'avais besoin de réfléchir. Contrairement à ce qu'elle pensait, il y avait forcément un moyen de s'en sortir. Je reconsidérais mon plan, visualisant mentalement son niveau d'achèvement. Finalement, rien n'avait réellement avancé. Je ne savais ni si les Volturis étaient arrivés, ni si Seth et compagnies allait tout de même m'aider. Et surtout, je n'avais toujours pas trouvé le moyen de convaincre les sorcières de me rejoindre, de ne pas participer au projet machiavélique de Nahash, de ne plus les aider. Alors que je réétudiai mes possibilités, l'odeur de cigarette vient de nouveau titiller mes narines. Devant mon mutisme, Joséphine avait, comme à son habitude, allumer une cigarette. Je pestais intérieurement, l'odeur déstabilisante m'empêchait de murir ma penser. Comment pouvait-elle être à ce bien dépendante de la cigarette ? Si, jusqu'à maintenant, je n'avais pas pris la chose au sérieux, cela me semblait dorénavant des plus étranges. La cigarette était à l'homme une drogue, arrivée à un stade il ne pouvait plus s'en passer ou alors au prix d'un effort. Ce qu'on appelle tout bonnement être « accro ». Et c'était quelque chose de normal pour l'homme. Seulement, là était le problème, une sorcière ne pouvait pas être sous l'emprise d'une drogue sauf si celle-ci provient de la magie. En plus simple, cigarette, marijuanna, champignons hallucinogènes et autres stupéfiant du même acabit n'avait aucun effet sur notre système. Seule la magie pouvait avoir une incidence.- Tu fumes toujours autant ? Elle me regarda, décontenancée par la question.- Et ça te coute combien ?- Attend, on va tous crever et toi, tu me demandes combien ça me coute de fumer comme un pompier ? Eclata-t-elle ! Putain mais t'es carrément dingue ! Comment j'ai pu penser que tu nous sauverais. Finalement, elle n'était pas adoucie, au contraire, cette simple question lui avait redonné la force de m'abhorrer.- Je t'ai dis de ne rien espérer, tentais-je calmement ce qui eut la faculté d'encore plus attiser le feu qui la parcourait.- Mais merde ! Tu es Mary, la seule et l'unique ! Tu pouvais nous sauver ! Mais t'es là, assise, à parler de cigarette. En fait, tu n'es rien. Son discours commençait à m'agacer et même si jusqu'à maintenant j'avais tenu bon, que je m'étais fait un point d'honneur à ne jamais rien répondre, je n'en pouvais plus. Il fallait que je lui montre ce qu'était la réalité, qu'elle arrête d'être bêtement aveuglée par ses sentiments. Elle devait comprendre. Alors optant pour le même tonalité je lui répondis.- Je suis Mary et ? Hein Jo' ? Je suis seule quand vous êtes des dizaines. Des dizaines avec des pouvoirs, des capacités qui me dépassent complètement. Et pourtant j'ai pu m'en sortir alors que vous êtes là à vous morfondre !? Vous n'avez pas songé à vous rebeller ? Vous pouviez mais c'est tellement plus simple de cracher son venin tout en se soumettant. Tu sais, haïr une personne ne va pas te sauver ! Il faut t'en donner les moyens, mais tu en es incapable. Le problème ce n'est pas moi, c'est toi. Mon exhortation imposa le silence, je l'avais touché- coulé. Elle savait pertinemment la véracité de mes mots, c'est peut-être pourquoi elle ne rehaussa pas le ton. Au contraire, d'une petite voix honteuse d'enfant grondée elle répondit à ma question initiale.- Ca ne nous coûte rien parce que Nahash nous les payes.- « Nous » ? M'interloquais-je. Vous fumez toutes ?- Oui. Je ne dis mot, déconcertée qu'un tel phénomène ne touche pas une minorité mais au contraire la majorité absolue. J'en étais sûre, tout ça ne pouvait être naturel. Ce qui me désorienta encore plus c'était leur détachement complet. Aucune n'avait trouvé ça suspect ? Je m'emparais de son paquet et me levais en direction de la fenêtre où la lumière était encore suffisante. J'inspectais son contenu. Tout avait l'air normal et pourtant cela restait incohérent. Une sorcière ne peut pas être accro à une drogue humaine. Et si Joséphine l'était, elles devaient toutes l'être... Nahash ! Sans perdre un instant, comme si, d'un coup, l'emballage me brûlait les doigts, je le jetais à travers les barreaux du balcon. Joséphine, réagit subitement, se levant d'un bond elle tenta d'empêcher le geste, mais trop tard. Le paquet vola dans les airs. Elle me regarda dépassée.- C'est par parce que c'est gratuit que tu dois les jeter !- Ne fumes plus, la dévisageais-je extrêmement sérieuse. Jette tous tes paquets et ne fume plus. Joséphine sourit- Quoi, tu as peur que je choppe un cancer ? C'est sur que dis comme ça c'est proprement hilarant vu que c'est impossible.- Non, mais il y a quelque chose de malsain dedans.- Bon ok la folle, je les jetterais, me promit-elle facilement. Mais elle savait tout comme moi que se ne serait pas aussi simple. Ou alors, elle était persuadée qu'elle le pourrait, qu'elle n'était pas dépendantes de ces merdes. Après ce qui fut la plus tumultueuse de nos conversations, le calme s'installa. Un silence reposant pour mes nerfs alors qu'il torturait ceux de la sorcière. Ne rien faire, c'était le pire, un picotement la titillait et elle croisa ses doigts pour ne plus se focaliser sur ses tremblements. En vain. C'était une habitude, dès qu'elle se reposait, dès qu'elle n'avait plus aucune occupation, elle s'emparait alors d'une de ses drogues et fumait. En fait, elle fumait pour tout, dès qu'elle se levait, dès qu'elle buvait un café, pour accompagner un cocktail, pour calmer sa nervosité, pour s'occuper. Il y avait toujours une bonne occasion d'allumer une cigarette. Elle délia ses mains et se leva d'un bond. Elle ne pouvait pas supporter cette situation plus longtemps. N'y avait-il pas plus important que de se préoccuper de ça ? Après tout, c'était leur dernier jour. Je la regardais faire, bouger sans but, rongée par la nervosité. Je ne m'attendais réellement pas à des effets de manque aussi rapide. Même pas une heure et la voilà qui bouge dans tous les sens. Elle se tourna enfin pour me faire face, hésitante et confuse.- Bon, je crois que je vais y aller. Comme je l'escomptais... Elle était honteuse, dégôutée de sa dépendance, sans pourtant se poser la question : pourquoi elle l'était ? Pourquoi une chose aussi infime, aussi humaine avait un impacte sur son corps ?- Oh non, tu vas rester ici. Elle me regarda suppliante.- Mais on ne fait rien à par se tourner les pouces, finit-elle par gémir comme excuse. A vrai dire, si elle voulait tant que ça partir, elle pouvait, elle même le savait et pourtant elle sollicitait mon approbation. Peut-être comprenait-elle qu'elle avait besoin de soutien. De mon aide. Je souris intérieurement, j'avais une chance de l'aider, j'avais une chance de gagner.- Rien à faire, allume la télé si tu veux. Elle continua de me dévisager suppliante mais obtempéra. Pour une fois, je ne la laisserais pas. Pour la première fois même, je m'impliquais personnellement. Certes, ce n'était pas ce qu'elle avait attendue de moi, elle avait espéré de je la sauve d'un autre fléau. Pourtant, j'étais persuadée, je ne sais comment, j'avais moi-même du mal à me l'expliquer, mais j'étais sûre que les cigarettes avaient un lien avec l'Eden et le plan de Nahash. Joséphine souffla en s'apercevant que je ne faiblirais pas puis s'exécuta. Docilement elle retourna s'asseoir sur le canapé après s'être emparée préalablement de la télécommande. Je la laissais un instant, me dirigeant vers la cuisine aménagée pour nettoyer le verre encore plein d'un mélange infect. Une odeur de cendre mouillée répugnante s'échappait du liquide jaunâtre où les flocons grisâtres flottaient. Quand, je revins près d'elle, je découvrais notre programme. Une émission sur les bienfaits du sport s'affichaient sur l'écran led. Je la regardais dépitée.- Non mais sérieusement ? Il n'y a rien de mieux ?- Si tu veux, je peux toujours aller chercher quelques films, s'exprima-t-elle innocemment. J'arquais un sourcil. Ca ne serait pas aussi simple ma belle.