Chapitre vingt-quatrième.

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« L'Eternel Dieu planta un jardin en Eden, du côté de l'est, et il y mit l'homme qu'il avait façonné

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« L'Eternel Dieu planta un jardin en Eden, du côté de l'est, et il y mit l'homme qu'il avait façonné.L'Eternel Dieu fit pousser du sol des arbres de toute sorte, agréables à voir et porteurs de fruits bons à manger. Il fit pousser l'arbre de la vie au milieu du jardin, ainsi que l'arbre de la connaissance du bien et du mal.Un fleuve sortait d'Eden pour arroser le jardin, et de là il se divisait en quatre bras.Le nom du premier est Pishon: il entoure tout le pays de Havila où se trouve l'or. L'or de ce pays est pur. On y trouve aussi le bdellium et la pierre d'onyx.Le nom du deuxième fleuve est Guihon: il entoure tout le pays de Cush.Le nom du troisième est le Tigre: il coule à l'est de l'Assyrie. Le quatrième fleuve, c'est l'Euphrate. »


Le Jardin d'Eden (Genèse 2.4 – 25)



              L'Eden, qui n'avait jamais songé y mettre les pieds ? Il avait beau s'agir d'un mythe, d'une légende, d'un conte biblique, tout humain avait au moins une fois pensé à y aller, ou plus précisément, voir ce que c'était. Savoir, de quoi nous avions été chassé.               En effet, même si nous ne sommes pas chrétiens, voir même si nous sommes athées, nous continuerons à nous demander quel était cet endroit d'où nous avons été bannis. Etait-ce si merveilleux ? Ce jardin magique, comment était-il ? Il y avait-il des animaux en harmonie entourés d'une nature luxuriante et bienfaitrice ? Est-ce que les anges volaient au dessus de notre tête ? Pourrions-nous y entendre la voix de Dieu ? Certes, le jardin d'Eden n'était pas le Paradis, non, c'était juste un paradis terrestre. Un endroit décidément plein de mystères qui, indéniablement, attisait notre curiosité.            Parfois, en imaginant ce lieu, j'en pleurais de joie. Dans mon esprit, la vision que j'en faisais était si enchanteresse, si magique, que je haïssais l'idée que nous n'ayons pas pu y résider pour toujours. Puis, tout de suite après, je pensais à cet ange, celui qui avait été forcé de quitter cet endroit pour finir ici avec nous. Quelle pire punition que celle là ? Non, il ne s'agissait même pas d'une punition. Il s'agissait tout simplement d'une des plus terribles injustices qu'il soit. Pendant que les siens étaient restés là haut, il avait dû descendre jusqu'à cette terre aride pour ne ressentir que douleur et tristesse. Et cela, juste à cause de notre profond égoïsme. Je n'avais pas pitié de lui mais je ressentais un chagrin en songeant à son destin, le pire de tous. Le pauvre, ne pouvais-je m'empêcher de finir par dire à chaque fois.             Edward se leva d'un coup, il avait dû déjà essayer de se calmer mille fois sans y parvenir. Il balança la première chose qui croisa son regard. Ce fut un magnifique vase en faïence marron ciselé d'or. L'objet, plutôt sobre malgré sa valeur, fut propulsé à l'autre bout de la pièce et s'éclata dans un grand fracas au pied du mur. J'en sursautais de peur. Je détestais ce genre de personne à la violence gratuite, même si c'était pour passer ses nerfs, ça ne l'excusait pas. Il n'avait qu'à hurler au dessus d'un pont comme tout le monde.-       C'est impossible ! Tu mens ! Maintenant nous savons que les sorcières sont des menteuses, me cracha-t-il au visage.-       Nous ne sommes pas des menteuses, répondis-je insultée.           J'avais essayé de maitriser ma voix. Comment osait-il dire ce genre de choses et surtout sur des personnes dont, jusqu'à ce soir, il ignorait complètement l'existence ? Il continua de me fixer droit dans les yeux. Suite à sa crise, Seth se leva de sa chaise, alerte. Il était tendu, prêt à attaquer le vampire si celui-ci outrepassait les limites.-       Alors c'est tout simplement toi la menteuse, continua-t-il tout aussi véhément.           Il avait réussie. Oui, il avait gagné. Il, ce satané vampire, avait fait évoluer mon agacement premier en colère. Mais pour qui il se prenait à la fin ? Il se croyait tout permis dans cette maison ? Mais il n'était pas chez lui et il n'était pas non plus l'être le plus puissant en ces lieux. Fallait-il que je le remette à sa place ?           Contrairement à certain cliché, je n'allais pas m'envoler dans les airs, à un mètre du sol, les cheveux nageant autour de moi dans un halo de lumière et avec les yeux blancs. Une sorcière énervée ce n'était vraiment pas ça et puis je savais pertinemment que je n'étais pas en état de me battre contre. Pourtant, je formulais un sort puis, je comblais l'espace qui me séparait de lui en faisant un pas droit devant. Enfin, je le giflais et ce le plus violemment que je le pouvais. Je senti son cou se fissurer sous le choc. Un deuxième coup et sa tête aurait valsée. Il me regardait avec haine. Je crois qu'il l'avait bien senti celle là.-       Alors ça fait mal ? Dis-je avec un air de défis.           Mais contrairement à ce que l'on aurait pu croire, je ne l'invitai pas à poursuivre le combat. Je n'étais pas folle au point de le défier à me frapper. J'avais bien trop peur de la souffrance que me procurerait une simple pichenette de vampire.           Le sort que je venais d'invoquer était des plus simple et par conséquent avait consommé très peu de mon énergie vitale, c'était d'ailleurs ce pourquoi j'avais pu le formuler sans avoir la tête qui tourne ou encore, une forte envie de m'endormir. En fait, ce sortilège permettait, à celui qui le faisait, d'avoir une force phénoménal mais ce, seulement un bref instant.          L'air était électrique. Edward et moi-même nous nous dévisageâmes avant tant d'animosité. A nous voir, on comprenait directement que nous avions chacun une aversion profonde et violente pour l'autre et l'on ne pouvait que se demander s'il y allait avoir un combat. Edward leva la main, oubliant complètement, avec ce geste, toute son éducation. Il avait l'intention de me frapper, moi une femme. Ou peut-être que de par ma nature je n'étais plus rien, ni femme, ni homme, juste une chose à abattre. J'attendais que le coup parte et surtout, m'atteigne avec douleur. J'avais les yeux écarquillés, de peur je l'avoue. Mais avant que la moindre chose ne m'effleure, Jacob intervint et se positionna entre nous deux. Bien sur, le vampire avait prévu son geste, c'est d'ailleurs pourquoi sa main resta en suspens à quelques centimètres du visage de son ami. Puis, il ferma le poing de rage et laissa tomber son bras près de son corps. Tout ca n'allait décidemment pas me rapprocher des Cullen, pensais-je ironiquement tandis que je reprenais mes esprits. Je savais parfaitement que j'avais failli être dans les vapes pendant un bon moment si sont poing n'avait pas écourté sa course.-       C'est bon on se calme, intervint Alice qui s'était levée de sa chaise.             Carliste approuva d'un hochement de tête.            Nous regardâmes Edward me tourner le dos et partir dans le sens contraire. Lorsqu'il fut de nouveau aux côtés de sa petite famille, je sentis que l'Edward qui avait failli me frapper était parti. Il était plus détendu. Certes, Edward était un vampire très lunatique, mais au delà de son trait de caractère il y avait quelque chose de surnaturelle. Il était trop détendu par rapport à la colère qu'il avait pu manifester à peine quelques instants plus tôt. J'en conclu que Jasper y était pour quelque chose, qu'il essayait de calmer son frère par le biais de ses dons.-       C'est bon Jasper, l'informa finalement Edward, lui faisant comprendre qu'il était assez calme comme ça.           J'avais raison.-       Et oui, Emmett, elle a une bonne droite, répondis Edward à la question mental de son frangin baraqué.           Le brun pouffa de rire. Son frère ne réagit même pas. Il n'était surement pas assez calme pour faire de l'humour même si, dans mon fort intérieur, je me demandais si ce vampire avait ne serait-ce qu'une once d'humour. J'en doutais fortement.-       Peut-être vaut-il mieux en finir pour aujourd'hui, dit le père adoptif de la famille vampire en se levant.                Je crois que tous approuvèrent ses dires car la meute commença à libérer les canapés.-       Mais nous n'avons pas fini cette discussion Mary, affirma Sam en me regardant profondément.           Il était très sérieux. Je compris immédiatement qu'il serait impossible pour moi de m'échapper cette nuit. Mais qu'est-ce qu'il m'avait pris ce jour là de choisir Forks comme nouvelle résidence principale ? Seulement, pour le moment il y avait d'autres choses qui devaient me préoccuper. En effet, tout ce qui m'importait là, maintenant, était qu'ils vident mon salon, qu'ils déguerpissent de ma maison tout autant qu'ils sont. Je me dirigeais vers la porte. Je savais que tous mes fais et gestes étaient observés, scrutés, décortiqués par un assortiment de modificateurs ainsi que par quelques représentants de la race vampire. Franchement, avoir autant de pairs de yeux braqués sur mon dos était terriblement désagréable. J'ouvris la porte d'entrée.-       La sortie est par ici, leur informais-je sarcastique.           Je voulais leur faire comprendre que se dépêcher de quitter les lieux me serait très agréable. Ils obtempérèrent rapidement. Les premiers à partir furent les Cullen, tous sauf Carlisle, qui s'entretenait brièvement avec le chef des modificateurs. Je crus comprendre qu'ils discutaient des tours de garde. Apparemment, savoir qui allait me surveiller cette nuit était des plus importants et je commençais à me demander qui allait prendre le premier tour.           Les suivants furent les indiens, en même temps, il ne restait plus qu'eux. Ils sortirent un par un, pour ensuite reformer un groupe compact à l'extérieur, une meute. Quand vint le tour de Paul de me dépasser, celui-ci préféra s'approcher de moi, le regard emplit d'animosité. Il me chuchota à l'oreille avec virulence.-       On n'en a pas fini avec toi.            Lui aussi je le frappe pensais-je avec satire mais je me retiens de formuler ce qui me passait par la tête. J'avais déjà eu le malheur et la maladresse de provoquer cet imbécile et c'était un peu de là que tout avait commencée. Maudit chien !           Cependant, dans un certain sens, je fus chanceuse, il n'avait pas été très discret en me délivrant son message, ou tout du moins, j'étais surveillée de bien trop près pour que la moindre chose puisse échapper à l'œil aguerri du chef de meute.-       Paul, intervint Sam de sa voix d'Alpha, lui rappelant clairement que c'était terminé pour ce soir.           Le loup recula et sorti de la maison. C'est ça, bon chien.           Sam finit par franchir lui aussi la porte, suivit de Carlisle qui lui emboita le pas. Le docteur réussit à capter mon regard et m'envoya un sourire de réconfort un peu paternaliste. Je compris qu'il ne voulait, certainement pas, que ça se passe comme ça c'était passé et qu'il était, dans un certain sens, désolé. Je sentais qu'il tenait à garder la complicité qui s'était développée entre nous. Cependant, et je ne m'en excuserais pas, j'avais vraiment du mal, au moment où je vis cette expression chaleureuse, à lui rendre la pareille. Il me fallait du temps pour tout remettre en ordre dans ma tête et pour savoir qui était avec moi et surtout, qui était contre moi. Sur ses talons, Seth. Pourquoi fallait-il que systématiquement ça tombe sur lui ? Pourquoi il devait être le dernier ? Il me regarda avec profondeur et il ouvrit la bouche, s'apprêtant à formuler je ne sais quel mensonge. Je le coupais net.-       Dégage.           Voilà tout ce que j'avais à lui dire à l'instant présent. Mon message était concis et pourtant il resta devant moi.-       Mary, dit-il d'une voix grave et affligée.-       Dégage, répétais-je en prenant soin d'accentuer chaque syllabe du mot. Je ne veux plus te voir ! Finis-je par m'exclamer.           Il ferma sa bouche, baissant la tête puis tourna les talons en direction de la sortie. Une fois qu'il fut à l'extérieur de ma maison, je claquais la porte. Ne reviens jamais, pensais-je tandis que le bruit de la porte qui se fracasse retentit.           Une fois seule, je regardais le mur. Fichu vampire ! Il n'avait vraiment aucune éducation. En regardant les morceaux du défunt vase éparpillés sur le sol, j'eu ce sentiment désagréable d'être exactement comme ce vase, seule, brisée et sans avenir. J'étais lasse de tout ça mais, plus fort encore que ce sentiment, j'étais vide. Je n'avais vraiment plus l'habitude d'être à ce point vide.           J'allais dans le frigo et pris la première chose que je trouvais, un yaourt. Sortant un cuillère de l'un des tiroirs, j'avalais le produit laitier, puis j'en pris un deuxième et je jetais la cuillère dans levier. Mais je sentais que ce n'était pas suffisant, je n'étais pas encore suffisamment rassasiée. Je sortis une boite de petits gâteaux secs, chaque biscuit était individuellement empaqueté. J'en dévorais un premier, puis un deuxième, un troisième et sans y faire attention, je finis le paquet. Je me rinçais ensuite la bouche avec du jus d'orange. Je regardais les petits papiers transparents, qui emballaient initialement les gâteaux secs, éparpillés sur le plan de travail. Ca avait été rapide, à la limite du compulsif mais, au moins, j'étais un peu plus en forme. Mon regard revint une seconde fois sur le vase, enfin ce qu'il en restait. Je me demandais s'il fallait que je nettoie maintenant ou si ce vampire aurait au moins la décence et l'obligeance d'envoyer quelqu'un le faire, à défaut de le faire lui même. Enfin, mon regard continua d'arpenter la pièce pour s'arrêter sur la porte d'entrée. J'avais complètement oublié de la fermer à clés après l'avoir claquée violemment. Je partis les chercher, elles devaient être dans mon sac à main. Je me dirigeais donc en direction de ma chambre, retrouvais rapidement mon barda et plongea ma main à l'intérieur, fouillant pour dénicher le trousseau. Il fut rapide à trouver. Je laissais mon sac sur le bord du lit et repartis rapidement vers la cuisine. J'y sentis un léger courant d'air. Il fallait vraiment que je pense à fermer les fenêtre me dis-je tandis que je continuais mon chemin.-       Tu ne veux peut-être plus me voir... mais moi si, annonça Seth.           Surprise de le voir, je lâchais le trousseau qui tomba au sol. Il était en face de moi et la porte d'entrée était derrière lui.-       Pars.           Il s'approcha de moi.-       Pars ! Hurlais-je           Il se jeta sur moi et plaqua sa main contre mes lèvres.-       Non, répondit-il très sérieusement, nullement impressionné par mon ordre. J'ai besoin de te parler, expliqua-t-il brièvement.           Mais moi je ne voulais pas. J'aurais aimé lui hurler, toutefois, je ne le pouvais pas. Sa main étouffait tout son qui aurait voulu s'échapper de ma bouche.-       Il faut que tu me fasses confiance. Implora-t-il en me regardant dans les yeux.           J'espérais que mon regard lui dirait ce que mes lèvres ne pouvaient faire, j'espérais qu'il entendrait que je lui avais fait confiance justement, et ça ne m'avait mené nulle part, pire, ça m'avait valu d'être mise en cage comme une vulgaire chose, d'être filmée à mon insu tel un animal et enfin, d'être complètement trahie. Je lui avais pourtant tout dis, bordel ! Pourquoi ? Pourquoi avait-il fallu qu'il réagisse comme ça ?           J'essayais de le mordre, de lui entailler la chair, de sentir son sang, de s'avoir qu'il souffrait. Je voulais lui faire mal. Mais, mes tentatives furent bien vaines.-       Je sais que tu m'en veux... pour ce qu'il s'est passé ce soir ... et peut-être même les autres fois...           Il avait du mal à parler tant le regret lui obstruait la gorge.-       Mais il faut que tu comprennes que je n'ai pas le choix.           De quoi parlait-il à la fin ? Non ! Il ne fallait pas que je continue à l'écouter car il allait encore m'entuber. Je me bouchais les oreilles. Il n'apprécia pas. Peut-être que c'était était trop puéril pour le grand Indien plein de responsabilités. Dans tous les cas, sa réaction fut immédiate. Il mit une de ses mains au creux de mes reins, l'autre était toujours bien fixée à ma bouche, puis, il m'entraîna en arrière. Je sentis mon corps atteindre une surface plate sans pour autant avoir éprouvé un quelconque choc. Une fois que je fus collée à la cloison, il enleva la main qui chauffait le bas de mon dos pour déboucher l'une de mes oreilles. Plaquant mon bras contre le mur au niveau de mes hanches. Ses deux mains étaient dorénavant bien occupées et moi, en plus d'être muette, je n'avais d'autre choix que de l'écouter, même si c'était d'une oreille.-       J'ai vraiment besoin que tu m'écoutes, s'excusa-t-il en référence à son initiative récente.           Alors qu'il était en face de moi, et que les circonstances auraient voulu qu'il me dévisage, sa tête était pourtant baissée. Ses yeux fixaient quelque chose qui m'était inconnu. Finalement il reprit la parole, mal assuré.-       Je ... je sais que tu peux le faire.           Il releva la tête. A quoi faisait-il référence ?-       Alors, s'il-te-plaît, lis dans mon esprit.

Salem.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant