Je m'étais toujours refusée à le faire. Même s'il y avait un bon nombre de choses qui me torturaient, des questions auxquelles lui seul avait les réponses, je m'étais formellement interdite de pénétrer dans son esprit, de lui dérober ses pensées et de le dépouiller de ses souvenirs. Je n'étais ni Aro, ni Edward. J'avais eu bien trop de respect pour m'immiscer d'une manière en lui aussi peu scrupuleuse. Mais maintenant ... En plus, il me le demandait. Je ne pouvais décidément pas refuser une telle chance d'entrer dans sa tête. Cependant, était-il conscient que j'allais tout voir de lui ? Savait-il l'impact que ça pouvait avoir ? Comprenait-il et surtout, acceptait-il toutes les conditions d'un tel acte ?- Regarde en moi, formula-t-il une nouvelle fois insistant.- D'accord. La pression qu'il avait exercée sur mes membres jusqu'à maintenant disparue et, alors qu'il me relâchait, je m'éloignais du mur. Pour la forme, je me massais les poignets.- Je t'ai fait mal ? s'horrifia Seth. Je ne compris pas pourquoi ma santé pouvait l'inquiéter maintenant, surtout après tout ce qui s'était passé, après tout se qu'il avait fait... Mais, si ça pouvait lui rester sur la conscience alors, dans ce cas seulement, oui, il m'avait fait horriblement mal.Cependant, au lieu de lui mentir, je restais muette, préférant hausser les épaules et détourner mon regard de sa personne. Parfois, ne rien dire vaut milles mots. Faire penser, était bien plus efficaces. Notre imagination étant tellement fertile.- Désolée, chuchota-t-il dans sa barbe fictive. Je m'en fichais de ses excuses.- Tu veux que l'on fasse ça débout ou assit ? lui demandais-je autoritaire, je savais que j'avais les rênes. La question le désorienta.- Je ne sais pas, répondit-il incertain, hésitant entre les deux propositions.- Assied toi alors, ordonnais-je, ça évitera que tu te fasses mal quand tu tomberas. L'indien déglutit.- Tomber ? Interrogea-t-il mal assuré. Il fallait vraiment tout expliquer. Je soupirais.- Oui, tomber. Il existe plusieurs façons de lire en une personne, entrer dans ses rêves, ou pénétrer son esprit, ce qui est plus ... Je cherchais un mot adéquat pour tenter de décrire la sensation sans lui faire trop peur.- Douloureux ? Me proposa le modificateur.- Epuisant, rectifiais-je immédiatement. Mais, dans un sens, il avait raison, la sensation que l'on éprouvait pouvait s'apparenter à de la douleur. Avoir quelqu'un en soi était pour le moins déstabilisant, voire désagréable, presque douloureux.- Tu ne peux pas entrer dans mes rêves plutôt ? Soumis un Seth de plus en plus inquiet quand aux évènements à venir.- Non, j'ai envie de faire ça rapidement, pour que tu te casses rapidement. Exprimais-je de plus en plus agacée. Ma réponse concise et, limite vulgaire, fit son petit effet, il ferma sa bouche et s'installa sur le canapé. Sans envie, je m'installais en face de lui.- Pourquoi lorsqu'Aro lit les souvenirs de quelqu'un, il ne ressent rien ? Il n'allait jamais se taire me demandais-je excédée.- Tu as tord, c'est très désagréable pour cette personne. Pour certains, c'est juste une sensation incommodante. Mais plus la personne est faible mentalement plus les risques sont grands. Tu ne l'as jamais vu lire l'esprit d'un malade j'imagine ? Seth secoua la tête négativement. En même temps, comment aurait-il pu ?- La femme est devenue folle et s'est suicidée en pensant être invincible, résumais-je cliniquement. Le modificateur avala sa salive en imaginant la scène.- T'es prêt ? demandais-je par politesse en approchant mes mains de sa tête. Il m'arrêta, m'empêchant d'atteindre son crâne.- Attend ! S'exclama-t-il légèrement anxieux, tout en emprisonnant mes mains. Avant que l'on commence, si tu pouvais seulement te concentrer sur ces derniers mois ... Tu peux ?- Je peux ... mais je ne le ferais pas. Je ne lui laissais pas le temps d'objecter et plaquais mes mains de chaque côté de sa tête. Toutes les deux étaient positionnées entre le lobe frontal et temporal, deux parties qui se trouvent à la fois dans notre hémisphère droit et dans celui de gauche. C'est, dans ces lobes, où se regroupent nos souvenirs et nos émotions, si l'ont déplaçait sa main ne serait-ce, qu'un peu vers le haut du crâne, alors, l'on pouvait aussi contrôler la douleurs. Mais, ce n'est pas ce qui m'intéressait ici, bien que, la perspective de faire souffrir l'Indien soit des plus alléchantes. Après avoir positionné mes mains, je me mis à murmurer une incantation.« animus meus mili, animus meus mili, animus meus mili » Cette formule n'était pas nécessaire pour la réalisation du sort, mais, elle avait tout de même la propriété de m'aider à me concentrer tout en décontractant l'indien, qui, se focalisant sur cette mélopée, se détendait.« animus meus mili, animus meus mili, animus meus mili » J'eu un premier flash, puis, des centaines d'images apparurent. J'étais en lui ... Seth eu un rictus. Il serra les points. Il comprenait maintenant ce que ça faisait. Une image s'imposa alors, se positionnant devant les autres. Seth y était petit. 5 ou 6 ans peut-être. Ses cheveux étaient nettement plus courts et il avait encore ses pommettes d'enfants ainsi qu'une silhouette chétive. C'était étrange de le voir aussi menu.Il se regardait dans le miroir de la salle de bain pendant que sa brosse à dents s'activait sur ses canines. Un mince filet de mousse blanche pendait au coin droit de sa bouche.- Dépêche toi ! Criait une voix derrière lui. Et je sus de suite qu'il s'agissait de Leah, sa sœur. C'était toujours étrange de se retrouver dans les souvenirs d'une personne. Je voyais ce qu'elle avait vu, je sentais ce qu'elle avait senti, je vivais exactement les mêmes choses. J'étais coincée dans son corps tout en gardant ma propre conscience et, j'allais être ainsi de sa plus tendre enfance jusqu'au plus récent évènements. Je vivais donc sa vie à travers ses yeux et je sus, par exemple, qu'il avait eu un cochon d'inde pour ses neuf ans, un animal que sa sœur avait noyé quelques mois plus tard. Ou encore, j'appris qu'il était l'un des gars les plus nuls aux jeux vidéos. Mais, tous ces souvenirs, bien qu'enrichissants, n'étaient pas ce que je cherchais à connaître. Savoir qu'il avait eu un poisson rouge baptisé Triso ou des relations sexuelles dès l'âge de 15 ans, n'était décidemment pas ce que je désirais. Quoique ... Je me focalisais un instant sur ce dernier point. Seth avait donc perdu sa virginité à 15 ans, je l'aurais pourtant imaginé rester puceau jusqu'à sa majorité ! Comme quoi, beaucoup de mes idées préconçues sur l'indien étaient fausses Je passais, par la suite, à un moment bien plus marquant pour le jeune homme d'alors, sa transformation. Je sentais tout d'abord la fièvre, j'étais clouée au lit, les médicaments n'étaient d'aucun secours, j'avais chaud, je brûlais et rien ne pouvait m'aider. Puis, ça se calme, je me lève, je sors et je sens quelque chose d'étrange. Je me vis à ce moment là, ou plutôt, je sentis mon corps changer, muter, mon apparence se modifiait, le loup vint à moi, sa liberté et sa force. Son souvenir était si enivrant, cette sensation inébriante m'enveloppa complètement. C'était tellement fort et agréable que je voulais rester comme ça, puis, je compris. Alors que j'étais dans la peau de Seth lui même métamorphosé en loup, je compris son fardeau, celui de tous les modificateurs. Une multitude de pensées en tout genre pénétrèrent dans mon esprit, elles provenaient de la meute, mais, le pire, c'était que les miennes, enfin, les siennes, étaient tout aussi exposées au reste du groupe. Brusquement, j'étais à nue et c'était une impression des plus déplaisantes. Je décidais hâtivement de quitter ce souvenir pour passer à un autre, trop perturbée par ce que je venais de vivre. Pour lui, ça faisait des mois que sa transformation avait eu lieu, il maitrisait son loup et était intégré au groupe, pour moi, à peine cinq secondes et, déjà, j'étais confrontée à un dilemme cornélien. Sam ou Jacob ? Quelle meute choisir, celle du devoir où celle qui me paraît juste ? C'était un moment crucial pour mon hôte, une période tendue et pourtant, la décision une fois prise, les évènements s'enchaînaient à une vitesse folle pour aboutir à l'affrontement. Les Volturis contre les Cullen. La bataille pour la survie de Renésmée. C'était étrange de se retrouver face à tant de vampires, savoir parfaitement la dangerosité de cette espèce et pourtant de rester camper sur ses positions. Seth, en voyant tous ces vampires connaissait parfaitement l'issue tragique d'une éventuelle bataille néanmoins, il était prêt à se battre, prêt à mourir pour ses convictions et surtout pour ses amis. Il n'avait à aucun moment pris peur ou penser à s'enfuir, ce que, j'avoue, j'aurais fait sans hésiter. Si le pelage de son loup était argenté c'était sûrement pour symboliser sa vertuosité, j'irais même jusqu'à penser qu'elle évoquait ainsi la noblesse de son cœur. C'était en quelque sorte, le Lancelot du Lac des modificateurs. Les images continuèrent à se succéder, plus de deux ans s'étaient écoulés depuis sa mutation. Seth étouffait au milieu des siens, non respecté, non seulement à cause de son âge, mais plus encore à cause de sa carrure. Il avait toujours 15 ans à leurs yeux, presque 16. Certes, il était musclé pour un adolescent cependant, il restait toujours un pauvre adolescent. Je suis dans ses pensées, je le sens se morfondre, il réfléchie, il veut vivre en dehors de la Push mais surtout éloigné de la meute. Un jour, il est décidé, il écrit un mot pour sa mère, la prévenant de ses intentions. Il ne laisse rien aux autres, il ne veut pas se confronter à eux et puis, il sait qu'elle se chargera de faire passer le message. Enfin, il part, quittant pour la première fois sa ville. Il passe d'abord par l'Oregon, pour ensuite rejoindre la Californie. Pendant le trajet, il mange à peine, dort dans sa voiture. Il vit au jour le jour, se débrouillant comme un jeune, oubliant le loup qui est en lui. Il n'est pas question de muter. L'indien veut vivre comme un humain et plus que tout vieillir comme tel. Etrangement, je vois qu'il s'habitue plutôt bien à sa nouvelle vie pour le moins casanière et austère. La plupart du temps, il est de passage dans les villes qu'ils croisent, mais parfois, le jeune homme s'y arrêtent. Sa tête revient facilement aux personnes, il est jeune, mignon, agréable à regarder et surtout bien éduqué, tout ce qu'il faut pour trouver un travail. Tantôt caissier, il troque cet emplois pour devenir boucher, puis, coursier. Seth enchaine les petits boulots pendant presque 3 ans. Une fois arrivée à l'âge légal pour consommer de l'alcool, il décide de partir faire la fête en Floride. A 21 ans, je le voyais enchainer les fêtes comme les femmes. Parfois, il travaillait dans un bar rétro pour payer ses dépenses. Bizarrement, je n'aurais jamais imaginé Seth comme ça, je le voyais comme mécano dans une petite ville dans le même genre que l'était Forks mais surtout, je ne pouvais pas l'imaginer comme barman dans une boite de nuit près de Miami. Tout en m'immergeant dans ses souvenirs, je crus de plus en plus mettre trompée de personne. Je l'entendais parler comme le séducteur que, finalement, il était et ramener une femme tous les soirs. De plus, j'eu la désagréable surprise de voir qu'il s'agissait d'une différente à chaque fois. Etait-ce vraiment mon Seth ? Je n'avais jamais pu le voir comme un prédateur sexuel et pourtant... Je pris conscience que l'homme que je pensais timide et novice était en fait un réel chaud lapin avec un nombre de filles qui n'était plus calculable sur son tableau de chasse. Je me mis nerveusement à penser que je n'étais qu'une fille de plus pour lui et, je pénétrais encore plus dans son cerveau. Non pas pour en savoir plus à ce propos mais, justement, pour m'aider à ne plus me focaliser sur cet aspect de