On se souvient tous du conte de la Belle au Bois Dormant. Cette princesse qui suite à un sortilège se piquera le bout du doigt sur un fuseau et s'endormira pendant cent ans avant que son prince ne l'a réveille. Là maintenant, je me sentais comme la Aurore du conte, car c'était moi qui était sensée me réveiller grâce au baisé de mon prince charmant. Enfin, tout du moins, si j'osais ouvrir les yeux, mais je n'osais pas. Dis-moi, pourquoi tu ne m'as pas laissée une centaine d'années pour songer à toi ? Si j'avais eu cette chance, je ne serais pas si déçue à l'idée de te perdre de nouveau. Pourquoi ne me laisses-tu pas le temps de rêver à toi ? Je sais bien que quand tu décolleras tes lèvres si douces des miennes il sera temps pour moi d'ouvrir les yeux. Et c'est pour cette raison que j'ai envie que ce baisé dure une éternité, et encore, ce ne serait pas assez. Mais je sens déjà ta bouche relâcher la pression qu'elle exerce sur la mienne. Bientôt, le rêve prendra fin, le vide te remplacera. Peut-être que Kérian sera rentré alors, peut-être que ça m'empêchera de penser à toi, à ce que j'ai perdu. J'ouvris les yeux, dès que je ne sentis plus aucune pression sur mes lèvres et je crus pourtant qu'ils étaient encore fermés. Seth était bel et bien là, à genoux, pour être à ma hauteur, le visage souriant. Je me précipitais dans ses bras, je voulais être sure qu'il ne s'agissait pas d'une illusion, comme j'en avais déjà eu tant de lui, que l'homme qui se tenait là devant moi, l'homme que j'avais tant espéré était bien là, en chair et en os, avec moi. Il répondit à mon étreinte en me serrant plus fort encore.- Oh Mary ... Je sentais que mes joues, mouillées de bonheur, humidifiaient son cou. On resta comme ça, serré l'un à l'autre pendant ce qu'il me paru une fraction de seconde, une étreinte bien trop brève. C'est Seth qui s'éloigna le premier. Il mit ses mains sur mes épaules et me fixa avec intensité. J'eu l'étrange impression que l'heure était grave.- Il faut absolument que l'on parte d'ici avant qu'il ne revienne. Parlais-il de Kérian ?- Je vais me transformer et tu vas monter sur mon dos. Je le fixai, éberlue. De quoi parlait-il ? Quand je compris enfin qu'il fallait faire un choix, je me sentie désorientée. J'étais complètement perdue. Je voulais partir avec lui, mais est-ce que je pouvais ? J'avais l'étouffante impression que si je partais avec Seth, si je montais sur son dos, j'allais mourir. Oui, je sentais que si j'avais le malheur de quitter ces lieux, ou plus précisément, si je m'éloignais encore plus de Kérian, ça allait me tuer. Que devais-je faire ?- Mary, viens avec moi. J'avais tellement envie de partir, de le suivre. Seth se transforma en loup, il avait toujours cette robe tachetée d'argent. Je caressais son pelage tandis que son regard m'implorait de venir avec lui. C'est comme si je l'entendais me dire de le suivre et c'est ce que je fis. Je ne sais pas ce qui me décida et sans penser aux conséquences de mon acte, je montais sur son dos, je m'accrochais à son immense cou. Il sortie de la maisonnette, je ne savais pas vraiment à quoi elle ressemblait. En fait, même en essayant de me souvenir j'étais dans l'incapacité la plus totale de décrire avec exactitude où j'étais ni où j'étais allée. A chaque fois que Kérian m'avait emmené dans ces endroits magnifiques, j'avais eu les yeux emplis d'étoiles, j'avais sûrement ressenti quelque chose, mais maintenant que j'essayais de me souvenir, je ne ressentais rien, c'étaient de simples images que ma mémoire gardait. Je fermais les yeux, pour ne plus penser à tout ça. Je sentais que Seth courait, ses muscles se tendaient sous l'effort, sa respiration était plus saccadée, non pas comme celle d'un humain, c'était différent, c'était moins affolé. Cet exercice lui demandait sûrement moins d'effort, peut-être était-ce même un plaisir, de voir les arbres défilés autour de soi, sentir le vent l'effleurer, caresser ses poils, de sentir le goût de la forêt à travers ses narines et sa gueule entrouverte. Je pouvais comprendre le plaisir que prenait Seth quand il courrait sous sa forme lupine, un plaisir sauvage qu'en ce moment je partageais avec lui. Accrochée sur son dos, je percevais une sorte d'ivresse, elle s'immisçait en moi. J'étais bien là, sur le dos de cette bête, le vent dans mes cheveux, je ne craignais plus rien, en fait, j'avais l'impression d'être libre. C'était une sensation si forte que j'avais l'impression que je pourrais m'envoler. Est-ce que je pouvais vraiment ? Je ne sais combien de temps il couru comme ça, des minutes, des heures, peut-être même des jours. Je n'en savais vraiment rien, je ne ressentais ni faim, ni soif, ni fatigue. Je me demandais, s'il en était de même pour Seth. Etait-il fatigué de courir autant, peut-être même épuisé de se dépenser comme ça. Pourtant il ne ralentit pas, il continua à aller de l'avant, à courir si vite à travers les forêts qui nous entouraient. Je m'imaginais déjà traverser un continent entier, sur son dos, ensemble. Peut-être, étais-ce le cas ? Je n'en savais rien et à vrai dire je m'en fichais complètement. J'étais bien et je ne voulais en aucun cas que ça s'arrête. On a tellement l'habitude d'être bien qu'on ne le sent même plus. Etre bien est devenu comme un état normal, on ne peut pas penser qu'il puisse arrêter ou changer. Il est rare de se rendre compte de son propre bonheur, c'est notre quotidien. Par contre, on se rend compte de notre malheur, mais jamais quand tout va bien. Pourtant, là, maintenant, je sentais que j'étais bien, et pour rien au monde j'aurais voulu changer ou ne plus sentir à quel point je planais, je ne voulais pas que ce sentiment devienne normal, car j'en profiterais moins. Malheureusement, mon souhait ne fut pas exhaussé. Je sentis Seth, son loup, ralentir, pour finalement s'arrêter. Etait-il fatigué ? C'est la première chose qui m'est venu en tête. Je descendis de son dos, pour le reposer de mon poids. Mais contrairement à ce que je pensais, je l'ai vu se métamorphoser. Enfin, pas vraiment vu, il est parti derrière un fourré pour reprendre forme humaine, il devait avoir déposé des vêtements ici car quand je le vis émerger de derrière l'arbuste il était habillé. C'est à ce moment, quand il sorti vêtu, que je percutais. On était arrivé. Je reconnaissais mon jardin, ce bosquet m'était familier, c'est là où il s'était transformé la première fois. Mais comment on avait pu arrivé ici aussi vite ? D'où nous étions partis ? Une fois le pied à terre, une fois consciente que j'étais maintenant très loin des yeux de Kérian, j'avais l'impression de suffoquer, tout ce qui m'entourait devint flou. Allais-je mourir ? Quand j'ouvris les yeux, Seth était toujours à mes côtes, mais il y avait aussi cet homme blond, Carlisle je crois, il me semble même qu'il était docteur. Oui ! Il s'agissait du vampire-docteur, ce fou ! Il semblait avoir fini son auscultation.- Seth, j'ai besoin de te parler. Seth laissa alors mon chevet pour suivre l'homme un peu plus loin et je me concentrais pour savoir de quoi il parlait. Malheureusement je n'entendis que des bribes de phrases :- Elle a changé ... Je ne sais pas ce qu'elle a ... Il avait dit ça d'un air désolé. Les épaules de mon indien semblèrent s'affaisser. Je vis le blond lui faire une tape amicale sur l'épaule, ce qui ne sembla pas le moins du monde apporter un quelconque réconfort à l'indien. Je me demandais ce qu'il n'allait pas, qui n'allait pas. Puis je compris que la seule personne allongée sur un lit c'était moi, la malade c'était moi. J'avais de plus en plus de mal à ouvrir les yeux, pour à chaque fois être aveuglée par la lumière du soleil. Je sentais mon cœur battre de manière irrégulière et j'avais l'impression d'étouffer, c'était comme si un poids était sur mon thorax et m'oppressait. A chaque respiration j'essayais de stocker un maximum d'air, mais l'effet était contraire, au lieu d'une brève anesthésie, au contraire mes poumons hurlaient de douleur et ce poids était toujours là, augmentant sa terrible oppression crescendo. La journée, était un calvaire, mais la nuit était pire. Même dans mon sommeil je n'avais aucun répit. Quand je dormais, je ne cessais de faire des cauchemars, de plus en plus terrifiants, me hantant même une fois que le jour était de retours. Je me vidais ainsi de toute énergie, agonisant de jour comme de nuit. J'arrivais même à un point où je souhaitais que tout cela cesse, mourir, non pire, je voulais rejoindre Kérian. J'avais le sentiment qu'il pourrait me sauver, qu'il était le seul être capable de faire cesser cette torture, à pouvoir éradiquer ce mal.- Mary. Seth étais là, il était toujours là, lorsque je me réveillais il était à mon chevet, me tendant de l'eau, lorsque je me couchais, il veillait sur moi, me priant de dormir, lorsque j'hurlais à cause des cauchemars il me prenait dans ses bras. Il était là, comme une infirmière l'est avec un mourant. Je savais que c'est ce que j'étais et je savais que la mort était proche. Le vampirique docteur, habitué au surnaturel, était incapable de mettre des mots sur mon état, aucun nom farfelu de maladie ne lui venait en tête. Il n'avait aucune idée de ce qu'il se passait. Au début de mon état Seth avait voulu garder secrète ma situation, il me répétait que tout allait bien, que j'allais m'en sortir et que tout ça n'était que passager. Mais au bout de plusieurs jours, rien n'avait changé, aucune amélioration, au contraire, ça empirait, je le sentais et tous le voyaient, ça s'aggravait. J'avais alors demandé à parler avec le docteur. Il m'avait fait comprendre que j'allais très mal, et encore ce n'était qu'un euphémisme. Avec un vocabulaire propre aux scientifiques, il m'avait expliqué que mon cœur avait beaucoup de soucis pour tenir son rôle de pompe, que tout mes organes internes, petit à petit, dépérissaient, comme si subitement j'avais toutes les maladies au monde. Mes poumons ressemblaient à ceux d'un fumeur depuis plus de 60 ans, mon foie à celui d'un alcoolique, mes reins étaient presque morts, à peine en état, et mes os se détérioraient, ils étaient fragiles, cassables. Je pouvais à peine marcher. Mon corps était mourant. Je ne m'étais jamais retrouvée dans une telle position, je pensais sincèrement que la seule chose horrible qui pouvait nous arriver était le coma mais aujourd'hui je découvrais ça, cette chose qui me tuait. En pensant au coma, je m'aperçus que je ne m'étais pas nourrie depuis des jours. A vrai dire, je ne me souvenais même plus à quand remontait mon dernier repas. Qu'avais-je donc ? A ce stade, au lieu de souffrir je devrais être dans un coma profond, dans cet univers anesthésié, où je ne sentirais plus rien si ce n'est ma propre existence. Comment était-ce possible ? De plus, je ne pouvais pas non plus utiliser la magie, c'était comme si cette dernière s'était évaporée, avait disparu de mon corps. Je prie conscience que je n'avais plus rien d'une sorcière. Mais comment une telle chose était-elle possible ? Comment la condition même d'être sorcière pouvait lui être enlevée ? Je savais que les réponses se trouvaient dans mes grimoires, ces vieux livres, cachés dans mon grenier secret, qui formaient mon héritage, mon bien le plus précieux. Il fallait absolument que je puisse les atteindre mais pour ça quelques inconvénients. Premièrement, mon état. Est-ce que je pouvais arriver jusqu'au grenier sans finir en tas de cendres, en un ensemble de membres éparpillés, en un corps disloqué gisant sur le tapis sans vie ? Le deuxième problème, c'était Seth, évidemment, et accessoirement le docteur Cullen. Ces deux là ne me lâchaient pas si ce n'est quand j'étais aux toilettes ou bien dans la salle de bain, encore heureux à vrai dire. Du coup, je ne pouvais rien faire tant qu'ils étaient là, car je ne pouvais absolument pas leur laisser des indices sur ce que j'étais. C'était hors de question. De mon lit, je me tournais difficilement vers Seth, qui me tendit immédiatement un verre d'eau. Je plongeais mon regard dans le sien :- Seth ...- Tu as besoin d'aller aux toilettes, me coupa-t-il. Et bam, un tue l'amour. Je hais être dans cet état, oh que je pouvais haïr ça ! En plus il disait naturellement avec une telle évidence que ça me faisait me sentir encore plus incapable. Merci Seth ... Il sentit qu'il m'avait vexé.- J'ai besoin que tu me laisses un petit moment seule, s'il-te-plait, commençais-je doucement.- Pourquoi ? Demanda-t-il d'un coup inquiet.- Je ne peux pas t'expliquer, il le faut juste. Mon regard était franc, il n'y avait aucune entourloupe dans cette demande, il le sentit, enfin je crois, j'avais besoin qu'il me laisse. Cependant, dans son esprit tout se bousculait, est-ce qu'il pouvait me laisser seule ? Est-ce qu'il n'y aurait aucun soucis ? Et si jamais je tombais ? Et d'ailleurs que voulais-je dire par « laisser seule » ?- J'aimerais que tu quittes la maison pendant quelques heures, expliquais-je calmement. Le fait de n'avoir aucune explication était problématique et un million de protestations, d'excuses pour rester, se bousculèrent dans sa caboche.- J'ai réussi à survivre jusqu'ici, je pourrais encore tenir quelques petites heures, tentais-je de le convaincre, car il n'était vraiment pas décidé à me laisser seule.- Prend ton téléphone sur toi et appelle moi au moindre soucis, ou quand tu as fini, je débarquerais dans la seconde, finit-il par dire, résigné. Je savais pertinemment que ça lui en coutait de me laisser, il pensait sûrement qu'il était en train de m'abandonner alors que c'était moi qui souhaitait son départ. J'hochais la tête le plus énergiquement que je pouvais, le remerciais et me levais. Il ne fallait pas tarder, plus vite je le raccompagnerais à la porte plus vite je pourrais commencer mes recherches et peut-être je découvrirais ce qu'il était en train de m'arriver, quel maléfice c'était ou si tout simplement ma fin arrivait. Après tout, il y avait une infime possibilité pour qu'il y ai une fin à la vie d'une sorcière. Une fois Seth à l'extérieur de la maison, je me précipitais vers le grenier, enfin, précipiter est un grand mot, le terme le plus adéquat aurait été se trainer, j'avais l'horrible impression d'être une grand-mère avec sa canne. Arrivée devant la trappe secrète, enfin, je tirais sur l'escalier rétractable et commençais ma longue ascension vers la tanière promise. Je ne pensais pas qu'il était possible de prendre autant de temps pour monter un si petit escalier, et ce même en y mettant la plus grande volonté, et pourtant j'en étais la preuve vivante, c'était possible. Fichu escalier, fichu canne, fichu corps et surtout fichu maladie ! Une fois dans la pièce tant attendue, je ramenais l'escalier et fermais la trappe, au cas où Seth déciderait de rentrer plus tôt, ou qu'une personne de la meute débarquerait à l'improviste, après tout on n'est jamais trop prudent. En redécouvrant ce lieu, un sentiment de joie mêlé à de la nostalgie m'étreignirent, j'avais l'impression que cela faisait des années que je n'étais pas montée jusqu'ici, que je n'étais pas venue dans cette endroit magique et pourtant, ça ne faisait qu'à peine deux mois. Il y avait un peu plus de poussière que la dernière fois, mais sinon tout était pareil que dans mon souvenir. Mais assez de sentimentalisme, le temps pressait, j'allais mal et il fallait que je découvre pourquoi. Je m'empressais, enfin, autant que mon pitoyable état me le permettait, de trouver des livres qui pourraient me donner les réponses tant attendues à mes nombreuses questions. Je me dépêchais de les poser sur la table basse et m'assis sans délicatesse dans l'un des confortables fauteuils, si confortable que je me demandais si j'allais pouvoir décoller mes fesses de là. Je commençai ma lecture, ou plutôt mes recherches. Heureusement pour moi, même sans pouvoirs je lisais vite, ou tout du moins ma lecture en diagonale était assez efficace. De ce fait, ça allait très vite pour trouver l'information que je cherchais et pourtant je ne trouvais rien, je m'étais relevée déjà trois fois, du coup, oui il était possible pour moi de décoller mes fesses du fauteuil, mais ils n'apportaient rien. Tous les livres concernant la magie, la santé, les maladies des sorcières, les mystères de notre condition étaient entassés là, sur la table et pourtant pour le moment aucun n'avait pu me renseigner d'une quelconque manière. Je désespérais, non c'était pire que d'être désespéré, j'étais accablée, désolée, tourmentée. Il ne restait qu'un livre. Le livre de la dernière chance, il était le plus vieux de ma collection et il était rempli de témoignages de sorcières sur sorts qui semblaient vieux comme le monde. Enfin, c'est ce que je me disais en tournant les pages de l'ancien grimoire, la plupart était des sorts très dangereux, mortels, néfastes. Et c'est dans cette partie plutôt glauque que je retrouvais les mêmes symptômes que les miens. Il s'agissait d'une sorcière de l'antiquité, elle était dans sa 307ème année racontait-elle, lorsqu'elle ressentit ces symptômes. Le sort s'appelait le maléfice de l'enchainement, de nom déjà, il avait l'air d'être méchant. C'était très puissant et surtout très dangereux quand le sujet, celui sur qui était pratiqué le sort ne le connaissait et ne le reconnaissait pas. C'était un magicien turc qui l'avait pratiqué sur elle. La sorcière expliquait plutôt bien que ce maléfice avait annulé ses pouvoirs, sa faim mais qu'il avait également annulé ses souvenir, ses sentiments, qu'il l'avait vidé de son être. En effet, c'était le but du magicien, qui, fou amoureux d'elle, avait souhaité supprimer tous ses sentiments pour les remplir avec de nouveau. Ainsi elle s'était retrouvée sous son emprise, elle ne pouvait rien faire sans lui, ne voulait rien faire sans lui, il était tout, il l'avait lié à lui et si par malheur il lui prenait de s'éloigner du magicien un ensemble de douleur se faisait sentir, la poussant à le rejoindre, et si elle poussait plus loin cette éloignement à travers la distance et le temps alors son corps commençait à pourrir, la sorcière mourrait à petit feu. Elle écrivait que les seuls moyens d'échapper au sort était soit de mourir, soit de retrouver l'homme qu'il l'aimait, ici le turc, qui par amour avait fait d'elle cette chose vide. C'était donc pour ça que tout me liait à Kérian, que mes souvenirs sans lui étaient flous, que mes sentiments semblaient s'être effacés. J'étais à la fois ébranlée qu'un tel sort puisse exister mais surtout j'étais anéantie car je savais maintenant que le seul à pouvoir me sauver était Kérian. Je descendis l'escalier dans un état second, accablée. De son côté, Seth était de plus en plus inquiet, aucun message, ni appel. Il savait à quel point je pouvais être étrange, voir même lunatique et cet aspect de ma personnalité lui fit directement penser à Edward Cullen, à la fois où il avait décidé de se suicider. Suicide, le mot retentit dans son esprit comme une sonnette d'alarme.- Et si elle voulait se suicider, murmura-t-il pour lui même. Et si elle m'avait éloigné dans ce but. Son sang ne fit qu'un tour, sous l'effet de l'émotion son corps trembla, il laissa le loup prendre forme et se mit à courir jusqu'à la maison. Là, en entendant mon cœur battre, il se calma mais pas tout a fait car il rentra en claquant la porte, il ne savait pas quand est-ce qu'il avait repris forme humaine mais cela ne l'intéressait pas, il se précipita vers le canapé sur lequel j'étais recroquevillé, éteinte, le visage en larme.- Mary, ça va ? Me demanda-t-il, inquiet.- Il faut que je retrouve Kérian, murmurais-je pour ne pas qu'il entende à quel point j'étais torturée Je sentis son cœur s'arrêter, son corps se figer.- Ne dis pas n'importe quoi, tenta-t-il, plus pour lui que pour moi.- Il faut que je le retrouve, il faut que tu me ramènes, dis-je plus fort désespérée- Mais, il va encore te faire du mal, Mary, dit-il interloqué tandis qu'il posait ses mains sur mes épaules pour me faire face. Il ne comprenait plus rien. Je relevais alors la tête et le fixai avec intensité, un regard désespéré.- Je vais mourir sans lui, finis-je enfin par lui avouer la voix monotone, vidée. Je sentis alors que le sol se dérobait sous ses pieds. Il mit un genou à terre, pour éviter de chuter, ses épaules s'affaissèrent et je n'osais pas le regarder plus longtemps. Le tuer aurait été plus doux que de lui dire ça.
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Salem.
Paranormal« Connaissez-vous la triste histoire des sorcières de Salem ? Je vais faire bref, sans m'attarder sur des détails. Cela s'est passé en 1692 dans la petite ville de Salem Village, Massachusetts. Les habitants y étaient puritains et très croyants. Des...