- Passe la télécommande, intimais-je tandis que je prenais place à mon tour sur le canapé. Je zappais, appuyant en vain sur la bouton directionnel, faisant défiler de nombreuses chaines qu'à la fin je ne comptais même plus. Sans succès. Ca s'annonçait réellement mortel...- Au fait ... Je quittais un instant l'écran des yeux où s'affichait dorénavant une série policière à succès pour faire face à ma comparse. Un bruitage inintelligible sorti de sa bouche pour m'inviter à continuer.- Comment ils comptent s'y prendre ? Elle réfléchie un instant, puis décida de se déconnecter de la télé pour mieux se concentrer.- Je ne sais pas vraiment, révéla-t-elle penaude. Je sais qu'il va y avoir un tunnel, enfin, plutôt un chemin qui est censé lié le bâtiment au fameux lieu, mais je ne sais pas qui va l'ouvrir et surtout je ne vois vraiment pas comment ils vont nous persuader d'aider, on est mortes dans tous les cas... C'est sur que vu comme ça, cela paraissait logique. Mais j'avais ce sentiment au fond de moi qu'il n'en était rien, qu'elles finiraient pas les aider. L'organisation avait forcément prévu le coup. Ils avaient toujours eu une longueur d'avance sur elles. Mattant les rébellions, piétinant l'espoir. Tous les moyens avaient été mis en œuvre pour les éduquer à leur manière. Pour les soumettre.- La seule chose dont je suis sûre, reprit-elle après un moment, c'est que Kérian va mener l'expédition. Kérian ?- Quoi ? Articulais-je.- Bah ouais, qui croyais-tu qu'ils allaient envoyer ? Une sorcière ? Ils ne nous font pas confiance, et ils ont bien raison. Du coup, ils leur fallait quelqu'un de confiance, l'un de leur et il n'y a que lui qui puisse réaliser une telle chose. J'encaissais. Ils allaient envoyer leur chef. C'était étrange. Aux échecs on ne sacrifie pas la reine. Le silence revint, Joséphine se remit à focaliser l'écran suivant avec un intérêt presque exagérer l'intrigue de l'épisode. Intérieurement, je songeais à son attitude, toute cette concentration consciencieuse surfaite n'était qu'un moyen vain qu'il ne l'empêcherait pas de penser à son addiction. Elle ne lui ferait pas oublier les signaux que je pouvais sentir. Son cœur qui battait plus vite, ses veines qui tapait furieusement contre ses tempes, l'extrémité de ses doigts qui tremblait et surtout cette horrible petite voix qui lui rappelait vicieusement qu'elle était en manque. Mais elle ne se laissa pas aller, elle tint jusqu'au sommeil, quelques heures de repos où son agitation se calma enfin. Arrêtant de la torturer. Malheureusement, ce n'était que temporaire, à son réveil, l'attraction doubla d'un coup. Oppressée par son addiction elle se leva et sortie à par de loup de la pièce. Ce fut le claquement de la porte qui me réveilla. Puis, quelques instants seulement après, une odeur s'infiltra par dessous la porte. Elle n'avait pas pu tenir. Sans attendre d'être dehors elle avait sortie ce maudit paquet de cigarette, celui qu'elle m'avait caché. Elle l'avait visualisé un petit moment, appuyé contre ma porte. Essayant une dernière fois de résister à sa dépendance. Avec une curiosité malsaine elle en avait extrait une cigarette. A la vue de l'objet de sa délivrance, elle subit. Précipitamment, elle plaça le tube entre ses lèvres tremblantes et l'alluma. Au moment où elle respira goulument la première latte, elle compris enfin, elle ne pourrait pas se décrocher de cette merde. Et pendant qu'une fumée opaque sortait de sa bouche et se dispersait dans le couloir de l'immeuble, une larme à peine visible roula le long de son si beau visage. Elle n'avait pas pu tenir.
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Salem.
Paranormal« Connaissez-vous la triste histoire des sorcières de Salem ? Je vais faire bref, sans m'attarder sur des détails. Cela s'est passé en 1692 dans la petite ville de Salem Village, Massachusetts. Les habitants y étaient puritains et très croyants. Des...