Paris ... La France ... La Mère Patrie, le pays des droits, le pays où j'avais été marié contre mon grès, séquestrée, violée... L'hexagone était, et de loin, le seul endroit au monde où je ne voulais pas retourner. Il y avait trop de souvenirs là bas, et seulement des désagréables en rapport avec mon passé. Ils trainaient dans l'air comme une maladie, me rappelant à chacune de mes inspirations mon existence d'alors et ma souffrance d'antan. Des morceaux de ma vie que je voulais oublier et qui pourtant me fouettaient le visage, lacérant ma conscience et fendant l'équilibre mental que je m'acharnais à garder.Je hais la France. A l'annonce de notre destination, un ensemble de chuchotements se firent échos, ils répétaient tous le nom, étonné. La ville lumière ne les laissait pas indifférent.- Pourquoi aussi loin ? Me demanda tout à coup la maternel Esmée.- C'est là-bas qu'est le siège. L'intéressée hocha la tête, seul les vampires avaient entendu cette information, les Quileutes, eux, semblait préoccuper par tout autre chose. Je les entendis parler entres-eux du voyage à venir et il s'annonçait compliqué en vue de leurs maigres moyens. De ce fait, ils élaboraient déjà un plan secour. Ils souhaitaient courir jusqu'au port de Marcus Hook en Pennsylvanie, là ils monteraient à bord d'un bateau cargo, puis arrivant sur les côtes françaises, ils pensaient rejoindre la capital toujours à pied ou dans leur cas, à pattes. Comme je pouvais entendre ce projet de plus en plus insensé qui nous prendrait des semaines, les vampires en avaient également la faculté et ils savaient que nous n'avions pas de temps à perdre.- Sam, nous partirons avec notre jet privé. Le chef Alpha s'apprêta à objecter durement mais Carlisle ne lui en laissa pas le temps et continua.- Tu n'auras rien à payer, ni aucun des tiens évidemment.- Merci, dit sincèrement le loup noir tout en sachant pertinemment qu'un jour au l'autre il leur revaudrait ça. A l'entente de cette négociation fructueuse pour les indiens, j'eu l'impression d'entendre Quil souffler d'apaisement et j'en conclu que son compte en banque ne devait pas être très remplie.- Puisque c'est réglé, nous partons à Paris ! s'exclama Alice on ne peut plus enjouée.- Trop bien ! renchérit une deuxième Cullen nommée Renesmée qui elle aussi semblait des plus heureuse à cette annonce. Je me demandais bien en quoi c'était si réjouissant d'aller là bas. Cependant brisant net l'engouement de la jeune fille, Edward s'exprima glacial.- Pas toi, coupa-t-il sèchement. Celle-ci, qui avait commencé à sautiller sur place, arrêta sa démonstration de joie pour regarder son père. Il dut lire en elle car il renchérit, un peu comme s'il répondait à une de ces questions.- Je refuse qu'il t'arrive quoi que ce soit, tu resteras chez Charlie. Les yeux de la jeune fille qui d'habitude reflétaient son bonheur de vivre, s'humidifièrent. Elle dévisagea son père furibonde et heureusement que son don ne résidait pas en un regard meurtrier, sinon, il y aurait déjà un mort. Après un long échange oculaire, elle tourna le dos à son paternel et partie comme une furie en claquant violement la porte d'entrée. Jacob se mit lui aussi à dévisager le vampire, pourtant il n'était pas en colère, au contraire, il avait l'air soulagé. Il ne souhaitait pas exposer sa bien aimé au danger encore inconnu de la France. Il partit ensuite à la recherche de la jeune fille. Tous les regards revinrent une fois de plus sur Edward qui étaient crispé, ses yeux nous laissaient percevoir sa peine. Ce que sa fille avait du mentalement prononcée à l'encontre de son paternel ne devait pas être très agréable à lire pour ce dernier. Je pense que ça devait être ça sa malédiction, le revers de son don, il avait le pouvoir de lire ce que chacun pensait de lui au fond. Bella s'approcha de son mari et posa sa main sur son bras, un geste basique de réconfort. L'homme la couvrit d'un baisé et lui sourit, mais c'était un sourire sans joie, la tristesse étant toujours présente.- Rendez vous au panneau d'entrée de Forks à 14 heure, dit Carlisle à notre adresse. Puis les vampires s'éclipsèrent, un coup de vent et c'était comme s'ils n'avaient jamais été ici. Les Quileutes ne tardèrent pas à en faire autant, ils quittèrent la pièce qui se refroidit bientôt sans leur température anormalement élevée.- Je viendrais te chercher vers 13h30, me glissa à l'oreille Seth avant de me voler un baiser et de disparaître tout aussi rapidement que fut le contact de nos lèvres. Je le vis rejoindre son groupe en courant et se transformer en un loup massif, comme le reste de ses camarades, afin de rejoindre le plus prestement possible la Push. Je me retrouvais donc, encore une fois, seule dans cette maison qui me paraissait, à chaque fois plus grande à la fin de ces réunions, lorsque mes hôtes imposants finissait par disparaître dans la nature. Je regardais mon poignet, à ma montre il était 11 heure 50 minutes passées, on peut dire que les vampires laissaient le strict minimum et j'étais sûre qu'il allait me manquer de temps si je voulais tout faire. En effet, ce n'était pas préparer un sac de fringues qui allait me prendre deux heures, mais plutôt me concocter des sorts en prévision de notre voyage. J'étais déjà dans l'optique d'un affrontement et je savais pertinemment que pour tout belligérance il me faudrait trouver un moyen efficace de me réapprovisionner en énergie. Après tout, si une bataille avait effectivement lieu il nous faudra affronter l'espèce la plus dangereuse, la mienne... Je me hâtais donc d'aller dans ma chambre, sortant vivement le sac que j'avais commencé à préparé la veille, lorsque je pensais encore pouvoir fuir cette ville de fous. Tous ces évènements paraissaient si loin maintenant, comme s'il s'était passé il y a une semaine et pourtant, c'était hier. Je vérifiais rapidement que le nécessaire soit bien là, puis fermait le sac en toile. Cela m'avait pris moins de dix minutes mais c'était déjà trop, j'étais en retard pour la suite. Je me mis à courir et montait comme une folle les escaliers qui me menaient au grenier. Une fois dans la pièce, je me rendis compte qu'elle était vide. Totalement vide, seul restait le parquet et les murs.- Fichtre ! C'est vrai, dans ma précipitation j'avais complètement oublié que j'avais tout envoyé dans des lieux sécurisés. Je commençais à stresser avec ces pertes de temps inutiles. Prononçant les paroles afin d'annuler le sort de la veille, je priais pour voir réapparaitre rapidement toutes mes précieuses affaires. Il me restait de moins en moins de temps et pourtant je devais trier les grimoires afin de mettre de côté ceux qui seront éventuellement utiles. Ce fut l'un des moments les plus longs, il y avait tellement de livres entassés dans cette bibliothèque que même un sort ne pouvait me sélectionner les œuvres en moins d'une heure. Je me voyais empilé dans un coin tous les ouvrages que le maléfice m'indiquait, il y en avait plus de cinquante. J'eu envie de pleurer de désespoir en apercevant une telle quantité qu'il me serait impossible de lire, sachant qu'il me restait si peu de temps. Je regardais ma montre, plus qu'un petit quart d'heure avec que le Quileutes vienne me chercher. Il ne fallait pas que je me décourage, si je ne pouvais pas les lire maintenant je le pourrais sûrement plus tard, dans l'avion. Je m'empressais de lire les titres, de mémoriser la couverture de chaque volume. Afin de pouvoir les matérialiser, je devais en avoir une image précise. J'espérais que pendant notre traversé dans les airs on me laissera le temps d'étudier attentivement l'ensemble de ces connaissances, car ils ne le savaient pas et je ne comptais pas leur dire, mais j'étais persuadée du plus profond de mon être que l'issue de ce voyage dépendait de ce que je trouverais comme réponse dans ces manuscrits. En ayant formulée cette idée qui déjà me dérangeait, j'eu la désagréable impression d'avoir une pression de plus, la manifestation d'un poids supplémentaire sur mes épaules m'obligeant, bien malgré moi, à courbé l'échine. Décidément, je détestais cette position. Le rôle que l'on m'avait obligé à endosser. Je soupirais, regardais l'endroit que je quittais, pensant réfléchir à autre chose l'espace d'un instant. Grave erreur, je ne pus m'empêcher de me dire qu'il s'agissait sûrement de la dernière fois où je me trouvais sur ce parquet, dans ce grenier, à l'intérieur de cette maison, dans cette ville. C'est vrai que j'avais un tempérament plutôt défaitiste mais comment ne pas l'avoir en de pareilles circonstances ? Nous allions nous confronter à des sorcières, qui avaient sûrement plus de pouvoir que moi car plus âgées et surtout j'allais devoir faire face à Kérian. Cet homme qui ne me laissait pas de marbre, au contraire, je perdais tous mes moyens lorsque j'étais seule en sa présence. Il avait un tel impact sur moi que je ne pouvais rester sereine et pourtant il le faudrait. Je me demande comme je pourrais trouver le courage de ne pas m'effondrer sous son regard de glace. Son regard qui me rappelait tant de choses. Bien sûr ce ne serait pas forcément tragique, ou tout du moins pas pour tout le monde, peut-être que certain auront la vie sauve, mais, nos ennemies auront le dessus et dans cette optique je ne repartirais pas libre. Même si je survivais au combat, je n'aurais pas la chance de retourner à ma vie, celle que j'affectionnais malgré tout, non, je serais, j'en suis sûre, enfermée de nouveau, dans cette maison, cloitrée dans cette chambre claire qui me révulsait, exhiber au bras de cet homme qui m'effrayait. Je frémis, un frisson de peur parcourra mon corps. Je devais arrêter d'y penser, je le vivrais assez tôt, je n'avais pas besoin de l'imaginer en plus. Je refermais la trappe, comme on referme un épisode de sa vie, attrapait mon barda et passait rapidement dans la cuisine. Ouvrant la fermeture éclair du sac, j'enfournais tous les paquets de gâteaux, sucreries et cochonneries caloriques que je trouvais dans les tiroirs. Sans aucune distinction entre le salé et le sucré, je n'étais pas raciste, je remplissais mon sac. Il s'agissait d'un moyen comme d'un autre de maintenir mon énergie pendant au moins notre passage en avion. Alors que je m'apprêtais à remonter la fermeture, ayant vidé mes armoires, Seth fit irruption dans la maison. Je ne l'avais pas entendu ouvrir la porte tellement j'étais plongée dans mes pensées, de plus en plus noires d'ailleurs. Je zippais le sac.- T'es prête ? Me demanda-t-il, tandis qu'il se faufilait tel un chat à mes côtés, regardant avec curiosité mes affaires. Tu as vraiment besoin de tout ça ? continua-t-il en inclinant la tête en direction du sac. Il devait être étonnée à cause du volume. En effet, la toile était bien tendue avec ce que j'avais dû rajouter.- Oui, j'ai besoin de tout ça, répondis-je sûre de moi.- Dans ce cas, on y va ! Lança-t-il, en empoignant mon sac. Je vis la surprise passée sur son visage lorsqu'il souleva mes affaires. Il s'attendait sûrement à quelque chose de bien plus lourd, en vue de l'aspect légèrement volumineux. J'aurais peut-être du lui dire que les gâteaux c'étaient certes encombrants, mais pourtant ça avait tendance à être léger. Il sortit de la maison comme il était venu, silencieux, moi aussi je l'étais. Je le suivis à l'extérieur, là, tout comme le jour de mon arrivée, je marquais un arrêt afin de regarder la bâtisse. Je me souviens de la première fois où je l'avais découverte. Je m'étais alors dite que je serais tranquille ici, dans cette bourgade un peu éloignée, si j'avais su ...- Mary, m'appela mon amant, me sortant de mes songes.- J'arrive. Je quittais du regard là où j'avais vécu et tournait les talons, ça aura été court, dommage. Je me dirigeais ensuite vers Seth qui se tenait près de son vieux tacot, il avait déjà balancé nos sacs à l'arrière et m'attendait. Il était temps de partir. Je m'engouffrais dans le véhicule, attachait ma ceinture tandis que Seth démarrait l'engin et s'éloignais de plus en plus de la maison.- On va revenir, me dit Seth rassurant. Je ne sais comment il pouvait rester aussi serein puis, je me rappelais que tout ça était sûrement dû à son expérience. Il avait déjà été impliqué dans des batailles. Cependant, cette fois-ci ce n'était pas des vampires immatures, des nouveau-nés sans logique, ne prenant garde qu'à leur faim, au contraire, ce qu'il fallait affronter c'était justement des êtres qui se distinguaient par leur maturité. Ce n'était pas une espèce qu'il était aisé de tuer. Je ne pouvais pas leur enseigner une technique a adopté. C'était complètement différent, mais ça il ne s'en rendait pas compte.- J'espère, eu-je du mal à lui répondre, loin d'être réconfortée par son ton qui montrait pourtant son assurance. Il quitta un instant la route du regard pour me dévisager. Il devait y voir l'anxiété tordre mes traits, les doutes, ma peur. Pourtant, il ne dit rien, reposant toute son attention sur le goudron. Nous arrivâmes rapidement au lieu de rendez vous et nous n'attendîmes pas longtemps avant d'être complet. Ce fut la voiture d'Alice qui ouvrit le chemin, nous la suivîmes jusqu'au alentours de Portland, là où elle prit brusquement une route plus sinueuse à travers les champs qui entouraient la ville. Là bas, se trouvait une piste privée, loin de la civilisation, les bruits des réacteurs pouvaient librement se mettre en route. Elle n'était pas très grande, mais cela suffisait pour l'avion de petite taille qui se trouvait devant nous. Une fois garée et sortit de nos véhicules, le commandant descendis nous saluer, sans faire de commentaire quand au groupe hétéroclites que nous formions, puis, il partit plus loin s'entretenir avec son commanditaire, Carlisle. Même s'il l'avait emmené à l'écart afin d'être à l'abris des oreilles indiscrètes, c'était bien mal nous connaître. Tous sans exception entendirent la conversation qui en soi n'avait pas un grand intérêt, elle portait simplement sur notre prochaine destination. Carlisle expliqua avec cette courtoisie qui lui collait à la peau, et faisait d'ailleurs son charme, qu'il souhaitait se rendre le plus rapidement possible à Paris, sans escale et sans personnel s'il n'était pas indispensable, ce qui sous entendait clairement, personne à pars le pilote lui-même et son copilote.- Très bien Monsieur, je commence la procédure, dit la pilote avec un accent de l'est avant de remonter rapidement dans son cockpit.- Montez ! Nous invita Carlisle en indiquant la passerelle qui nous permettrait d'atteindre l'intérieur de l'avion. Tout le monde se pressa, cherchant ses affaires. Seth, tenait nos deux sacs et les monta sans avoir besoin d'aide. Une fois à l'intérieur nous découvrîmes une Alice des plus excitée qui nous accueilli telle une hôtesse de compagnies aériennes.- Tu veux te mettre où ? me demanda Seth alors que déjà les invités investissaient les lieux, occupant de plus en plus de territoire. Je parcourais du regard l'intérieur de l'appareil, cherchant un lieu calme. A notre hauteur, c'est à dire au centre du jet, se trouvait une banquette dont le dossier s'adossait dignement sur le côté droit. En face, des fauteuils. Mon regard continua la ligne de l'avion, dans ses extrémités, des sièges collés par groupe de deux remplaçait l'imposant canapé d'avant. Là, se serait parfait. J'avançais jusqu'au bout de l'appareil et m'arrêtais près de la dernière rangée.- Ici, indiquais-je.- Aussi loin des autres ? Demanda-t-il, surpris de cette volonté non dissimulé qui consistait à m'exclure.- Oui, j'ai besoin de calme pendant la traversé. Il écouta mon explication tout en posant mon sac sur l'un des sièges au cuir couleur crème. Puis, il se retira.- Sam voulait nous parler, je reviendrais plus tard, m'informa-t-il cependant brièvement. Mais avant de me laisser, il se pencha ensuite vers moi et m'embrassa. J'aimais cette habitude qu'il avait prise, celle de toujours déposer un baiser sur mes lèvres avant de me quitter, même ce n'était que pour un court instant. Je regardais ensuite son corps se diriger vers le reste de son groupe. Ce fut seulement quand il les eut rejoint que je me décidais à m'installer. Sur le siège d'à côté se trouvait mon sac en toile vieillit par les années de services, il trônait sur le cuire encore intacte, faisant un léger décalage. La crasse côtoyant le luxe. J'ouvris mon barda et commençait à fouiller dedans pour trouver de quoi écrire. J'étais persuadée que j'y avais mis le matériel nécessaire pour, mais n'arrivais pas à le trouver. Surement du au paquet gâteau qui limitait la fouille, il fallut donc que je les sorte, les étalant sur ma tablette à la vue de tous tandis que je continuais à fouiner dans ce bazar qui était mien. Comme si je ne l'avais pas vu venir, plusieurs Quilleutes semblèrent subitement très intéressés par le contenu dévoilé de mon sac, laissant au second plan la conversation à laquelle devait assister. Embry plus fougueux, me dévisagea après avoir longuement dévoré des yeux toutes ces friandises, il était envieux et je ne pu m'empêcher de répondre à son regard désespérément faible face à l'appel de la nourriture.- T'y touches, t'es mort, articulais-je sans pour autant hausser la voix, je savais qu'il m'avait parfaitement comprise. Cependant, pour finaliser l'effet, je joignis à la parole un geste des plus équivoques. Je passais dans une lenteur contrôlée mon index sous la gorge. Les autres qui avaient bien évidement suivis cet échange rigolèrent de bon coeur.- Allez mon pote, dit Seth, tu viens de trouver quelqu'un encore plus attachée que toi à la bouffe, puis ne pouvant se retenir plus longtemps il pouffa face à la mine déconfite de son ami. Après cette courte détente, leur sérieuse conversation reprit, je me demandais ce qui pouvait être si important et long, cependant, je ne trouvais pas de réponse plausible. J'haussais les épaules et trouvait enfin ce que je cherchais, un bloc note et un stylo mâchouillé, je savais que je les avais pris. Je rangeais prestement tout mon attirail avant que celui-ci ne s'évapore subitement dans l'estomac d'un des indiens. C'est cet instant que choisi le capitaine par le biais des micro pour nous annoncer notre départ imminent et suivant les directives de l'expert aérien tous se dépêchèrent de trouver un siège et de s'y attacher fermement. Les moteurs, déjà en route, firent plus de bruit lorsque le commandant commença à déplacer l'appareil d'un quart de tour, le positionnant avec maitrise en face de la piste, puis, il lui fit prendre de l'allure. L'avion trembla de plus en plus tandis que son nez se relevait en direction du ciel, ainsi incliné il finit par s'envoler dans un bruit étourdissant. Je relâchais l'accoudoir que j'avais inconsciemment agrippé de toutes mes forces face aux secousses de l'appareil. Je redescendis la tablette et y reposait mon carnet. Il était temps de passer aux choses sérieuses, je pris une grande inspiration tandis que je fermais les yeux et vidais mon esprit. Je commençais à visualiser le livre qui m'intéressait. Je le voyais comme s'il se tenait effectivement là devant mes yeux, son volume imposant flottant dans les airs, le cuir de sa couverture que l'on apercevait vieillit, parfois arraché aux coins, usé par les années. Les détails affluaient dans mon esprit et il n'en fallu pas beaucoup plus pour que l'ouvrage en question finisse par effectivement prendre place dans l'avion, devant mes yeux, installé en équilibre sur le bloc-note plus petit que lui. J'en commençais la lecture mais fut vite interrompue. Au loin, j'entendis mon nom qui me fit instinctivement relever la tête. On parlait de moi et je voulais savoir ce qu'on pouvait bien dire à mon sujet. Je fis mine de me concentrer sur le livre étalé ouvert devant mes yeux, pourtant mes pensées était tout à fait ailleurs, là où mes oreilles tentaient de capter la conversation que se jouait entre Sam et Carlisle. Tout deux avait pris place à l'autre bout de l'avion, à mon opposé, pensant certainement que cela les protègerait de mon ouïe développée. Il avait tord, je pouvais les entendre, certes pas parfaitement, mais cela restait cependant dans mes capacités.- Tu penses que l'on peut lui faire confiance ? demanda Sam dont la voix me parvenait feutré. Il était toujours douteux quand à ma loyauté envers sont groupe ce qui n'était pas étonnant et je ne pouvais l'en blâmer, après tout j'en avais aucune. Ses loups n'étaient pas mon problème, qu'ils vivent, qu'ils meurent ne me préoccupaient pas outre mesure. Cependant, comment pouvait-il douter de mon attachement à Seth ? Il était pourtant claire que je ne pourrais ni lui faire du mal, ni le trahir.- Je ne sais pas, après tout, elle a l'air d'être dans le même pétrin.- Mais si c'était un piège pour nous emmener là bas, nous serions une magnifique prise. Ils avaient vraiment pensé à tout. Je levais les yeux au ciel puis me reconcentrais sur la conversation, en espérant ne pas avoir été démasquée.- J'y ai pensé Sam, ces personnes ont besoin de nous apparemment et c'est vrai que cela pourrait être un plan possible. Cependant, si Aro en personne se déplace pour elle, lui demande audience, c'est qu'elle doit pouvoir nous aider. La réponse de Carlisle ne calma pas son interlocuteur, au contraire, celui-ci continua de le questionner, de plus en plus troublé.- Mais elle ne nous a pas dit contre quoi nous devrions nous battre. Nous sommes totalement ignorants de ce qui nous attend là bas. Nous devons la faire parler.- C'est vrai qu'elle est mystérieuse, continua toujours aussi serein le vampire, mais nos pouvoirs sont totalement inefficaces sur elle, il est impossible à Edward de lire dans ses pensées.- Comme avec Bella au début, elle pourrait peut-être essayer quelque chose.- C'est complètement différent d'avec Bella, dès qu'il tente cela se retourne contre lui, il se met à lire ses propres pensées. Ca je ne le savais pas... C'était fort intéressant de comprendre l'impact de notre système de protection sur celui des autres espèces pourvues de dons. Apparemment nous restions supérieurs, sûrement car nous étions les créatrices.- Bon, dans tous les cas gardons un œil sur elle. Sans le voir, je sus que le chef et père du clan vampires hocha la tête pour montrer son approbation. Mon intégration au sein de cette confrérie mixte semblait de plus en plus corrompue. Mais, ce n'était cependant pas la cause de mon agacement, celui-ci était dû au manque de reconnaissance. Je m'embarquais dans une telle affaire, juste pour eux, et j'avais pourtant le même statut qu'une vulgaire prisonnière. Certes, j'avais été un peu forcée à m'embarquer dans cette histoire, dont je m'étais pourtant toujours tenue éloignée et cela pendant des siècle. Mais, cette fois je n'avais pas pu fuir, sous peine de d'être démembrée, ce qui pourrait bien m'amocher. Je ne vivrais sûrement jamais ce moment où ils arrêteraient de me traiter comme une fugitive. Je soupirais puis me remit pour de bon à ma lecture. C'était, plus important, je dirais même plus déterminant quand à la suite des évènements. Je n'eu aucun regret à me déconnecter totalement de ce monde, de la pièce aérée, de cette avion, pour me plonger intégralement dans mes recherches. J'étais dans ma bulle, je n'entendais et ne percevait ce qui m'entourait qu'à travers un filtre qui en faisait un fond naturel. Je ne prenais donc plus garde à qui m'observait, vampire ou modificateur, je lisais et notais simplement, gribouillant au fur et à mesure mon cahier, écrivant toutes les petites choses qui pourraient avoir un intérêt. C'est ainsi que les pages défilèrent sous mes yeux, puis les livres qui se suivaient, racontant à chaque fois une nouvelle histoire mais ayant de parfaites similitudes. Ils apparaissaient et je les épluchais pour enfin les mettre de côté et passer au suivant. Je n'avais aucunement conscience de combien était passé entre mes mains, à vrai dire ça ne m'intéressais pas, ce qui me préoccupait c'était de savoir qu'il m'en restait bien trop à découvrir. L'inquiétude montait dans ma bulle, cette anxiété de ne pas avoir le temps de tout faire, d'oublier quelque chose de primordial, de cause l'échec de tous.- Qu'est-ce que tu fais ? Cette voix sortie de nul part me sortit trop violement de ma transit, sursautant durement. Mon cœur eut un raté. J'y posais ma main, comme pour calmer la frénésie de ce dernier qui s'était emballé.- Ah, c'est toi, dis-je en découvrant mon loup. Après tout, qui ça pourrait être d'autre. En voyant ma réaction brutale et le saut des plus magistraux que j'avais exécuté, il s'excusa.- Je ne voulais pas te faire peur ma puce. J'eu voulu l'effrayante envie de lui répondre qu'avec ce surnom il était déjà tout pardonné, mais il ne me laissa pas le temps et dans un sens, heureusement.- Mais qu'est-ce que c'est que tout ça ? Dit-il tout en indiquant du doigt les livres empilés sur le sièges passager et les pages noircies de mon cahier ouvert.- C'est ... Comment pouvais-je formuler ça. « C'est notre parachute ? » ou peut-être un plus direct « le seul moyen de survivre ». Cependant, il n'eu pas besoin de réponse, il comprit face à ma moue.- Tu ne penses pas que l'on va réussir, n'est-ce pas ? Il avait perdu tout son affection, sa tendresse habituelle, à ce instant il était sérieux mais aussi triste. Son regard peiné me transperçait. Je rougie de honte. Il savait, il savait que je n'étais pas très confiante en leur capacité, en leur qualité de soldat. Je baissais les yeux, mais c'était déjà trop tard, le mal était fait, il m'avait démasquée.- Je ne sais pas, commençais-je timidement. A vrai dire je ne sais rien. Tes chefs pensent que je suis toute puissante, mais ce n'est pas le cas, je ne suis pas Dieu, je ne vois pas le futur et c'est l'inconnue totale. Mon débit allait en s'accélérant. J'annonçais à haute voix ce qui me rongeait de l'intérieur. Mais, le pire, c'est plus j'énonçais mes craintes, plus d'autres s'immisçait dans mon esprit. Mon cœur s'affola, s'emballa c'est bon, je paniquais. J'oubliais de respirer. Juste y penser me faisait perdre tous mes moyens et le sang froid que l'on m'accordait n'était qu'un masque que j'avais enfilé pour ne pas montrer à quel point cette histoire m'effrayait. Seth perçut immédiatement les signaux traduisant mon angoisse, ma peur. Il se positionna comme il le put afin de me faire face, relevant ma tablette.- Mary, calme toi, s'exprima-t-il lentement tandis qu'il s'emparait de mes mains. Il faut que tu te calmes. Je ne sais pas ce qui te fait peur à ce point là mais tu dois avoir confiance en toi, ou si ce n'est pas en toi, crois en moi. Je ne laisserais rien t'arriver. Cet afflux d'émotions additionné aux paroles de Seth, à son regard pénétrant qui me réconfortait, moi, la lâche qui ne croyait en rien, je ne pus empêcher mes yeux de s'humidifier- Allez viens. Il tira mes mains, m'invitant à me lever et je me retrouvais rapidement dans ses bras. Il savait ce dont j'avais besoin sans même que je le sache moi-même. Je le serrais de toutes mes forces et je sentais ses mains caresser mes cheveux.- Merci d'être là... murmurais-je. Puis, il fallut ouvrir les yeux, retourner dans ce monde où finalement nous n'étions pas seuls et voir que tout le peuple qui avait prit place dans cette avion nous fixait plus ou moins intensément. Je m'écartais prestement de l'indien, honteuse de m'être ainsi exposée.- J'ai encore du travail, bafouillais-je lamentablement.- Je te laisse alors, sourit-il en sachant pertinemment ce qu'il se passait dans ma tête. Il se retourna alors, prêt à rejoindre ses camarades à fourrure.- Seth ... A ce simple nom, sortant de ma bouche, il se stoppa pour me faire face.- Je dois te demander quelque chose. Il arqua un sourcil, m'invitant à en dire plus.- S'il te plait, quand on sera là bas, à Paris .. soit toujours à mes côtés. Je ... je m'interrompis, un instant, me demandant si c'était une bonne chose de lui dire. Mon cœur et ma raison pour une fois se mirent d'accord et décidée je le dévisageais. Je ne pourrais pas lui faire face si tu n'es pas près de moi, je n'en aurais pas la force.- Je serais toujours avec toi, puis il joignit à cette phrase un baiser sur mon front qu'il déposa tendrement, un peu comme s'il avait scellé par ce geste notre accord. Il se retourna ensuite, je pus observer sa carrure se dessiner un chemin vers son chef, qui lui, ne me quittait plus du tout du regard. Seth avait accompli un exploit ce jour là, il avait réussi à me faire espérer et j'utilisais cette force pour continuer à chercher, retournant dans mon état second tout en gardant cette étincelle d'espoir. Nous avions une chance, elle était peut-être frêle mais elle existait. C'est ce que je me répétais tandis que l'avion commença la procédure d'atterrissage. Paris nous voilà ! Kérian ... j'arrive.
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Salem.
Paranormal« Connaissez-vous la triste histoire des sorcières de Salem ? Je vais faire bref, sans m'attarder sur des détails. Cela s'est passé en 1692 dans la petite ville de Salem Village, Massachusetts. Les habitants y étaient puritains et très croyants. Des...