Seth, sinon, j'allais réellement être tentée de lui faire mal en repositionnant mes doigts sur son crâne... Quand il s'eu lassé des soirées à répétitions et des femmes du Sud, il mit de l'essence et partit. Il remonta le pays, faisant un magistral détour afin de réaliser son rêve d'enfant. New York, la grande ville. Il s'installa, vivant comme serveur dans un restaurant sur la 42eme avenue, entre Madison Avenue et Park Avenue. Son appartement, ou plutôt le misérable studio qu'il pouvait à peine se payer avec son salaire, était lui aussi dans le quartier de Midtown East. Ce n'était pas comme il se l'était imaginé, c'était mieux, la grande ville, le stress et les hot-dog au coin des rues. Mais, il y avait aussi la solitude, contrairement au Sud, dans cette immense métropole il était difficile de se lier avec les personnes, il se sentait étranger à tout ça. Ce n'était pas chez lui, ça ne le serait jamais. Le rythme de vie effrénée des New-Yorkais eu raison de lui, il s'enfuit au Nebraska, dans un coin reculé et calme. Seth avait maintenant 23 ans, mais gardait un physique plus jeune de deux ans. Malgré ça, sa carrure de plus en plus imposante tant elle était musclée, lui permis de trouver un travail en tant que bûcheron. Cette vie dans cette ville avait été des plus importante pour lui, je le sus lorsque l'image d'une jeune femme vint m'éblouir. Elle avait eu une place majeure dans le cœur de l'Indien. Il en était tombé amoureux au premier regard. Savoir cela me fit mal, je n'étais rien pour lui en fait, je n'avais eu aucun réel impact dans sa vie. Je n'étais ni sa première histoire, ni son premier amour. Seth prit conscience de quel souvenir je visualisais et se crispa violemment. Sûrement l'une des choses qu'il ne voulait pas que je vois ... Malheureusement pour lui, et, ce que je ne savais pas à ce moment précis, c'est qu'à l'instar de l'homme, son loup n'était pas tombé sous le charme de la jeune femme. Il n'y avait eu aucune imprégnation, cependant Seth y croyait. Pendant ces deux ans où il vécu avec la jeune femme, Heather, la dévorant des yeux, crevant d'amour pour elle, il crut qu'elle deviendrait sienne, que le loup en lui finirait pas comprendre que c'était elle. Mais, la bête n'était pas décidée. Néanmoins, l'Indien ne perdait pas espoir, il arriva même à la conclusion, que son loup, s'était endormi après toutes ces années à attendre de sortir. Il fallait donc qu'il lui montre son deuxième aspect, elle devait l'accepter en tant que loup pour que l'animal l'accepte à son tour. C'était une idée folle et pourtant Seth y croyait dur comme fer. Heather devait être son imprégné, il l'exigeait. Il l'emmena dans la forêt, expliquant à son amante qu'il avait une surprise. Il insista sur le fait qu'elle ne devait pas avoir peur. Heather rigola en disant qu'elle n'était pas une froussarde sans vraiment comprendre qu'avoir peur n'était pas un signe de faiblesse dans certains cas. Seth commença à se déshabiller sous ses yeux et elle pensa certainement qu'il ne s'agissait que d'un nouveau lieu pour le faire. Puis, une fois nu, il se métamorphosa sous les yeux de sa moitié. Elle ne s'évanouit pas, non, mais, un léger crie s'échappa de ses lèvres puis, elle vacilla et tomba sur ses genoux. Seth, se retransforma immédiatement et s'approcha de son amour pour la rassurer, pour lui dire que ce n'est que lui. Pourtant elle a peur, une peur sourde, qui est cet homme, un monstre. Elle ne savait pas et elle n'aurait jamais dû savoir. La révélation devient un cauchemar éveillé, pour la fille mais aussi pour Seth. Dorénavant elle a peur de lui, elle ne peut plus le voir comme un homme. Elle lui brise le cœur. La seule femme qu'il n'a jamais aimée. Il se hait. Pourquoi il ne pouvait pas vivre sans que se soit son imprégnée ? Le souhait de vouloir revenir en arrière le tourmente, la voir ainsi le ronge et le regret le dévore. Mais, il n'est pas le plus à plaindre, il le sait, la jeune femme n'est plus elle même, la légère paranoïa du début évolue, elle devient folle et fini par se faire interner. Seth comprend qu'il n'a plus sa place ici et décide de partir, de rentrer chez lui. Une fois à Forks, à peine le panneau de bienvenue dépassé, il sait que rien n'a changé. Que des choses minimes, une magasin vendu qui devient un restaurant, une maison qui change la couleur de sa façade, mais, les gens restent les mêmes. Il apprend que Jacob et Renesmée sont fiancés, enfin, ça ne lui fait ni chaud ni froid. Il est vide. Je le sens. Il n'espère plus rien de la vie. Il deviendra ce qu'il devait être, un modificateur jusqu'à la fin. Il la souhaite proche. Il a 25 ans. Quand je sors de ce souvenir, je suffoque, j'avale de grande goulée d'air, j'ai envie d'arrêter de lire en lui, de ne surtout pas poursuivre cette exploration de sa mémoire car, c'est de plus en plus dur. Je ne savais pas tout ça et parfois, j'aurais aimé ne pas savoir et plus que tout, j'aurais préféré ne pas pouvoir ressentir tout ce qu'il avait pu vivre. J'essayais de me reconcentrer alors qu'un autre souvenir vint remplacer le dernier, substituant une partie de mon oppression. C'était un jour comme les autres puis, Sam l'informe qu'il y a un problème au lycée. Depuis son retour Seth est devenu un soldat, toujours en alerte et le premier à intervenir au moindre souci. J'entend l'indien demander de quel établissement il parle, on lui répond qu'il s'agit de la Push. Le modificateur trouve ça curieux, il sait qu'il y a déjà une équipe qui est sur place, pour autant, il ne pose aucune autre question. Il monte docilement à l'arrière de la voiture, Jacob apparaît devant puis, Sam, prend place derrière le volant. Aucun des Quileutes ne semblent tendu. Je sens Seth qui est perdu dans ses pensées, écoutant distraitement la conversation qui me parvient à travers un voile. J'ai un mal fou à comprendre de quoi il s'agit, j'entends juste le mot pizza et personne étrange. Une fois sur place, Jake et Sam sortent de la camionnette. Seth quand à lui reste dans le véhicule, il se met à l'avant au cas où, tout en attendant le retours de ses acolytes. Comme souvent, il se fiche de se qu'il se passe, et pourtant, cette fois-ci, quelque chose le pousse à tourner son regard en direction de la scène, à essayer de suivre la conversation. J'entend la personne parler grâce à l'audition aiguisé de Seth et je conclu qu'il s'agit d'une fille. Son timbre de voix suave et, bien trop aiguë pour qu'il puisse appartenir à un homme. Mais, pour ce qui est de la vision, le modificateur n'arrive pas à la voir, son chef et Paul étant exactement devant elle, dans son angle de vision. La seule chose qu'il arrive à apercevoir c'est la couleur de ses cheveux lorsqu'il la distingue de dos tandis qu'elle s'éloigne de ses confrères.Quand l'Alpha revient, Seth ne peut s'empêcher de lui demander si elle a un quelconque lien de parenté avec Victoria, mais son chef ne sait pas lui répondre, il n'a pas réussi à tirer grand chose d'elle cependant, il y a un fait qui est clair, la meute devra la surveiller. Rapidement, une suite apparaît à ce souvenir. Ce jour là, c'est à Seth d'aller vérifier que la créature, comme il la prénomme, ne va pas créer des problèmes à la communauté. Je pars enfin il, Seth n'est ni enjoué, ni blasé, il est toujours aussi vide. Arrivant rapidement, il remarque que les siens sont inquiets, la créature semble dangereuse. Elle n'est pas agressive mais, elle tourne autour des gens, s'approchant, puis, d'un coup, elle les fuit. Seth a l'impression qu'elle est faible, affamée et donc il conclut que s'il s'agit d'un vampire, c'est une réelle menace Sans qu'elle ne se rende compte de rien, Seth et les siens l'entoure. Ils sont 8 lâches à l'encercler de leur carrure imposante. Me voir ainsi me faire piéger à travers le regard de l'indien me mettait hors de moi néanmoins, mon véritable moi, lui, était simplement affolé, paniqué. La jeune fille, moi, veut s'enfuir, mais elle ne peut pas, elle s'approche de Seth et commence à me taper. Dans le corps de Seth, je ne sens rien mais pourtant ça m'agace, je décide de faire cesser ce tambourinement sur mon torse en emprisonnant ses bras. Elle tourne alors sa tête vers moi, à l'instant même où mon regard croise ses yeux bleus, il se passe un phénomène étrange. Tandis qu'elle me dévisage, j'ai l'impression d'être aspiré. Je sens le désir que d'un coup Seth éprouve. Il ne s'agit pas d'un désir sexuel, c'est une excitation totalement différente. Etonnamment, il me désirait pour être à ses côtés, plus qu'il n'avait désiré quelqu'un d'autre, plus qu'il n'avait pus désirer Heather. J'étais, au monde, la personne qui lui était la plus appropriée. L'indien avait soudainement besoin de moi, il lui était nécessaire d'être près de moi. C'était une attraction tellement puissante, un peu comme si la gravité n'émanait plus de la Terre mais de ma personne. Plus rien ne comptait à ses yeux, même la meute était rétrogradée en seconde position. J'étais sa plus grande priorité. Ce jour là, je suis devenue sa vie ... Je comprenais maintenant. A travers ses souvenirs, j'avais la faculté d'appréhender la puissance de l'imprégnation, comme si je la vivais. Je savais qu'il me sentait en lui. Et, il n'était là, ni question de vu, de toucher ou bien d'odorat. Il ressentait ma présence, elle était incrustée à l'intérieur de lui. C'était ainsi qu'il pouvait tout connaître de mes sentiments, des mes impressions. Il lisait en moi, et j'étais son livre favoris. A partir de ce moment, des souvenirs communs s'enchainèrent. Je revis d'un autre point de vue mon réveil dans les bois où je ressentais l'amour, la tendresse mais aussi l'incompréhension de Seth. Pourquoi elle ? Il n'arrêtait pas de se demander pourquoi il s'était imprégné de moi. De cette créature qui lui semble humaine et qui pourtant n'en ai que plus éloigné. Cette question sur l'imprégnation, il avait du se la poser au moins une centaine de fois, si ce n'est pas plus, surtout le jour où il m'avait retrouvé imbibée de sang dans mon salon. Je sentis la colère monter en lui, une frustration qu'il ne pouvait contrôler et heureusement qu'à ce moment il était déjà en loup, sinon il aurait muté sur le champ. Cette fureur était pourtant contre lui même, envers son état, il était obligée d'aimer une meurtrière et de la sentir dans chacune des parcelles de son corps. J'entendais alors ses pensées, j'écoutais ses plaintes et ses incompréhensions et considérais ses interrogations. Il n'arrêtait pas de se questionner, demandant à son loup ce qui n'allait pas bien avec lui. Pourquoi il avait dû s'imprégner de cette chose alors qu'il aurait pu tomber amoureux d'une autre femme, d'une humaine qu'il aurait pu facilement protégé jusqu'à l'heure de sa mort. Mais, aucune réponse. Je nous revis ensuite dans les bois, lorsqu'il était à ma poursuite, alors que j'étais un simple faucon et qu'au grand jamais il n'aurait dû me retrouver. Après coup, je revécus une deuxième fois ma mise en cage et d'autres souvenirs encore. C'était réellement étrange d'avoir toutes les perspectives. A la fois ma vision mais aussi la sienne. Cependant, je ne rechignais plus à en apprendre d'avantage et surtout je me délectais de ce que je découvrais. J'en arrivais aux conversations. Je m'étais toujours demandée de quoi avait pu s'entretenir Seth avec son chef et les autres. Dorénavant tout m'étais dévoilé. En effet, j'avais réfléchis de nombreuses fois aux discussions qu'ils avaient dû avoir et notamment avec pour sujet ma personne, je n'étais pas dupe. Maintenant, je le savais et j'en étais bouleversée. J'avais tout faux depuis le début. Les Quileutes ne pouvaient pas me tuer. Il y a beaucoup de choses que les modificateurs respectent mais la chose la plus sacrée dans leur culture, c'était l'imprégnation. Il ne pouvait connaître le véritable amour qu'une fois dans leur vie, c'était l'unique moment de leur existence où il pourrait être ainsi en symbiose avec un autre être hétérospécifique. Dès lors, aucun membre ne pouvait décemment me tuer, j'étais sacrée selon leur loi, j'étais l'imprégnée de l'un des leur. Cependant, ce droit, ce statut que j'avais acquis, n'était rien aux yeux des Cullen qui me voyaient comme une menace, une chose à abattre. Car, c'est ainsi que cela fonctionnait, tout danger pour Renesmée et, le reste de la famille, devait être éliminée. Les modificateurs avaient donc dû marchander avec le clan vampire, faisant valoir leur lien et leur demandant de ne rien faire. A l'unanimité, ça se valait, cependant, ils voulaient tout savoir et ce, afin d'être sûre que je n'étais pas un danger. C'était de là que venait l'idée des caméras. Une idée pour me maintenir en vie, pour augmenter ma période probatoire, pour que je survive. A chaque information, à chaque souvenir, je démêlais les actes de Seth, ce qu'il m'avait caché pour mon bien. Je constatais à quel point il avait dû se sacrifier pour moi. A quel point j'étais importante à ses yeux. Je revis la suite de ses souvenirs bien différemment, ma vue s'était enfin éclaircie. Je traversais le reste de ses remembrances. La soirée où il me cherchait des yeux à longueur de temps, notre scène d'amour où jamais il n'avait éprouvé un plaisir aussi abondant, notre dispute, ma fuite, sa course. Jamais il n'avait couru aussi vite car au delà de vouloir me retrouver, son instinct l'obligeait à me retrouver, quelque chose arrivait. Cependant, au bout d'à peine 15 minutes, une sorte de barrière vint supprimer le lien, il ne me sentait plus. Il ne pouvait pas savoir où j'étais, il n'avait plus aucun moyen de me localiser. Malgré cet handicap, il n'avait rien lâché, me cherchant pendant des jours et des jours, parcourant les états sous sa forme de loup. Et, alors qu'il était entre l'Idaho et le Nevada, il avait pu, un court instant sentir où j'étais. Il avait couru, sans s'arrêter pour me trouver. Joie, angoisse, appréhension, des sentiments contraires car il ne savait pas si je voudrais encore de lui. Puis, après l'exaltation et l'ivresse des retrouvailles, le chagrin de ma maladie, l'accablement de mes révélations. Enfin, pour l'achever, la dénonciation. Je suis une sorcière. La colère, le désappointement et enfin le marché. Alors que j'avais disparu sous leurs yeux, une troupe étant déjà à ma recherche, Carlisle s'entretient avec Sam. Ils n'avaient plus le choix disaient-il pendant que le loup qui m'était lié décortiquait leur conversation. Soit je leur racontais tout et je vivais, soit je fuyais et j'étais une sorcière morte conclurent-ils. Pour une fois, les deux parties étaient sur la même longueur et comme d'habitude, ils chargèrent Seth de s'en occuper. Il part, la mort dans l'âme, comment faire. Je le sens en colère contre sa meute, ils sont prêts à la vendre et il est plus encore en colère contre lui, quand arrêtera-t-il d'être le vendeur ? C'est pourquoi, dès que j'eux voulu m'enfuir, Seth m'a emprisonné de ses bras. Il n'avait pas eu le choix. Et je pensais tout ce temps qu'il me piégeait. Finalement, il n'en était rien, il crevait tellement d'amour pour moi, qu'il devait me sauver. C'était sa raison de vivre. J'étais le seul sens à sa vie. Une vague de sensations me pénétra. Je sortis de ses pensées, mes mains tombèrent sur mes cuisses. Quand à l'indien, il soupira de soulagement et ouvrit les yeux pour me faire face. Apparemment, je pleurais.- Mary ! S'inquiéta l'indien, hésitant à m'enlacer.- Tu ... Mais ... Tu m'aimes, finis-je finalement à articuler entre deux sanglots.
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Salem.
Paranormal« Connaissez-vous la triste histoire des sorcières de Salem ? Je vais faire bref, sans m'attarder sur des détails. Cela s'est passé en 1692 dans la petite ville de Salem Village, Massachusetts. Les habitants y étaient puritains et très croyants. Des...