Chapitre 39

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Chapitre 39

Je me sentais légère. Comme si tout le poids de mon corps avait disparu. L'obscurité qui m'entourait disparut d'un coup pour me laisser dans une sorte de prairie. J'avais la sensation d'être hors de mon corps, et c'était totalement désagréable.

"Tu devrais t'y habituer pourtant"

Je me suis retournée pour faire face à la Mort, sa silhouette noire contrastant avec le vert pétant de l'herbe.

- Qu'est-ce que je fais ici ?

"Tu es entre la vie et la mort. Je t'ai sorti de ton corps."

- Quoi ?! Déjà ?!

J'ai senti la panique monter en moi, alors que je me rendais compte que mon heure avait déjà sonné. Que j'allais mourir pour de bon.

- Mais et les autres ? Alejandro ? Marcie ? Et Tren ? Ma mère ?!

- Cela ne te regarde plus.

La colère monta en moi, et j'ai fixé la Mort.

- Comment ça "ça ne me regarde plus" ?! On avait passé un accord !

"Il me suffit de peu pour arracher leurs âmes de leur corps, Flolène Filigna"

Je me suis contenue. Il me tenait clairement et je n'avais pas le choix que de l'écouter.

"Il te reste des choses à accomplir. Mais pas en tant qu'humaine, ni hybride."

- Comment ça ?

"Tu dois mourir."

- Je ne peux pas mourir maintenant ! La malédiction risque de se répandre !

"C'est pourquoi je te laisse une dernière chance, Flolène Filigna."

- Comment ça ?

Je ne comprenais pas où il voulait en venir, et il ne semblait jamais vouloir développer de lui-même ce qu'il voulait dire.

"Brise la malédiction avant de mourir, et tout le monde sera sauvé."

- J-je...

Comment est-ce que je pouvais briser la malédiction, alors que j'étais blessée de part et d'autres, toute faible, et que mes pouvoirs étaient sur point de disparaitre par la même occasion ?

"Ne t'en sens-tu pas capable ?"

Il fallait au moins que je fasse quelque chose. Je ne pouvais pas mourir aussi bêtement, sans avoir levé le moindre petit doigts pour changer le cours des choses. Durant toute ma vie, ces personnes m'avaient protégé du monde extérieur parce que j'étais un danger potentiel. Depuis que j'ai rencontré Alejandro, j'ai appris ce que c'était que de vouloir quelque chose à tout prix sans pouvoir y poser le moindre petit doigt. Je n'ai fais que subir. Tout comme pour l'attaque des vampires ou encore quand cette femme s'en est prise à moi. Et aux autres.

Ils ont tout fait pour me protéger, me mettre hors de danger, au lieu de fuir.

La lâcheté me caractérisait tellement, et je comprenais à quel point je pouvais être dépendante des autres. Et même en mourrant, j'étais en mesure de leur apporter la misère.

C'était la moindre des choses de tenter quelque chose.

Pour ne pas mourir en vain.

- J'en suis capable.

"La force cachée en toi est admirable, Flolène Filigna."

Il était rare que la Mort fasse un compliment pareil.

Ne m'approche pas, Alpha !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant